existence

  • "Segments d'existence"

    … Pour de nombreuses personnes la vie est faite de « segments d’existence »…

     

    Rares sont les personnes qui passent le temps de leur vie en un seul et même « segment d’existence » c’est à dire en un même lieu d’habitation depuis leur enfance, entouré des mêmes personnes – de leur famille parents grands parents oncles et tantes, frères et sœurs, cousins et cousines, enfants, mari, femme, amis, connaissances, voisins – avec tout au long de la vie à mesure que passe le temps et veillissent toutes ces personnes proches, quelques disparitions successives plus ou moins espacées dans le temps… Et des enfants qui vont s’établir « ailleurs » mais que l’on retrouve périodiquement par exemple une fois par an en été durant quelques jours…

    Ce n’est plus alors là, la vie, un « segment d’existence » pour ces rares personnes, mais une « ligne droite » - qui n’en est pas vraiment une puisque la ligne est plutôt sinueuse avec parfois de petites interruptions- mais c’est quand même une ligne droite…

     

    Pour bien d’autres personnes la vie est faite de « segments d’existence » dont le terme de chaque segment est une rupture, c’est à dire que du jour au lendemain ou en l’espace de quelques jours, semaines ou mois tout au plus, s’opère un changement « radical » dans la vie jusque là menée où notre environnement était celui du lieu où l’on habitait, de la femme, du mari ou de la personne avec laquelle on vivait, des amis, des voisins, des connaissances qui étaient les nôtres… Car, dans la « rupture » disparaissent de notre environnement quotidien, toutes ces personnes que l’on rencontrait, que l’on fréquentait, en particulier celles de ces personnes qui nous étaient les plus proches et avec lesquelles on vivait…

    Dès lors que s’est opérée la rupture, commence un « autre segment d’existence » la plupart du temps sans lien avec le pécédent, sans lien avec les autres qui ont précédé successivement… Sans pour autant que les « segments » précédents s’effacent car demeure le souvenir dans la mesure où surgit le souvenir…

     

    C’est le nombre de « segments d’existence » dont est faite notre vie, qui fait de notre vie « une vie accidentée », une vie dont on ne sort jamais indemne après chaque « rupture » ou fin de « segment »… Mais… à chaque fois « neuf » ou presque ( en vérité « retapé » ou « ravalé de façade » ou « transformé »… Sans pour autant être « moins fragile »…

     

     

  • Toute la beauté du monde se fait sans toi ni moi quoi que tu fasses ou que je fasse pour la faire exister

    … La beauté de l’existence, faite de ce qu’ il y a de meilleur en l’ humain, en ce « segment de vie » autant empli de « petites éternités de temps vécu » dont on se souvient, que de banalités et de brièvetés de moments dont on ne se souvient jamais et que l’ on ne peut dater… Est dans chaque femme, homme et enfant sur cette planète… Dans ce que chacun a en lui ou en elle d’ unique, et ne ressemble à personne… Qui n’ est, n’ a été, ne sera qu’ une seule fois dans toute l’ éternité de la vie ici et ailleurs…

    Cette beauté là est unique, d’ une seule fois, mais elle ne cesse de se perpétuer, de se renouveler, différente, singulière, à chaque fois… En l’ an mil comme en l’ an 2024 comme en l’ an 2089…

    Cette beauté là est enfouie, invisible, lointaine, le plus souvent ; si lointaine même, qu’elle précède notre venue au monde…

    Et, cette beauté, le mot juste, lorqu’ il est prononcé, trouvé sans l’ avoir recherché, issu d’une origine dont la mécanique, la physique, la chimie, l’ intelligence, l’ énergie et la matière échappe à notre entendement… Peut la faire surgir, cette beauté qui alors, affleure à la surface de la « bulle » dans laquelle nous vivons enfermés « seuls dans notre peau » dans la traversée de notre existence…

    Mais il y a oui, de ces êtres qui, assurément, ont très peu sinon presque rien en eux, de cette beauté… Par exemple les pires des assassins et des tortionaires, dont les victimes de leurs violences, des guerres qu’ ils mènent, se comptent par milliers, centaines de miliers voire millions…

    Mais il y a oui, de ces êtres, les plus nombreux sur cette planète, dont la beauté est si enfouie qu’ elle est invisible et inimaginable ; et qu’il est difficile de ne pas nier l ‘infime parcelle de cette beauté qui en dépit de tout, existe, aussi infime, aussi réduite soit-elle…

     

     

  • Ces êtres qui jamais, ne se mettent en avant...

