la mort
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Demain
- Par guy sembic
- Le 11/03/2013
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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Demain
Ne pas voir ce qui demain sera et se fera, dans ces années où l'on sera mort, mais que d'autres, nés après, verront...
Pour un grand curieux de tout ce qui se réalise, se crée en ce monde au fil des jours...
Pour des yeux qui veulent voir au delà de l'horizon...
Pour qui imagine et pressent ce qui va venir...
Pour qui s'interroge, se passionne de ce qui demain sera possible et qui déjà s'esquisse et entre peu à peu dans sa vie...
Mais qu'il ne verra pas se développer, se répandre et changer la vie des gens...
Qu'il ne verra donc pas, parce qu'il doit mourir...
Mourir fût-ce à cent ans même...
Et à plus forte raison à quatre vingt, à cinquante ans ou même pire encore enfant...
C'est cela, oui, ce qu'il y a de terrible, de plus terrible dans la mort !
Est-ce que pour le fataliste, est-ce que pour celui ou celle qui trouve tout "normal"...
Est-ce que pour ce commun des mortels tout aussi mortel que le curieux et le passionné...
Mais soumis, ne se posant jamais de question...
Est-ce que pour le "pas trop curieux" voire le "qui s'en fout" de ce qui demain sera et se fera...
C'est aussi terrible la mort ?
Sans doute, oui sans doute... Et même très certainement...
Mais pas de la même façon...
... Le curieux, le passionné... Décidément, il naît toujours trop tôt, même s'il vit jusqu'à cent ans !
Pour ce qui est d'avant, d'avant que l'on soit né...
Pour ce qui fut, a disparu, n'est plus dans notre vie...
Il y a l'Histoire, les livres d'Histoire, la technologie de l'image et de la représentation, pour autant que ce qui est écrit, représenté, soit reconstitué aussi vrai que possible... Et non pas falsifié ou arrangé...
Mais pour ce qui est d'après, de ce demain dans lequel on ne vivra pas...
Il n'y a que l'imaginaire, et au mieux, ce que l'on pressent, ce que l'on "voit à notre manière" et que l'on se représente comme on peut...