la poésie
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la poésie est-elle homosexuelle ?
- Par guy sembic
- Le 01/10/2012
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... Dans "l'océan de la poésie", je réfute l'idée selon laquelle d'après Ernesto San Epifanio, la poésie serait "absolument homosexuelle"... ou du moins, je réfute sans cependant la contester entièrement, cette idée...
Ernesto San Epifanio a dit en effet "qu'il existait une littérature hétérosexuelle, une homosexuelle et une bisexuelle. Les romans en général étaient hétérosexuels, la poésie, par contre, était absolument homosexuelle"...
Absolument ? Non, certes pas !
La preuve ? Je suis poète et pas homosexuel du tout...
Qu'il y en ait, dans la poésie, des "pédérastes, des folles, des sodomites, des papillons, des narcisses, des efféminés"... Certes je ne le nie pas... Ce n'en sont pas moins des Humains, d'ailleurs... Et non des "extraterrestres" ou des "tarés" ou des "pervertis", selon les "inconditionnels de la pensée moraliste et religieuse" (qui soit dit en passant "nous pompent l'air" et se révèlent parfois de dangereux et fanatiques intégristes)...
Je serais pour ma part "pédophilophobe" (pour ne pas nier l'existence cependant, d'une "phobie" en soi, que l'on porte, que l'on affiche, car il faut bien selon quelque inclination naturelle à laquelle il est difficile d'échapper, avoir en soi "quelque phobie", quelquechose que l'on situe en dehors ou en marge de ce que l'on peut "raisonnablement" accepter)...
... Il est très mal vu de nos jours, de s'exprimer "trop librement" par la caricature, et même par la poésie, par la littérature, par l'art, par la séquence filmée ou par le cinéma, sur "certains sujets sensibles", autrement dit, de casser, de décaper, de taguer "certains vases sacrés", au risque de te retrouver avec un procès aux fesses, ou avec une "levée de boucliers" contre toi sur le Net, sur Facebook, sur des blogs...
Mais la poésie, elle a le droit (fondamental à mon sens) d'être homosexuelle, d'être anti religieuse, de paraître imagée, décapante, dérangeante, et de chanter comme son auteur souhaite qu'elle chante avec ses mots à lui, son ton, le sens qu'il lui donne...
La poésie, elle a le droit d'être Mongolienne, Bantoue, kanaque, Esquimau, Talibane, Sarah-Palienne, Sarkozyste, Poutinienne si cela se trouve ; elle le droit de se foutre des pauvres et de louer les paradis fiscaux, elle le droit de chanter les Saints ou les démons, d'être "extraterrestre" même, de parler de Dieu et des anges, de l'enfer ou du paradis, des animaux, du fond de l'océan, des étoiles, du cosmos tout entier... La poésie est anarchiste même quand elle lumine dans le sens du monde, la poésie est rebelle, rebelle à dresser des barricades de mots, rebelle jusqu'au sang qui lui gicle du ventre lorsqu'elle est pourfendue par ceux qui la tuent...
La poésie ce n'est pas la haine ni une hache de guerre, même si l'on croit dur comme fer que c'est de la haine exprimée ou une hache de guerre brandie pour couper des têtes !
Et quand bien même elle chante ce qu'on déteste le plus au monde, quand bien même elle chante ce qui nous horrifie le plus et qu'on voudrait effacer de la surface de la Terre, elle est de ce monde, et "lui tordre le cou" c'est la pire de toutes les violences !
Et vive les poètes, tous les poètes !
... Ce que les moralistes et les religieux ont fait ?
Ils ont pris un gros vase de terre, un gros pot sans trou au fond, et ils ont mouché la flamme rebelle de la bougie en retournant le pot sur la flamme pour qu'elle s'éteigne... Et ils ont cru que partout où la flamme s'éveillait et montait, il fallait la couvrir sous le pot...
Mais ils n'arrêtent pas de mettre des pots pour moucher les flammes des bougies, il faut sans cesse à n'en plus finir, encore des pots et des pots...
... Ce que la poésie fait ?
Elle allume des flammes sans cesse, des flammes qui émerveillent les yeux ou qui brûlent le doigt (c'est selon) et elle n'a que faire des pots de terre et des vases des moralistes et des religieux...
La poésie allume les flammes et en même temps elle les dessine, et les fait danser, toutes... les bleues, les jaunes, les orangées, les vertes, les rouges, les blanches... La poésie certes, allume bien de l'émotion et du ressenti, mais elle allume aussi quelque chose qui "mouche" ce dont on se consume sans s'en rendre compte : tout l'ennemour du monde, des gens et des choses, que l'on porte en soi et qui, attisé, nous brûle les entrailles et obscurcit notre esprit...