festival de Cannes

  • À l'heure du festival de Cannes qui n'a pas lieu cette année

    J'ai fustigé, insolent et iconoclaste, année après année, tout ce qu'il pouvait y avoir d'ostentatoire, de clinquant, d'effets de sensation, de « pourri de fric », du festival de Cannes, du festival d'Avignon, et de bien d'autres manifestations culturelles et de spectacles...

    Je le fustige encore...

    Mais je suis inquiet aujourd'hui, dans le monde d'après la venue de l'envahisseur et de l'occupant invisible, ce « putain de covid-19 » pour l'appeler par son nom... De l'absence, autant dans les coulisses que sur la scène, désormais imposée aux artistes, aux comédiens ; du silence des salles fermées, de toutes ces œuvres empêchées ou dont l'élan a été stoppé... Ou pourront dans un environnement de distanciation et de gestes à accomplir-ou ne plus accomplir- qui leur est étranger -et l'avait toujours été- se poursuivre... Se poursuivre mais comment ?...

    Ostentatoire ? Clinquant ? « pourri de fric » ?... Peut-être, sûrement, vraisemblablement... Je ne sais pas... Je ne sais plus...

    Je me souviens d'une réflexion de l'une de mes collègues de travail lorsque je bossais à la Poste de Lesperon dans les Landes en 1999, au mois de juin durant le festival du court métrage à Contis plage, elle disait « ces gens là ils ne vivent pas comme nous, ils pensent à des choses auxquelles nous ne pensons jamais, ils ne sont pas dans la réalité »...

    Je pensais pour ma part qu'ils étaient, ces artistes réalisateurs de court métrage, la plupart des débutants ou des amateurs, dans « leur » réalité, ou dans une réalité différente de celle que nous percevons...

    Les artistes, les comédiens... Si on ne les aide pas, si on ne les soutient pas, si l'on est indifférent à ce qu'ils produisent, si la réalité qu'ils perçoivent et traduisent dans leurs œuvres nous est étrangère, ne nous impacte pas... Si on ne les « existe » pas... Au moins, oui, au moins... Que l'on arrête de leur reprocher qu'ils ne sont pas dans la réalité, qu'ils ne sont que dans du rêve... Qu'on leur foute la paix (autrement dit « stop aux leçons de morale ») !

    Ils sont le monde, ils portent le monde en eux, ils vivent le monde en eux, au même titre -mais d'une manière différente- que les gens du commun, de la vie ordinaire, qui sont le monde, pensent le monde dans leur pragmatisme, dans tout ce qu'il y a de prosaïque, dans ce qu'ils accomplissent...

     

    Dans le vent hurlant, ou dans le silence en larmes, la toute petite pièce tout seul jouée sur la place où presque plus personne ne vient, fait la grandeur du comédien...

     

     

  • Le festival de Can(n)es

    Festival de canes

    C'est la vision que j'ai, du festival de Cannes…

     

    De leurs pattes palmées, les canes ne poussent pas les gobelets en plastique éparpillés au sol, dans les pelles de ramassage des employés municipaux…

     

    Autant dire que pour moi, et comme pour d'ailleurs des millions de mes concitoyens ; tout ce qui se passe, se dit, s'affiche entre gens de scène et d'autour de la scène lors de ces grands rendez-vous annuels que sont le Printemps de Bourges, le festival de Cannes, le Festival d'Avignon, les Francofolies de la Rochelle… Et les universités d'été…

    Est un monde situé à mille lieues du monde dans lequel je vis, ainsi que la plupart de mes concitoyens, au quotidien…

    Il y a ce goût du rêve comme celui des fraises poussées hors sol sous serre et en abondance sur les marchés…

    Il y a cet attrait de la scène qui s'invite en bordure des rues et sur les places, tout comme l'attrait de ces grands restaurants qui étendent leurs tables en terrasses…

    Le goût du rêve, l'attrait de la scène… Pour ceux qui vivent à mille lieues du monde des gens de scène… et qui eux, ces gens de scène, ne font jamais la vaisselle…