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L'information, le savoir
- Par guy sembic
- Le 13/11/2022
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… L’information destinée au grand public est limitée à ce que les Décideurs permettent au « commun des mortels » de savoir…
Encore que le savoir diffusé selon les directives des Décideurs est un savoir débarrassé de tout ce qui se situe au-delà de la réalité apparente (et simplifiée), autrement dit, « en profondeur » la réalité est rendue inaccessible ou difficilement observable…
Ainsi se creuse le fossé entre l’élite connaissante et la masse du peuple.
Mais les Décideurs font en sorte que pour la masse du peuple, l’accès au savoir soit accessible par toutes sortes d’artifices et de leurres, notamment par le biais du ludique. (Apprendre en jouant, dans le système éducatif en vigueur depuis une quarantaine d’années ; être informé et « au courant de l’actualité du monde, de qu’il convient de savoir, dans le système notamment audiovisuel qui privilégie l’image, le spectacle divertissant dont l’impact du moment réduit ainsi la réflexion ou la pensée à du ressenti, à de l’émotion immédiate, et élude le questionnement)…
L’élite connaissante et « en place » n’est en aucune façon, « partageuse » et dès lors que, de la masse du « commun des mortels » s’élève par sa force et par sa volonté, quelque personnage « en deçà du lot » en dépit de grandes difficultés rencontrées et de barrières dressées à dessein, ce personnage ne peut être « coopté et introduit dans le Saint des Saints »… À moins que ce personnage « mette de l’eau dans son vin » et donc, se compromette, se laisse « acheter »…
Les Décideurs créent et mettent en place en l’organisant, en le cadrant, en le formatant, au moyen des nouvelles technologies de l’internet, du numérique, de la robotique ; par une politique de marché et de « consommation de masse » axée sur des offres promotionelles répétitives et sur la publicité, un conditionnement collectif généralisé, ou un conditionnement de groupe ou de catégorie de gens ayant des besoins, des comportements et des habitudes en commun…
Le conditionnement exclue toute résistance à caractère révolutionnaire à l’échelle d’un pays (et encore moins mondiale) mais paradoxalement (et c’est ce qui convient aux Décideurs), « autorise » pour ainsi dire certaines contestations de type revendicatif et identitaire, (et même laisse se développer à dessein, des manifestations contestataires ostentatoires, de minorités « sorties de l’ombre »… Aidés qu’ils sont, les Décideurs, par les Médias, par les courants d’opinion relayés sur les réseaux sociaux et internet…
En conséquence, toute vraie révolution à une échelle plus vaste (d’un pays, d’une société) s’avère quasi impossible… « Ils » ont donc bel et bien « trouvé le filon », les Décideurs ! (Les seigneurs du Moyen Age, les Rois de l’Ancien Régime, les Grands Patrons, les « deux cent familles » du 19ème et du 20ème siècle sont « battus à la course » par les Grands Décideurs du 21ème siècle)…
Reste cependant le pouvoir des peuples, le pouvoir des consommateurs, dans les choix, dans les comportements, dans la capacité de réflexion, dans la prise de conscience de l’état du monde et de la société, dans l’imaginaire, dans l’inventivité, dans l’agissement organisé, (notamment en associations, en groupements reliés entre eux)…
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Fossé ou abîme entre anciennes et nouvelles générations d'informateurs
- Par guy sembic
- Le 14/07/2022
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… Un homme ou une femme de l’une de ces sphères que sont le monde de la politique, de l’économie, du journalisme, des personnages invités sur les plateaux de télévision, du monde de la culture, des sports, de l’information, des écrivains, des intellectuels, des philosophes (par exemple Luc Ferry, Michel Onfray entre autres)… Et plus généralement tout personnage connu du public intervenant dans des débats d’idées et d’opinions, d’une « tranche d’âge » on va dire entre 30 et 50 ans et incarnant par ce qu’il exprime dans le langage qui est le sien (ou dans un langage « convenu », « politiquement correct ou pas ») la « modernité ambiante »… « Se doit » d’avoir au minimum vingt mille abonnés sur Twitter et autant sinon davantage encore, dispersés sur des réseaux sociaux du Net ; tous ces suiveurs et abonnés ou même consultants occasionnels, écrivant des commentaires en général brefs qui en aucun cas ne sont ce que l’on pourrait appeler « des monuments de littérature »…
D’ailleurs, les productions de messages, de textes, sur Internet notamment sur Twitter ou sur Facebook, de chacun de ces personnages – fussent-ils ces personnages, des « locomotives »- sont-elles, ces productions, des « monuments de littérature » pour autant ?
Il y a bien assurément, un « fossé » voire un « abîme » entre le journalisme d’information/communication/témoignage des anciennes générations d’avant l’an 2000, et celui des nouvelles générations de jeunes (trentenaires et quadras) d’aujourd’hui à la fin du premier quart du 21ème siècle… En ce sens que les lecteurs, suiveurs, intervenants, répondants, d’aujourd’hui, tous ou presque assez jeunes en général, n’ont jamais eu connaissance du moindre écrit, du moindre livre, du moindre reportage d’un « journaliste à la papa » encore en activité en 2022 ; écrits, reportages et livres considérés comme des reliques… « Sauf que »… Question reliques ou passé de mode, ce qui aujourd’hui s’exprime sur les réseaux sociaux ou même en des ouvrages publiés mis en vente dans les maisons de la presse et centres commerciaux, circule et se répand bien plus vite que jadis, ne supporte même plus parfois trois jours d’âge ou rarement plus de quelques semaines, tant l’actualité évolue, se diversifie et change de dimension ou de pertinence et n’ayant plus les mêmes sensibilités en tant que sujets du jour faisant débat et suscitant des réactions…
Cette ondoyante et bouleversante agitation de communication, d’échanges, d’informations, de productions des uns et des autres, dans une modernité ambiante et de modes sans cesse évolutive, s’inscrit dans un contexte de la violence accrue du monde contemporain et nous confronte, autant les gens « ordinaires » que nous sommes, que les personnages influents et connus, à toutes sortes de peurs, de possibles agressions ou attaques… Car personne de nos jours, n’est à l’abri, pouvant être entraîné, broyé, pris dans un engrenage, dans les rouages d’une machinerie dont les commandes aux origines indéfinies sont programmées… Et de surcroît, exposés, visibles que nous sommes (souvent parce que nous nous exposons nous-mêmes) à la vue et au su de tout le monde…
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L'environnement actuel d'information, de culture et d'expression
- Par guy sembic
- Le 30/11/2019
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... La différence qu'il y a entre
-Écrire avec un crayon ou un stylo dans un carnet ou sur une feuille de papier
-Et taper au clavier d'un ordinateur un texte et poster ce texte dans un blog ou sur facebook...
