avatar

  • Pseudos, avatars, nom d'emprunt ou réel, image de soi...

    Si une personne, ce qui est souvent le cas, sur des réseaux sociaux, sur des forums, s’exprime, publie ce qu’elle produit -image, photo et texte – sous un pseudo dans le genre de ceux que l’on voit habituellement sur les forums, et avec pour image la représentant, un avatar… Il n’en demeure pas moins que cette personne est un être humain réel… Sauf bien sûr si derrière un pseudo et un avatar il y aurait une intelligence artificielle, un robot créé de toutes pièces par des algorithmes, un robot, donc, qui jouerait le rôle de l’interlocuteur qui “conviendrait” en fonction du “profil” de l’intervenant membre d’un forum, auteur de sa page Facebook…

    En somme très souvent c’est bien un humain l’interlocuteur en présence, avec lequel on échange… Mais un humain cependant, dont ne sait à quoi il ressemble. On sait juste qu’il s’appelle “Petite Fleur” ou “Victauruguaux” ou “Maminette”…

    C’est un peu – si la comparaison est possible – “comme un mur avec un dessin dessus qui parlerait” (ou qui plus exactement “écri-parlerait”)…

    L’idée selon laquelle un pseudo et un avatar garantirait l’anonymat (un anonymat qui n’est pas forcément souhaité mais plutôt recommandé ou conseillé et qui est considéré comme étant “normal” ou “consensuel” notamment dans les forums)… Ne me paraît pas “recevable” du fait qu’au moment de l’inscription à un forum, à l’entrée sur un réseau social – Facebook, Twitter ;il faut bien définir un “profil” sur la base de données réelles : son nom, son prénom, son activité, son adresse courriel, son numéro de téléphone portable… Sans compter l’adresse IP qui identifie, situe…

    Sur un forum ou sur un réseau social, quand on retrouve assez souvent les mêmes interlocuteurs que l’on pourrait considérer comme étant des amis, et cela depuis déjà un certain temps, “très franchement” dis-je, “Maminette, Petite Fleur, Victauruguaux”… ça fait “surréaliste” ! Ou ça fait drôle… C’est du moins ce que je ressens…

    Reste la possibilité, la liberté, le choix, de se produire, de s’exprimer, de publier, sous son véritable nom et prénom, et avec son vrai visage…

    Ou, sous un pseudonyme plutôt qu’un pseudo, un pseudonyme étant un nom que l’on prend, qui remplace le nom selon l’état civil mais étant tacitement associé au nom état civil… (Par exemple Voltaire pour Jean Marie Arouet, ou Molière pour Jean Baptiste Poquelin)… Alors qu’un pseudo n’est rien d’autre qu’une dénomination que l’on se choisit, en général assez courte, plus ou moins humoristique ou en rapport avec un trait de caractère…

    Le vrai visage c’est celui apparaissant sur une photo que l’on a prise ou fait prendre, de soi… Le visage seul, ou la silhouette entière, ou le visage et le buste…

    Encore faut-il – de préférence si possible – que la photo de soi que l’on présente sur un forum ou sur un réseau social, puisse “refléter” au mieux l’être que l’on est… Et il y a ce qu’une photo ne pourra jamais révéler, faire connaître : c’est le regard, le regard tel que l’on le percevrait si l’on avait la personne en face de soi…

    Il faudrait alors à la photo prise de soi, plus que de la seule technique photographique, pour reproduire le regard… C’est à dire une “conscience aiguë” de l’existence de soi se fondant en grande partie sur une “conscience aiguë” de l’existence de l’autre… Entrant dans la manière, dans l’art, de prendre la photo…

    Avec la seule conscience de l’existence de soi sans la conscience de l’existence de l’autre, que l’on le veuille ou non, l’on reste dans l’ostentatoire même s’il y a dans l’ostentatoire une part de communicativité, de sincérité…

    À défaut d’une photo de soi qui refléterait au mieux l’être que l’on est, et à plus forte raison avec le regard… Une “miniature” peut être pour le moins, relativement représentative…

     

     

  • Une trace de pas dans le sable

         Neuf personnages sur dix, hommes ou femmes, sont sur le Net des avatars. Et un avatar c'est encore plus vain qu'un homme ou une femme au vrai en chair et en os... Et je me demande alors quelle peut bien être la raison d'une certaine consistance et d'une certaine dimension que peuvent prendre les mots parfois, lorsqu'ils sont exprimés sous un avatar ?

    La consistance, la dimension et la portée des mots, tout cela sous un avatar (derrière lequel il y a tout de même - c'est une réalité- un personnage)... Cela me semble aberrant !

    Les architectes et bâtisseurs de cathédrales en 1150 ou 1230, étaient-ils des "avatars" ? Et les compagnons, et les ouvriers, et les hommes de peine qui sont tombés sur les chantiers de construction de ces cathédrales ou autres grands édifices, étaient-ils des "avatars"?

    Les architectes et bâtisseurs de littérature de tous temps, sont-ils des "avatars"? Et les "commun des mortels" de tous temps qui oeuvrent ensemble ou isolément à la culture d'un pays tout entier voire d'une civilisation tout entière, sont-ils des "avatars" ?

    S'ils sont, oui, des "avatars" comme il y a tant d'avatars sur le Net, quelle est la raison d'autant de consistance, de dimension et de portée dans les oeuvres réalisées, alors ?

    L'avatar c'est la signature illisible et donc sans intérêt parce qu'illisible, de ce qui est produit et devient visible comme des traces de pas sur le sable d'une plage... Et si ce qui est produit et devient visible a de l'intérêt, alors doit apparaître le signataire, l'architecte, le bâtisseur, le créateur...

    La trace de pas sur le sable, anonyme, même parfaite dans son dessin et suggestive quant à la manière dont elle empreint le sable, est "neutre" : elle est alors celle d'une "entité" sous laquelle il y a réellement un visage, une personne, puisqu'il a bien fallu que cette trace apparaisse sur le sable, une trace qui n'est pas "quelque chose qui te prend par la main et te fait devenir, toi, signataire... ou architecte, ou bâtisseur ou créateur... "

    La même trace de pas, mais avec une signature lisible et authentique, la signature de celui ou celle qui a fait cette trace de pas... est, oui, "quelque chose qui te prend par la main"...