considération

  • Le désir d'être aimé ...

    « Le désir d’être aimé est la dernière illusion. Abandonnez-le et vous serez libéré »

     

    [ Margaret Atwood ]

     

    … Après – sinon « en même temps » - que la préoccupation tout au long de la vie de la plupart des gens (lorsqu’ils possèdent quelque chose, autrement dit quand ils ne sont pas dans le dénuement) de l’entretien et de la valorisation de son patrimoine ( terrain, maison, bien immobilier) ; vient -juste derrière mais à peine – le désir d’être aimé (c’est à dire « bien vu », considéré, connu, écouté, lu, etc. )…

    Et désirer être aimé c’est forcément se soucier de son apparence… Et l’apparence on la « conforte » presque toujours « dans le sens – le sens et la « mode » - de l’Ordre du Monde, d’un « consensus d’opinion admise et reconnue du plus grand nombre » en fonction de la « physiologie » si l’on peut dire, d’une société, d’une civilisation, d’une époque (de nos jours)…

    Abandonner cette préoccupation est difficile (il arrive que l’on le souhaite, que l’on y aspire et même que « l’on fasse autant que possible en sorte de…) mais « au bout du compte » c’est quand même ce souci d’être « bien vu » et de la valorisation de son patrimoine qui revient inévitablement et d’une certaine manière s’impose…

    Quant à la question de se libérer, c’est à dire de parvenir à une « indépendance d’esprit » vraiment marquée voire totale pourquoi pas ; il n’y a « jamais de miracle autre que celui auquel on croit et qui n’en est pas un »…

    Parce sans être « du monde » on est qu’on le veuille ou non « dans le monde »…

    Déroger, contester, être « autrement » question comportement, habitudes, mode de vie, etc.… Cela ne garantit rien, absolument rien dans un sens ou dans un autre, cela ne te fait ni plus ni moins être aimé, ne pas être aimé…

    Et « se couler dans le moule » - comme on dit – ne garantit rien, absolument rien non plus, ne te fait pas pour autant « être aimé »…

    La liberté, l’indépendance d’esprit… C’est pas seulement une affaire de « par rapport à ce qui se fait et se voit autour de soi », pas non plus seulement une affaire de « par rapport aux ordres d’opinion, ou à ce qui « doit » se croire et se savoir et qui a cours… Ou encore « par rapport à tout ce que les gens recherchent en priorité »… C’est aussi une affaire de « rapport avec sa propre intériorité » (et là, c’est « une autre histoire »)…

    Autrement dit la liberté et l’indépendance d’esprit tout ensemble, ça passe par le rapport qu’on a, confronté que l’on est , avec sa propre intériorité qui est « un monde en soi » - à gérer…

     

  • De l'argumentation

    … Dans tout ce qui est argumenté en un sens ou en un autre, quel que soit le sujet, en particulier si c’est un “sujet sensible”… Il y a le plus souvent “une part de vrai” qui, certes, ne modifie en rien notre conviction personnelle, mais doit cependant être écouté, considéré…

    Ce n’est point, dans la réalité des rapports humains au quotidien, ce qui prédomine loin s’en faut, l’écoute, la considération… Qui passent souvent pour de la complaisance ! Ou de la complicité pour la pensée consensuelle voire pour les décideurs et les dominants, ou au contraire pour une adhésion à la désobéissance systématique et inconditionnelle…

    Il ne s’agit pas d’obéir ou d’adhérer, mais de réfléchir, puis de choisir en toute liberté et responsabilité et en acceptant les conséquences possibles de son choix…

    Le “remède” -si c’en est un – à ce mal (celui du parti pris inconditionnel) c’est l’humour, l’humour caricatural, iconoclaste, la moquerie insolente, tout cela qui, en quelque sorte, par la formulation, le dessin, “expurge” l’impensable, le scandaleux, l’infaisable… Quoiqu’avec le risque que l’infaisable se fasse faisable…

    Il demeurera toujours, quoi qu’il soit, quoi qu’il arrive, quoi qu’il soit dit ou écrit… L’être en face de lui même, par lui-même, dans le fond de lui-même, tout seul dans sa peau jusqu’à la fin de ses jours, entouré d’amis et de “pas amis”…

     

  • Les marques d'estime

    ... Sans doute davantage à mon sens que dans la relation de vive voix avec un proche, un ami ou même l'une ou l'autre parmi nos connaissances autour de nous ; dans les réseaux sociaux et sur la Toile en général, les marques d'estime, de considération, les commentaires élogieux qui nous sont adressés... Ne sont-ils, en vérité, que le "son de cloche" qu'il nous sied d'entendre parce que la résonance en nous de ce "son de cloche" nous conforte dans l'idée que l'on se fait au fond de nous, d'un "plus vrai ou d'un meilleur de soi-même"...

    Mais que dire, que penser, de tout ce que l'on n'entend pas, de tout ce que l'on ne voit pas écrit, et même de ce qui ne se dit pas, ne s'écrit pas, ne se voit pas... Que dire, que penser à la connaissance le plus souvent par hasard ou par "ouie-dire", d'un "tout autre son de cloche" que celui qu'il nous sied d'entendre ? Que dire, que penser de cet interminable silence dont on ne sait ce qu'il porte et dont on ne fait jamais la traduction qu'il conviendrait de faire ?

    ... Un jour, tout cela, tout ce que l'on a été, tout ce que l'on a fait ou pas fait, dit ou pas dit, écrit ou pas écrit, et qui aura retenu ou non les regards, ces regards là plutôt que d'autres... Tout cela sera le journal de bord inachevé d'un cosmonaute naufragé devenu silhouette de poussière dans une capsule-canot en errance dans l'espace...