frontière
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Frontière entre deux mondes ou deux époques
- Par guy sembic
- Le 02/04/2022
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… La frontière entre deux époques- ou deux mondes – qui fut celle du jour où est tombé le mur de Berlin, le 9 novembre 1989 séparant :
Le monde d’avant que nous avons connu avant 1989 et en lequel nous avons vu passer, les nés après la fin de la 2ème guerre mondiale, une bonne moitié de notre vie ; et les nés dans les années 1980, notre enfance…
Et le monde d’après, celui dans lequel nous sommes entrés, nés avant 1989 et nés depuis 1990 – que ces derniers, nés après 1990 n’ont connu que par ce qui leur a été raconté…
Cette frontière entre deux mondes si elle existe toujours et demeure aussi marquante, n’est plus la seule puisqu’elle a été en quelque sorte revue, ou retracée, et qu’elle peut donc être redéfinie…
Devenant une frontière encore plus marquée, encore plus déterminante entre deux mondes ou deux époques…
À quel moment précis se situe cette nouvelle frontière ?
Lorsque s’est terminée l’année 2019 et qu’a commencé l’année 2020 avec le début de la pandémie de covid, et -si l’on veut – précisément – à partir du 17 mars 2020 date du commencement du premier confinement qui a duré jusqu’au 11 mai 2020 et a radicalement changé notre vie au quotidien notamment en rendant la vie sociale quasi inexistante du fait d’un isolement imposé…
Depuis ce 17 mars 2020, deux ans se sont écoulés durant lesquels la vie au quotidien, la relation (entre proches, parents enfants grands parents, connaissances, amis… La relation au travail, dans l’espace public)… Ainsi que les modes de vie, de consommation, les habitudes, n’ont plus été les mêmes qu’avant 2020… Le symbole le plus représentatif de cette vie différente d’avant au quotidien étant le masque porté sur le visage par tous, à partir du 20 juillet 2020…
Deux ans se sont écoulés et voici que survient, le 24 février 2022, le début de la guerre en Ukraine, territoire géographiquement situé en Europe (l’Europe de l’Atlantique à l’Oural)…
L’Europe qui n’avait connu de guerre depuis 1945, qu’entre 1995 et 1998 dans les Balkans…
L’on peut dire – c’est ce que je dis – qu’à partir du 24 février 2022, la frontière entre deux mondes ou deux époques (celle d’avant 2020 et celle d’après 2020) qui s’était tracée – le 17 mars 2020 si l’on définit une date précise - s’est élargie et renforcée à partir du 24 février 2022…
Nous sommes, surtout les générations vieillissantes c’est à dire les nés entre 1945 et 1970, en face de ces années nouvelles de la fin du premier quart du 21ème siècle, qui désormais, nous sont – dirais-je - « des années étrangères » en lesquelles nous nous sentons « exilés »…
C’est la douceur de vivre qui a disparu, ce sont les « valeurs » auxquelles nous croyons (qui viennent de notre éducation reçue et transmise) qui se sont délitées en étant remplacées par d’autres « valeurs » différentes de celles que nous avons connu (et d’ailleurs l’on peut se demander si ces « valeurs » sont vraiment des valeurs)…
Les femmes ne sont plus des femmes en ce sens que beaucoup d’entre elles ont perdu leur féminité (par leur manière de s’habiller « unisexe » ou « homme ou garçon » ou encore dans une « féminité dévoyée »…
La mémoire des hommes (des Humains) est devenue floue, quand elle ne s’est pas réduite à l’hier et l’avant – hier ou à la saison précédente…
Ne reste, d’ailleurs, de la mémoire, des souvenirs, que des images dont on ne fait plus de grands albums familiaux (mais des albums numériques sur des disques durs internes d’ordinateur)…
Cela dit – et tout ce qui peut être dit – du monde d’avant, du monde d’après – l’est, dit, en vérité, de l’hier, de l’aujourd’hui – et du demain – par « des millions d’historiens » dont aucun de ces historiens n’est un Historien…
Alors, ces frontières entre des mondes ou des époques, existent -elles vraiment ? Y en a – t -il une, de ces frontières qui n’a jamais été atteinte ?