    ... Il y a des êtres qui, si l'on ne vient jamais les chercher, ils ne se mettront jamais en avant, ils ne feront jamais la promotion de ce qu'ils font dans leur vie et qui leur tient le plus à cœur...

    À moins qu'ils ne sentent autour d'eux, implicitement -par le regard porté sur eux, par quelques "signes" dans le comportement des autres- qu'ils sont attendus...

    Ces êtres là sont en général entourés de gens qui, jamais, ne leur posent les questions qu'il faudrait leur poser, qui jamais ne se préoccupent de ce qui leur tient le plus à cœur... Des gens avec lesquels ils n'ont qu'une communication soit de nécessité, soit portant sur des sujets relatifs à la vie courante, aux "choses ordinaires de la vie" en somme...

    Mais cela ne veut pas dire pour autant que, ces êtres là, qui jamais ne se mettent en avant, n'ont point de capacité à s'exprimer ; ne portent pas en eux tout ce qu'ils aimeraient bien, au fond, partager avec les gens autour d'eux et qui, même si cela n'est pas évident au premier abord, peut réellement être communiqué, transmis, partagé... Pour autant qu'un lien s'établisse, si occasionnel, si aléatoire qu'il soit...

    La meilleure preuve en est, de cette capacité à s'exprimer, à communiquer, à échanger, à transmettre, se manifeste lorsque précisément, l'on vient à les chercher, ces êtres là... En somme -comme je dis- à les "exister"...

    Parce que d'eux mêmes et par eux mêmes, ils ne "s'existent", ces êtres là, que comme un promeneur sur un immense chemin traversant le paysage, un promeneur qui déposerait de ci de là, tout au long du chemin, des petits cailloux qui seraient en quelque sorte, ses "trésors" ou ses "joyaux" auxquels il tient...

    Et certes, les petits cailloux sont bien visibles sur le chemin, mais n'attirent l'attention des gens qui passent, que si le regard des gens, tout à fait occasionnellement, se pose sur l'un de ces petits cailloux...

    C'est par cette image des petits cailloux jetés sur le chemin, que je définis ce que j'appelle "s'exister"...

    Peut-être -c'est même quasiment certain... Que les êtres qui jamais ne se mettent en avant, sont ceux qui... "s'existent le plus"... Plus, certainement, je le crois, que les êtres qui "s'existent" en se mettant en avant...

     

  • Conscience limitée, de l'existence de l'Autre

    ... Cette conscience que je qualifie d' "aiguë" de l'existence de l'Autre (l' Autre n'étant pas nécessairement un être humain) , nous ne l'avons pas vraiment, nous n'en avons qu'une partie, celle immédiate, apparente et assez souvent fugace, toujours incomplète par rapport à ce qu'elle devrait être (et qui en fait ne peut être).. C'est comme l'enveloppe d'une bulle vue au travers de l'intérieur de la bulle qu'on est soi-même, une bulle dont on ne peut jamais s'échapper ou se libérer (quoique la question se pose de la nécessité et du sens qu'il y a à "s'en libérer")...

    Cette "conscience aiguë" de l'existence de l'Autre est une sorte de "graal" à atteindre (si cependant elle se manifeste en nous et si nous la sentons nécessaire)... Et son incomplétude peut être en quelque sorte une "frustration"...

    Nous vivons donc avec une conscience limitée, de l'existence de l'Autre... Encore qu'à la conscience se substituent bien souvent, l'imaginaire, le supposé et tout ce qu'apportent les apparences ... (alors que "vaut" ce qui demeure de conscience?)...

    La conscience aiguë de l'existence de l'Autre en tant que "graal" à atteindre, implique nécéssairement un "travail" à accomplir afin de parvenir à l'acquérir... Avec l'acceptation de ce qu'il y a d'aléatoire dans la réalisation du travail notamment lorsque le résultat n'est pas "probant"...

    Il y a d'ailleurs "quelque chose de cosmique" (une sorte de vérité intemporelle et naturelle) dans le fait de la rareté de ce qui est probant, et dans le caractère aléatoire de tout ce qui se fait ( ce qui se fait en réalité est très disproportionné-en moins- par rapport à ce qui ne se fait pas et ne se fera jamais)...