C'est que le texte écrit sur une feuille de papier ou un carnet ne pourra être lu que par des personnes auxquelles le texte aura été montré, ce qui implique déjà de rencontrer ces personnes ou l'une ou l'autre d'entre elles, et ensuite de leur mettre en main le texte à lire...
Et que pour le texte tapé au clavier d'un ordinateur et posté sur un blog ou sur facebook, il n'est nul besoin de rechercher des personnes à rencontrer physiquement autour de soi et que le texte une fois posté pourra être visible potentiellement, tout comme peut être visible par exemple, le feuillage d'un arbre agité par le vent (soit dit en passant, le feuillage remue et bruit mais n'est pas vu ou perçu par les personnes passant à côté de l'arbre dont le feuillage est agité par le vent)...
Là s'arrête la différence... D'un côté le geste aller vers et remettre, et de l'autre côté poster et rendre potentiellement visible.
Là s'arrête donc la différence et là s'impose une réalité : d'un côté comme de l'autre, celui où l'on a été vers afin de montrer et celui où l'on a posté afin de rendre potentiellement visible, apparaît le caractère aléatoire de ce qui est mis en main, autant que de ce qui est rendu visible -mais seulement visible...
Et ce qui, dans l'aléatoire, domine, c'est l'indifférence naturelle, ou c'est le désintérêt manifeste que l'on a de ce qui peut être vu, ou c'est comme ce feuillage d'arbre que l'on n'a point vu remuer ni entendu bruire...
Ce qui est vrai pour un texte écrit au crayon ou au stylo sur une feuille de papier ou dans un carnet ; ce qui est vrai, aussi, pour un texte posté sur un blog ou sur facebook... Est aussi vrai encore, pour un livre édité et présenté dont on peut voir la couverture avec le titre et le nom de l'auteur dans la vitrine d'une librairie, et à plus forte raison encore, pour un "e-book" (livre numérique) ou un exemplaire papier couverture à commander chez un "éditeur en ligne"...
... Nous sommes aujourd'hui au 21ème siècle dans un environnement d'information et de culture -et donc de connaissance de la chose écrite/exprimée/produite, qui n'a plus rien à voir avec par exemple l'environnement culturel/connaissance de la chose écrite du temps de la jeunesse de Jack London et de son livre Martin Eden du début du 20ème siècle à San Fransisco... Quoiqu'il y ait des ressemblances apparentes entre deux environnements qu'un siècle sépare...
En effet du temps de la jeunesse de ce Martin Eden, l'on retrouve bien comme de nos jours, les mêmes problématiques qui sont celles d'une littérature vendable et donc plaisant au public, et d'un quasi rejet de ce qui contrevient aux normes, aux modes, de ce qui dérange ou de ce qui est incompris... Mais là s'arrête la ressemblance...
Car le monde de l'édition aujourd'hui, ainsi que celui de la presse, de l'audiovisuel, des magasines, journaux, revues... Le monde aussi, de la scène et du spectacle... Est un monde désormais complètement fermé, verrouillé, devenu quasi inaccessible au "commun des mortels" (il l'était déjà, ce monde là, au temps de Martin Eden, fermé et quasi inaccessible... Mais il y avait de ci de là, quelques portes qui s'ouvraient en s'entrebaillant)... Et puis, surtout, en ce temps là, il n'y avait pas de télé, pas d'internet, pas de réseaux sociaux, pas d'instantanéité dans la communication, pas cette "cacophonie-diversité" dans le culturel et pseudo culturel qu'il y a de nos jours... Et il y avait des cafés, des lieux de rencontre, les gens se parlaient, se regardaient, dans la rue, dans les tramways... Le loisir du pauvre, et même du bourgeois quelque peu aisé, c'était la lecture des journaux, des magasines, des livres, et parfois, un film, une pièce de théâtre... Dans cet environnement sans télé, sans internet, sans smartphone i-phone sur soi...
... Martin Eden, le chef d'œuvre de Jack London, est une autobiographie romancée. La ressemblance entre l'auteur et le héros du livre, réside dans une similitude entre ce Martin Eden, personnage principal du livre, bourlingueur et issu d'un milieu populaire des "bas fonds", et l'auteur lui-même aventurier...
Un parcours d'écrivain difficile, à une époque -début du 20 ème siècle à San Fransisco- où le monde de l'édition, des journaux, magasine et revues, était déjà un monde fermé à une littérature jugée iconoclaste, dérangeante et trop représentative de la réalité de la vie des gens au quotidien, de la pauvreté, de la misère, des drames et qui, contrairement aux "belles histoires" qui se vendaient facilement, n'avait aucune chance d'être privilégiée ou considérée par les éditeurs de magasines, journaux, revues, livres...