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La frontière
- Par guy sembic
- Le 13/06/2014
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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Dans la relation par la parole ou par l'écrit, il y a ce que l'on dit ou ce que l'on écrit à l'Autre, aux Autres, comme en traversant un "territoire de tous ces visages" autour de soi, jusqu'à ce qu'apparaisse une sorte de "frontière" au delà de laquelle il semble difficile -ou tout au moins "hasardeux"- de s'aventurer... par la parole, par l'écrit...
Tant que cette "frontière" n'est point atteinte, le "territoire de tous ces visages" peut être autant celui où l'on dit, où l'on écrit à l'Autre, aux Autres, à peu près tout ce que l'on sent pouvoir dire ou écrire ; que celui où l'on ne dit ou écrit à l'Autre, aux Autres, qu'une partie, une partie seulement de ce que l'on dirait ou écrivait s'il n'y avait point de "frontière"...
Mais il y a cette "frontière"...
Alors, au delà de cette "frontière", c'est l'écrivain-ou le poète- qui peut, seul, s'exprimer, afin de "faire passer" ce qui ne peut être dit ou écrit, ce qui est difficile à dire ou à écrire "de but en blanc"... Et non pas, non plus, cet "être ordinaire" qu'en vérité l'on est chacun, écrivain ou pas, poète ou pas...et qui lui, se risquerait, sans se rendre compte d'ailleurs du risque qu'il prend, ou de l'inopportunité qu'il y a, à dire, à écrire en tant qu'être ordinaire... D'où la faculté qui celle de l'écrivain ou du poète à parvenir à "faire passer"...
Pourtant, bien avant la "frontière", il y a ces visages comme s'il n'y aurait jamais de "frontière", autant dire toute la confiance que nous inspire ces visages ; toute la gentillesse, toute l'affection contenues dans ces visages, toute la considération que ces visages ont, de ce que l'on dit ou de ce que l'on écrit... Et qui fait que l'on se sent-ou se croit- autorisé...
Et, bien avant la "frontière", outre l'être ordinaire que l'on est, l'on peut déjà, aussi, être l'écrivain ou le poète dans une parole qui se fait écriture, dans une écriture qui se fait parole... En général, "ça marche" avec la plupart des visages... Ce qui "ne marche pas" en revanche, c'est, de l'autre côté de la frontière, quand la parole n'est que parole, ou quand l'écriture n'est qu'écriture, et que c'est l'être ordinaire seul qui dit ou écrit quand même... sans se sentir autorisé...
Mais c'est loin d'être "simple"...
Car la "frontière" est multiple en ce sens qu'il y a toujours, une "frontière après la frontière"... Que même l'écrivain ou le poète a du mal à passer... parce qu'il lui faut comme une sorte d'autorisation, une autorisation qu'il ne peut se donner lui-même, ou alors s'il se la donne lui-même il entre par effraction... Et l'effraction c'est ce qui fait du mal à la relation...
La frontière est multiple et elle est aussi, assez souvent, imaginaire... De telle sorte que tu crois, toi, "faire passer" ... mais que cela "casse"... De telle sorte que tu crois, au contraire, que "cela ne passera pas"... mais alors c'est une porte qui ne s'ouvre pas, c'est une attente qui demeurera une attente...
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est l'être en révolte, c'est l'auteur du "coup de hache sur la mer gelée" qui, le plus naturellement du monde dans sa logique même d'être en révolte, d'auteur du "coup de hache", se passe de toute autorisation ; a le plus besoin de se se sentir autorisé à passer la frontière... Mais il ne peut avoir en lui la conscience aiguë du besoin qu'il a de se sentir autorisé...