ascenseur social
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L'ascenseur social ne fonctionne plus
- Par guy sembic
- Le 19/03/2021
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… Dans la ou les sociétés d’avant la Révolution Française, notamment en ce 18 ème siècle, celui des Lumières, plus “avancé” si l’on peut dire, dans une évolution de la société du fait de connaissances et de savoirs plus étendus qu’ils ne l’avaient été jusqu’alors (quoi que…) il y avait “en haut de l’échelle sociale” les aristocrates, les “bien nés”, la noblesse -dite “de cape ou d’épée”, les grands dignitaires du Clergé, et – accessoirement du fait de la reconnaissance dont ils bénéficiaient – quelques “grands personnages” de la bourgeoisie, proches du Pouvoir Royal, plus ou moins bien affiliés aux aristocrates (de noms à particule)…
Tous ces personnages là constituaient une élite, un monde quasiment fermé, inaccessible au “commun des mortels” quand bien même ce “commun des mortels” pouvait savoir lire, exercer une activité lui permettant d’avoir une vie meilleure que l’homme de la Terre, de la paysannerie ou du journalier n’ayant pour “richesse” que la force de ses bras, ou le manouvrier en manufacture…
De la part des élites, possesseurs de fortunes et de domaines, tous plus ou moins titrés, accédant à la Cour, dotés de privilèges et de charges honorifiques assurant une source de revenus ; il y avait ce mépris souverain, cette déconsidération manifeste et ostentatoire, arrogante, provocante, laminante, du “commun des mortels” dont on “claquait la porte au nez” dès lors qu’il essayait de se faire ouvrir une porte quelque part, dans l’un ou l’autre de ces cercles fermés, de la société des possédants et des décideurs “bien vus en Cour”… À la limite – si l’on peut dire – sous le “Roi Soleil”, Louis XIV, peut-être que le “commun des mortels” s’il avait quelque talent et pourvu qu’il eût été repéré, pouvait avoir quelque chance d’avoir un destin différent, meilleur… Sinon “rentrer dans l’Histoire”…
Mais dans cette société du 18 ème siècle, on peut dire que nous étions “au top” du mépris pour les humbles, de l’arrogance et de l’hypocrisie des possédants et des titrés… Sans doute l’une des causes déterminantes de la Révolution Française en 1789…
Peut-être qu’ au travers des siècles et des millénaires, ailleurs qu’en France en en Europe, dans les pays d’Asie et d’Afrique, y avait-il ces mêmes distinctions, séparations, différences, dans les sociétés, entre les élites et le “commun des mortels”… Mais avec une “interpénétration” plus marquée entre les “milieux” sociaux…
Après la Révolution Française, en fait surtout à partir du début de la 3ème République, et ce jusqu’à durant une bonne partie de la 5 ème République, il y eut ce que l’on appelle “l’ascenseur social” permettant au “commun des mortels” dans une évolution de la société, de pouvoir “s’élever”, accéder à des fonctions, des activités, des professions, jusque là “réservées” aux privilégiés…
Quoique le “mépris ou le dédain des humbles” soit resté en fait la règle générale dans la société…
Depuis le début du 21 ème siècle, il est évident que l’ascenseur social” ne fonctionne plus… Et que le “commun des mortels” ne peut plus, comme encore dans la première moitié des années de la 5 ème république, compter sur quelque “découvreur de talents”, quasiment tous disparus, remplacés par ce que l’on appelle les “puissances médiatiques” qui se fondent sur l’impact ou le succès immédiat ou l’effet produit, qui “fabriquent de toutes pièces” des vedettes, des amuseurs, des crétins à vrai dire au verbe cru et profanateur de la Culture, de la langue française et des valeurs naturelles et intemporelles…
Et ce sont de tels crétins patentés folohouérisés surpayés qui font la Une de l’actualité, dont le mépris, la faconde, l’insolence, à l’égard des humbles, des silencieux, des oubliés, des relégués, des exclus, des “laissés pour compte sur le tapis piétiné”, et parfois hélas de ceux et celles de ces “communs des mortels qui accomplissent un vrai travail tout au long de leur vie… Ce sont de tels crétins survoltés médiatisés, qui sont encore, des cercles fermés et inaccessibles où ils exercent, officient, bousculent, laminent, gesticulent ;plus méprisants que les aristocrates bien en Cour du 18 ème siècle des Lumières…