destin
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Quel pouvoir les peuples ont-ils sur leur destin ?
- Par guy sembic
- Le 18/02/2023
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… À vrai dire les peuples – en France et ailleurs – de tous temps, n’ont jamais eu de pouvoir réel sur leur destin… Sauf (peut-être?) de nos jours, avec les nouvelles technologies de communication pouvant se révéler à terme des relais pour des changements de mode de vie, d’habitudes, de comportements s’organisant en réseaux agissants (le côté, disons, positif, des nouvelles technologies de communication, d’information, de diffusion, de partage, d’incitation à des changements… Le côté négatif étant la « cancel culture », les individualismes exacerbés, les communautarismes)…
Cela dit, que serait (comment se manifesterait) une Shoah ou son équivalent en extermination de masse, en violence, en discrimination, avec en association avec les nouvelles technologies du numérique, les moyens matériels, armes, équipements, dont disposent des détenteurs de pouvoir, de nos jours ?
Cela dit encore, en 1789, alors qu’il n’y avait pas de numérique, de réseaux sociaux, d’internet, en l’espace de quelques mois, le peuple de France dans son ensemble, a pu pour un temps (dont est demeuré des traces), modifier son destin, quoique, individuellement « ce fut une autre affaire ! » …
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À quoi tient un destin ?
- Par guy sembic
- Le 15/03/2021
- Dans Souvenirs, anecdotes, choses vécues
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… Durant l’année scolaire 1963/1964, j’étais en classe de 3 ème M2 au lycée Victor Duruy de Mont de Marsan, pensionnaire…
Cette année là fut de loin la meilleure de toute ma scolarité, j’étais premier dans toutes les matières, même en mathématiques où d’ordinaire je ne brillais jamais… J’avais obtenu le Prix d’Excellence à la distribution des prix en fin d’année…
Sur le conseil de mes grands parents maternels ainsi que d’autres personnes de ma famille (du côté de ma mère) il m’avait été proposé de me présenter au concours de l’Ecole Normale, du fait que j’avais brillament passé le BEPC…
J’avais en effet le “profil” pour espérer être reçu à ce concours et mes grands parents me voyaient très bien, ainsi que d’ailleurs moi-même, devenir instituteur et peut-être même poursuivre au delà des 3 années de l’Ecole Normale, avec “Normale Supérieure” pour être professeur (je m’imaginais professeur de Français – à l’époque on disait déjà “Lettres Modernes”- ou même mieux encore professeur de philosophie, une sorte de Jean Grenier, qui fut à Alger en 1930 le prof de philo d’Albert Camus…
Cependant, ma mère préférait qu’au lieu de passer le concours de l’Ecole Normale, je continue au Lycée, que je suive la filière classique 2 ème, 1 ère, Terminale puis Fac… Ma mère – mais ce n’était point là, la seule raison – craignait que si au concours de l’Ecole Normale je n’étais pas reçu dans les premiers, je doive accepter d’aller dans un établissement situé loin des Landes où j’habitais à Tartas… C’est ce qui était arrivé, d’ailleurs, à un copain nommé Bouillerce, le fils du Chef de gare d’Arengosse dans les Landes, qui lui, reçu, avait été envoyé à Epinal dans les Vosges.
J’avais appris quelque temps plus tard, que mon copain, un jour, était mort noyé en se baignant dans un lac, dans les Vosges alors qu’il atteignait sa 18 ème année…
En définitive j’ai renoncé à me présenter au concours de l’Ecole Normale, j’ai écouté ma mère qui selon ses dires, trouvait que le lycée et la fac c’était mieux, plus prometteur pour moi, que cela pouvait me donner accès à une formation universitaire (études littéraires)… À cette époque je rêvais en effet d’être prof – de Français ou même de philo – dans une classe terminale de lycée (j’avais, je m’en étais aperçu, adolescent au lycée de Mont de Marsan, un très bon contact (discussions et relations) avec les autres (de mon âge, plus âgés ou plus jeunes que moi)… Au réfectoire, à midi, j’étais souvent invité par des grands de Terminale ) à leur table où manquait l’un de leurs camarades ; ils me passaient des “tuyaux” pour les maths, et je leur livrais mes brouillons de composition française, l’on avait ensemble des discussions passionnées…
À la rentrée scolaire 1964/1965, j’entrais donc en classe de Seconde M1…
Le premier trimestre s’était déroulé normalement pour moi, assez bons résultats dans l’ensemble, mais j’avais – hélas- comme on dit “ des profs crème” dans les matières principales , en Français un type jeune assez imbu de lui-même, très féru de classique et d’analyse de texte, peu porté sur les “grands sujets de réflexion, de société, etc., qui se laissait chahuter et dont on subissait les devoirs à faire, peu intéressants, demandant des recherches pointues dont nous ne voyions guère trop l’intérêt…
