canard

  • Le "vilain petit canard"

    … De sa vie durant, il a d’abord été, enfant « dans la lune » en ce sens que, ratant le plus souvent la balle ou le ballon ou le lancer de quelque chose… Parce que son regard se portait dans la direction des nuages… Jamais les meneurs de jeu ne le prenaient dans leur équipe…

     

    Puis adulte, il était un « hurluberlu » parce que la plupart du temps, là où il fallait en présence d’amis, d’invités, de connaissances, faire preuve de pouvoir de décision, de maîtrise, d’observance de convenances (par exemple commencer par servir le vin aux invités à table, montrer qu’on est « l’homme de la maison ») et bien d’autres choses encore qui comptent dans l’esprit des gens en général… Il n’était jamais comme l’on doit être dans le monde…

     

    Un « hurluberlu » parfois jugé bien  sympathique , mais « en perpétuelle déconsidération »…

    L’on voulait bien l’écouter – lorsqu’il se révélait prolixe sur certains sujets, lorsque, travaillé par son imagination quasi sans limite, il vous sortait ses histoires et « brossait » à sa manière ce qu’il observait – des gens, du monde ambiant… Mais « on s’en foutait royalement » en lui laissant croire que ça avait intéressé et qu’on allait lui en redemander…

    Il n’attendait pas, et en « rajoutait »… Ce qui finissait par lasser…

     

    Cette déconsidération, c’est « le lot » des gens dont on dit qu’ils sont « à côté de la plaque » ou des « hurluberlus », et qui n’ont en eux quasiment rien de ce pouvoir de décider et de diriger (qualité » des gens « avertis »)  ; ne sont jamais des « meneurs de jeu »…

    Et s’ils n’ont rien en eux, de ce pouvoir de mener, de diriger, de décider, d’entraîner, de motiver, d’avoir par exemple « mille followers » sur les réseaux sociaux, de faire preuve de la moindre autorité… Ils sont eux-mêmes réfractaires, totalement réfractaires à toute forme d’autorité, désobéissent, contreviennent, dérogent sans cesse – et parfois quand « la moutarde leur monte trop au nez », ils « ruent dans les brancards…

     

    Ils sont, ceux là, celles là, dans les familles les « vilains petits canards »… Le frangin, la frangine, le tonton, le cousin… « Hors du sens commun » que l’on délaisse, que l’on n’invite pas… Ou que l’on fréquente tout de même de temps à autre « pour la forme »…

     

    Il va sans dire que le « vilain petit canard » dans l’intimité – en présence d’un « petit comité  de proches ou d’amis », mais aussi « dans le monde où il paraît lors de quelque activité en commun avec d’autres personnes ; « ne se met jamais en avant », ne fait jamais de « grands discours » en un mot, « reste à l’écart »… Mais ce qui ne l’empêche pas d’observer, de méditer, de se souvenir… Et qui, un beau jour, ressortira en quelque histoire, anecdote qu’il ne manquera pas de produire… À sa manière…

     

    « S’existant » davantage par défi que par inclination à se montrer, il sait qu’il ne sera jamais existé…

    Il sait qu’un jour il s’envolera au loin et que les courants qui font le tour de la Terre ne seront pas porteurs du vol qui de son vivant le soutenait…

     

     

  • Mon cher canard, Labeyrie, tu m'en diras tant !

    … Des entreprises telles que Labeyrie dans les Landes, qui emploient 350 salariés ; au lieu, par leurs dirigeants, de tenir ce discours exaspérant et répétitif au sujet de “ces jeunes qui ne veulent pas se lever le matin pour aller travailler”; devraient plutôt augmenter significativement les salaires de leurs employés, dont en particulier des femmes prenant leur service à 4h du matin sur des postes de découpe de canards et d’autres tâches de manutention et de conditionnement !

    Labeyrie : une entreprise de 11 usines en France, qui emploie 1440 salariés dans son groupe, réalisant des profits importants et, cotée en bourse depuis 1999, privilégiant le montant du dividende à verser aux actionnaires, et en conséquence pratiquant une politique de bas salaires…

    Si la crise du covid et surtout celle de la dernière grippe aviaire – certes réelle (mais aussi – le covid - pour beaucoup d’entreprises) sert de prétexte à ne pas accorder d’augmentation de salaire et de versement de prime, il n’en demeure pas moins que les profits eux, sont toujours là, et d’actualité !

    Si l’action de Labeyrie, en bourse, est passée en un an, de 36 à 27 euro, qu’en est-il du dividende, quand on sait que bon nombre d’entreprises du CAC 40 cotées en bourse, font du versement des dividendes leur priorité au détriment de la part de capital en actions dans un portefeuille financier, et surtout encore plus au détriment de ce qui est versé en salaires ?…

    La valeur de l’action est le reflet de la conjoncture – en principe – mais les dividendes eux, sont le reflet de la manière dont on traite, dont on paye les travailleurs… En effet la différence est flagrante entre la progression des salaires (2,5% au maximum sur un an) et la progression des dividendes (jusqu’à 40% sur un an)…

    Le jeune (ou le moins jeune) qui refuse de se lever le matin pour aller travailler, est un “fait de société” parmi tant d’autres, certes déplorable, mais c’est bien là un fait de société qui est “mis en avant” par les patrons, par les dirigeants d’entreprises mais aussi qui revient souvent dans une opinion publique entretenue dans le préjugé… Et qui contribue à mettre en désaccord les gens à propos du travail; à créer des tensions, des clivages, des discriminations, de la violence, de la crispation…

    Si au lieu de privilégier le profit, la rentabilité et les dividendes, les entreprises avaient pour objectif – dans leur intérêt – de mieux payer leurs salariés et d’améliorer les conditions de travail ; sans doute verrait-on un peu moins de gens refuser un travail et préférer continuer à percevoir des aides, des allocations… Sans compter les déplacements de l’ordre de 20, 30 km ou plus, en voiture, souvent, aller retour chaque jour, pour tenir des positions de travail à temps partiel “éclaté” (en 2 périodes différentes de la journée) et être payé sur la base d’un SMIC c’est à dire pour les 2/3 ou la moitié du SMIC selon les cas ou les offres d’emploi…

    Le scandale, le vrai, il est bien davantage dans celui des dividendes et des profits accrus, que dans celui du jeune qui refuse de se lever le matin !