le grand débat
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Le débat
- Par guy sembic
- Le 03/05/2012
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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Serge Moati disait, avant le "Grand Débat" : " Il faut qu'une émotion se dégage et l'emporte"...
Aucune émotion en fait, du côté de Nicolas Sarkozy ou du côté de François Hollande, à aucun moment du débat, ne s'est dégagée...
C'était, de part et d'autre, dur, grave, et sans relâche, contre l'autre, et sévère. Et il y eut de surcroît, une violence qui se manifestait dans la crispation des visages et des regards...
Et les costumes sombres tranchant sur un fond jaune orangé, "n'arrangeaient guère les choses"...
Alors que s'achevait le débat vers 23h 15 j'ai pensé au salarié, à l'ouvrier, à l'employé, à 1350 euros par mois, qui devait "prendre à 4h du matin" : celui là, a-t-il suivi le débat?
J'ai pensé à cette femme de 45 ans sans travail et percevant un RSA, à laquelle Pôle Emploi propose pour la Nième fois, une formation ne débouchant sur rien (soit dit en passant, certaines de ces formations ne sont autres qu'un stage ayant pour seul objectif "apprendre à se présenter auprès d'un employeur et mieux se valoriser")...
Cela fait plus d'un an que nous assistons à cette bataille des Présidentielles, et cela se termine par d'immenses rassemblements de plusieurs dizaines de milliers de personnes à Paris et dans les grandes villes de France ; dans un "dernier round" d'invectives et de lâchage de boules puantes ; et dans une opposition, une crispation, entre deux populations de chacune, dix millions de personnes...
... Je pense à Louis de Funès qui incarnait avec un talent inégalable, la "médiocrité française" : dans une certaine mesure il contribuait, en la dépeignant à sa manière, à la "conjurer"...
Ces "bêtes de scène" et ces "amuseurs" surpayés et peopolisés qui ont remplacé nos plus grands humoristes, aujourd'hui ne "conjurent" plus rien : ils cristallisent les sensibilités et les émotions en donnant l'impression que "chacun peut s'y retrouver"...
En fait, si l'on veut bien porter "un autre regard" que celui que l'on porte au quotidien à cause de tout ce que l'on nous force à voir... La France, c'est autre chose que la "médiocrité française"... et qui est plus proche de la relation par exemple, entre un Régis Debray et un Henri Guaino sur le plateau de "Ce soir ou jamais" du 1er mai dernier...