Et en maths, j’avais “Baba” un type tellement gentil que personne ne pensait à se moquer de lui, à le chahuter… Et qui n’était pas sévère du tout avec les notes qu’il nous donnait (pour avoir en dessous de la moyenne il fallait vraiment être mauvais en maths)…
“Manque de pot” pour moi, cette année là, à deux reprises pour maladie grave, une première fois tout le mois de décembre, et une autre fois tout le mois de juin avec une péritonite, j’ai été absent une partie de l’année, de telle sorte qu’en dépit de mes absences à certaines compositions trimestrielles qui comptaient pour le passage en classe supérieure, j’ai été tout de même admis en Première…
À la rentrée scolaire 1965/1966, j’entre donc en Première M1… Et c’est là que mes lacunes (dues à mes absences trop longues) m’ont finalement “joué un sale tour”…
1/20 en maths, 1/20 en physique chimie (avec cette fois “des profs caillou”)… Mon 15 en Français ne suffisait pas, à chacun des 3 trimestres, à me donner la moyenne d’au moins 8/20 d’admissibilité en Terminale…
À la rentrée scolaire 1966/1967, je redouble en Première C4 (c’est l’année du premier “grand changement” dans les réformes scolaires)…
Au départ, ayant eu connaissance de mon inscription en 1 ère C4, je me rends chez le Proviseur monsieur Guinez (qui me connaissait bien et me “comprenait”) et je lui demande l’autorisation de me laisser redoubler ma Première en A, en littéraire… Il était d’accord…
J’entre alors, pour le premier cours, celui de monsieur Blanc, prof de Français, dans cette 1ère A… (Un prof “caillou” il faut dire – mais ça me faisait pas peur)…
Au bout de 10 minutes, voilà le censeur, monsieur Mula, qui se pointe dans la classe, et qui dit : “qu’est-ce qu’il fout là, Sembic, dans cette classe ; il était en M depuis la 3 ème, il doit revenir en C !”
Ce monsieur Mula, le censeur, à vrai dire, il avait un “ascendant” sur le proviseur monsieur Guinez, et c’était, le censeur, un type vache, fana de la colle (il graciait jamais), c’était un lugubre, il riait ni ne souriait jamais, très glacial de contact, je le revois dans sa gabardine vert caca toute droite, ses lunettes noires, son visage cadavérique – on l’aurait dit atteint d’une perpétuelle maladie de foie …
Du coup je quitte à mon grand regret la classe de monsieur Blanc et me voici en maths avec un jeune prof en tablier blanc croisé ceinturé, très imbu de sa personne, réputé pour “noter sec”, en 1ère C4…
Toujours 15 en Français à chaque trimestre, mais encore 1/20 en maths et 1/20 en physique…
Je réalise que je vais la “louper” cette deuxième Première, avec ces deux profs là, que j’avais en C4, en maths et en physique… Du coup, je me décide à passer des concours administratifs dont celui des PTT agent d’exploitation, le jeudi 17 novembre 1966 (sujet de la composition française “ On ne s’égare jamais si loin que lorsque l’on croit connaître la route” )…
Il faut croire que le sujet m’inspira, puisque, le 30 mars 1967, j’appris que j’étais reçu à ce concours des PTT, 293ème sur 1500 admis (plus de 10 000 candidats dans toute la France) et 2 ème sur le département des Landes…
Faisant partie des 300 premiers, ma nomination était décidée pour le 27 avril, mais j’ai demandé un sursis afin de pouvoir terminer mon année scolaire, un sursis qui me fut accordé et finalement je partis pour Paris Centre de Tri Postal PLM, où je devais me présenter le lundi 17 juillet 1967…
Sur le bulletin trimestriel fin d’année de 1 ère C4, c’était marqué “ Est prié de changer d’orientation” (le “coup de pied au cul” consensuel ) rire…
… J’ai bien essayé, jusqu’à mai 1968, de suivre des cours par correspondance avec “L’Ecole Universelle”, et même rédigé les devoirs durant un certain temps… Mais j’ai fini par “déclarer forfait”… Y’avait les copains, les sorties, les premiers crapuhuts en vélo, d’abord en région Ile de France puis ensuite à plusieurs reprises des “tours de France” de 3000 kilomètres par étapes qui m’ont fait vagabonder et traverser la plupart des départements de France… Mais à vrai dire je fus un clochard en vélo, “créchant”soit à la belle étoile, soit dans des auberges de jeunesse et parfois chez des gens, dans des granges, bien accueilli que j’étais assez souvent… Il faut dire que travaillant de nuit au PLM, ça me permettait avec les “combines” (remplacements de collègues dans l’autre brigade, plus les repos compensateurs) de profiter de longs congés, évidemment payés en retour par des périodes de travail de 10, 15 vacations de 10 h de nuit de suite)…
… J’étais déjà bien loin, après mai 68, de mes rêves d’être prof de français ou de philo, ou journaliste littéraire… C’est aussi, ce temps là, après mai 68, de mes premiers carnets, de mes premières écritures…