enfants sauvés de camps
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Rapatriement d'enfants, de camps de prisonniers djihadistes
- Par guy sembic
- Le 21/10/2022
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… Il y a très peu de chances pour qu’un gosse de 6 ans, fille ou garçon, rapatrié d’un camp de prisonniers djihadistes en attente de jugement en Syrie, en Irak ou au Kurdistan ; devienne dans les années 2060/2070, en France, un grand penseur, un grand écrivain, un grand philosophe, un grand humaniste, prix Nobel de Littérature, un homme ou une femme dont les livres se diffusent et se vendent par millions d’exemplaires dans le monde, traduit en 190 langues dont l’Aborigène australien, et qui soit, de par sa personnalité hors du commun, un condensé ou un mélange (tout cela « relooké » 2060/2070) de Nelson Mandela, d’Albert Camus et d’Indoura Gandhi…
… Mais il y a un peu plus de chances pour que ce gosse de 6 ans, fille ou garçon, rapatrié d’un camp de prisonniers djihadistes, une nuit, disons quinze jours après avoir été accueilli chez Papy et Mamy à Sainte Radegonde les petites orties dans le Vair-et-Luzon, égorge Papy et Mamy dans leur sommeil… (une nuit, non pas de pleine lune mais de nouvelle lune)…
« On va dire » que, s’il faut évaluer la possibilité que ce gosse de 6 ans devienne un grand écrivain prix Nobel de Littérature, cette possibilité est de l’ordre de 1 chance sur cent milliard …
Et que, s’il faut évaluer le risque que ce gosse égorge Papy et Mamy dans leur sommeil, ce risque est de l’ordre – en étant « très optimiste »- d’ 1 chance sur cent mille…
Entre 1 chance sur cent milliard et 1 chance sur cent mille, il y a quand même une différence…
… Notons qu’il y a de fortes chances pour que ce gosse de 6 ans rapatrié d’un camp de prisonniers djhihadistes, soit « mieux accueilli » (si l’on veut) dans une école du département de la Seine Saint Denis, ou du Val de Marne, que dans une école du département du Var ou de la Meuse… Et, qu’il en est d’ailleurs de même à propos d’un gosse de même âge qui dit, interrogé par ses camarades sur ses parents « Mon papa et ma papate », dans une école de Cergy Pontoise, ou « mon papa et ma papate » dans une école d’Aubusson dans la Creuse…
Bien que notre société française, depuis le règne de Philippe Le Bel, ait beaucoup évolué dans le sens où l’on ne pend plus à des gibets, où l’on ne roue plus, où l’on ne brûle plus d’hérétiques sur des bûchers ; il n’en demeure pas moins que notre société – française, européenne et occidentale – fonctionne encore sur des « supposés » et des « possibles » qui, d’une manière ou d’une autre, précisément lorsque ces « supposés » ne sont pas des feux sans fumée, ont un impact sur nos modes de pensée et sur nos comportements… Et c’est là ce qui – du moins pour un certain nombre d’entre nous - nous fait prendre conscience de la longueur du chemin d’évolution restant à parcourir…