Henri Emmanuelli
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Les vivants et les morts
- Par guy sembic
- Le 24/03/2017
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Les morts ne ressuscitent que par les vivants mais leurs yeux ne voient plus et leurs oreilles n'entendent plus.
Les vivants sont comme les morts lorsqu'ils ne voient pas et n'entendent pas ce qui les fait exister, qui parle d'eux, de ce qu'ils font, de ce qu'ils disent, de ce qu'ils écrivent...
... De ces morts ne ressuscitant que par les vivants, il en un auquel je pense c'est Henri Emmanuelli, une grande figure, un "monument de dimension humaine autant de culture que de relation", décédé brusquement à l'âge de 71 ans le lundi 20 mars 2017 à Bayonne.
Un homme droit, socialiste de coeur, de raison et d'action, qui n'a jamais transigé avec ses idées et ses principes.
Nous lui devons un certain nombre de réalisations qui ont fait du département des Landes, un modèle de développement en matière d'équipements, de lieux de réunions, de bâtiments et de services publics, très fonctionnels et très modernes...
Lorsqu'il m'arrivera dans les prochains mois, en visite promenade en quelque village de Chalosse ou du Bas Armagnac, à la vue d'un bâtiment de mairie, d'une salle des fêtes, d'une salle de sports... de construction "très 21 ème siècle" de style, d'architecture, de fonctionnalité... Inévitablement surgira devant moi comme l'image en hologramme du visage "taillé à la serpe"d'Henri Emmanuelli... Un visage qui eût pu inspirer un sculpteur de la force, du réalisme et du talent d'un Rodin... Un visage saisissant reflet, saisissante image, saisissante photographie de l'âme même, de ce qu' est en dimension humaine, en dimension d'intelligence de la relation, ce personnage hors du commun qu'est Henri Emmanuelli... Un personnage dont il est impossible de parler au passé, tant il demeure vivant, présent et comme "immortel"...
... La dernière fois de ma vie que je l'ai vu de près, c'était un premier mai, il y a de cela cinq ou six ans, à la fête des asperges de Pontonx-sur-Adour. De stature, je trouvais qu'il faisait "très député", grand et droit et "monumental" dans sa gabardine bleu foncé, en conversation animée et conviviale au beau milieu des gens, tête nue, broussailleux de sourcils noirs, le verbe rocailleux...
... De ces vivants qui sont comme les morts lorsqu'ils ne voient pas et n'entendent pas ce qui les fait exister, je pense à tous ces gens qui s'expriment à leur manière, dont les mots, dont les propos se fondent dans l'immensité du "World Wide Web" (de la Toile) et qui, quelque part, tout près ou tout au loin, peuvent atteindre mais sans que celui ou celle qui s'est exprimé ne le sache jamais... qui a parlé de lui, qui l'a lu, qui l'a commenté au sujet de l'un ou de l'autre de ses propos, quelque part, tout près ou tout au loin...