bonté

  • Ce que le monde est devenu

    La drague en 2024 n'a plus rien à voir avec ce qu'elle était en 1974... Le regard que portent les hommes sur les femmes s'étant bien davantage concentré sur un derrière qui se dandine plutôt que sur un visage qui sourit... 

    L’ arrogance a envahi toutes les strates de la société…

    La tristesse s’invite sur les réseaux sociaux, dans les conversations et dans les états d’esprit…

    La naïveté s’est vêtue de croyances, d’images et de modèles véhiculés par les marchands d’optimisme et par les fabriquants d’illusion…

    La timidité s’ est jointe à la démission, au désengagement et à l’acceptation de la médiocrité ou de l’ accessibilité facilitée au plus grand nombre de personnes…

    La faiblesse s’est accrue par toutes les malformations produites par la société de consommation aux mains des conglomérats agro-chimiques et industriels qui ont rendu plus vulnérables encore des populations fragilisées par la pauvreté et par la précarité…

    La peur a été institutionalisée et médiatisée à dessein afin d’entretenir les crispations, les désaccords, les stigmatisations et le repli sur soi et le rejet de l’autre jugé indésirable et dangereux…

    La pitié est devenue une contrefaçon de la bonté et de la générosité qui, en l’absence de discernement, a fait sortir de leurs cagibis à étages, les demandeurs, les resquilleurs, les profiteurs de toutes sortes dans une insolence et dans une indécence accrues…

    La colère s’est munie d’ armes à feu et de cocktail-molotov ou autres engins explosifs, de couteaux et de barres de fer, parce que sur les réseaux sociaux ça lui suffisait plus, à la colère pour s’ exprimer…

     

    La gentillesse on la rendue ringarde, on la moque…

    L’assurance s’ est bardée de certitudes ancrées en soi dont on refuse de se défaire parce qu’on les trouve confortables et rassurantes…

    La solitude c’est le destin – dans cette vie et dans « l’autre » (la postérité), des zappés, des paumés, des oubliés…

    L’ optimisme c’ est devenu du délire qui nie une réalité tragique dont on ne veut pas entendre parler…

    La discrétion a fui par tous les pores de la peau, ce sont les sécrétions intimes qui ont débordé des slips et se sont déversées sur les banquettes où tout le monde s’assoit…

    La vulnérabilité est devenue une manne pour les arnaqueurs…

    La prudence c’ est le refus délibéré du risque au nom de l’ordre sécuritaire alors même que la porte est ouverte à des dangers potentiels liés à nos modes de vie et de consommation…

    L’empathie est devenue une affaire de « fans club »…

    Le silence c’ est surtout de l’indifférence, et de moins en moins souvent un langage, une forme d’expression…

     

     

  • Une personne d'une très grande bonté qui disparaît, c'est plus terrible qu'une bibliothèque qui brûle

    … De toutes les qualités humaines, celle qui m’interpelle, m’ émerveille le plus et pour laquelle j’ ai la plus grande considération – pour ne pas dire une vénération – c’est la bonté, une bonté associée à de l’humilité, mais une bonté qui « ne se laisse pas pour autant marcher sur les pieds » et qui est la marque d’une personne d’une grande dignité et en même temps qui ne se laisse pas circonvenir, abuser… Quoique ces personnes là, aussi bonnes, humbles et dévouées qu’elles sont, lorsqu’ elles sont attaquées, critiquées, déconsidérées, et que l’on profite un peu trop d’ elles, se défendent assez mal…

     

    Demeurant souvent à l’écart dans les réunions familiales et autres, ne se mettant jamais en avant, elles ne sont tout bonnement, parfois, pas invitées (oubliées) lors d’ événements familiaux… Alors même que pour rendre service, par exemple garder de jeunes enfants, ou encore pour leur demander de l’argent, là, elles sont sollicitées et mises à contribution par leurs proches, amis, connaissances…

     

    L’immense bonté de ces personnes parfois aussi, « te rentre dedans » en immobilisant en quelque sorte le temps que tu passes à leur côté, et il y a quelque chose de « cocasse » même dans leur bonté, dans leur manière de t’ accueillir… Et tu ne peux que te sentir bien en leur présence qui te semble intemporelle, immuable…

     

    Le jour où ces personnes disparaissent, quittent cette vie durant laquelle on les as connues, vues et revues… C’est pour ainsi dire plus terrible que de voir brûler une bibliothèque… Quoiqu’ une bibliothèque qui brûle c’ est tout de même dramatique !

     

    Cela dit, nous pensons, nous ressentons, nous jugeons les comportements des uns et des autres, tout ce que nous observons d’eux et dont nous sommes les témoins de ce qu’ils font ou ne font pas … Selon notre vision personnelle des choses et des êtres, selon notre sensibilité, nos valeurs, notre culture, autant dire que nous sommes dans notre peau mais jamais dans la peau des autres, de ce qu’ils ressentent eux, de ce qu’ils vivent…

     

    Alors, à cette heure grave qui est celle du deuil, de la disparition d’une personne d’ une très grande bonté que l’on a aimée et toujours soutenue et considérée ; dans l’assemblée qui réunit proches, amis, connaissances au moment de la cérémonie d’adieu – à l’église ou pas – c’est le silence dans le recueillement qui, en présence et parmi les assistants – proches, amis, connaissances – est de mise, s’impose et rend dérisoire, dédimensionné, tout ce que l’on a pensé des uns et des autres, que l’on a vu, observé, dont on a été témoin…

     

    Ce monde présent où dominent les apparences, l’individualisme, la dureté dans la relation, l’indifférence à ce que sont les êtres dans leur intériorité ; où entre principalement dans les préoccupations des uns et des autres, ce que l’on possède (argent et biens), ce qui nous rend visible aux autres, ce qui nous « place et nous conforte » aux yeux des autres et fait de nous des êtres référents… Ce monde là n’est pas fait, dans sa dureté, impitoyable qu’il est, pour les gens qui sont des rêveurs, des penseurs, des poètes à leur manière, ni pour les gens dont la bonté, dont l’humilité, dont le dévouement aux autres, dont la discrétion, sont les premières qualités…

     

     

  • La beauté du monde ? ...

    … Un être bon, d’une « belle âme », qui contribue à la beauté du monde, penseur, poète, n’agissant et ne s’exprimant jamais dans la colère et dans la violence… Jamais donc, dans la dénonciation, dans l’agressivité, dans l’imprécation… Mais toujours dans une « immmense sagesse » et dans une capacité de réflexion hors du commun…

    Un être bon peut-il « faire autorité » au sein de son entourage, parmi ses connaissances, s’il n’y a en lui aucune dureté ?

    La bonté peut-elle s’imposer d’elle même sans dureté associée ?

    Ces penseurs profonds, ces poètes de la beauté du monde, qui j’amais ne dénoncent, n’invectivent, et dont les œuvres sont si belles, si lumineuses, autant par ce qu’ils produisent et rendent visible, que par la manière dont ils se comportent au quotidien avec les personnes qu’ils rencontrent et fréquentent… M’interpellent et me font me poser cette question : « dans le monde du 21ème siècle, s’ils n’ont que la bonté sans la dureté, peuvent-ils faire autorité et être écoutés ? »

    Je me suis entendu dire – ou plus exactement l’on m’a écrit un jour : « la beauté du monde à cause de tes propos se fera sans toi »…

    Il s’agissait il est vrai, de propos assez dérangeants, iconoclastes, révoltants, scandaleux (du moins pour certaines de mes connaissances même ami(e)s de longue date)…

    Si, oui, la beauté du monde se fera sans moi – si elle se fait ; la même beauté du monde se fera aussi sans toi lorsque tu ne seras plus là… Ou se fera sans toi de ton vivant lorsque tu auras toi aussi dérogé comme j’ai dérogé moi-même à cette beauté à bout de bras exposée et cultéïsée…

    Est-ce que la beauté du monde – qui est et a toujours été – a besoin de toi ou de moi – pour exister ?

    La beauté du monde se fait de tout ce qui lui est apporté n’ayant qu’une seule fois été mais que la vie a renouvelé une infinité de seules et uniques autres fois…