le regard
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C'est le regard de l'autre, qui "t'existe"
- Par guy sembic
- Le 26/01/2018
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... "La possibilité de vivre commence dans le regard de l'autre" ( Michel Houellebecq, dans Les particules élémentaires )...
... Ce que dit là Michel Houellebecq me fait penser à tous ces visages que je vois passer non loin de moi dans les lieux publics, dans la rue, dans des galeries marchandes de Carrefour et de Leclerc géant ou de grands intermarchés, Décathlon et autres grandes surfaces commerciales, mais aussi dans les fêtes de village, dans les marchés, dans les manifestations culturelles en salle ou en extérieur, dans les foires, à la plage en été, dans les restaurants... Et encore il faut dire, dans les réunions familiales ou entre amis et connaissances où là en ces lieux "en principe plus intimes" l'on se regarde, étant proches autour d'une table...
Tous ces visages auxquels à vrai -à hélas dire- l'on ne prête aucune attention, sinon lorsque pour une raison ou une autre ils sont ceux de personnes qui malencontreusement nous bousculent, ou nous interpellent sur un ton plus ou moins agressif ou "quémandeur"...
La violence, la dureté, le manque de considération ou de bonté naturelle, dans le rapport de communication, nous incite à penser que le regard que l'on peut porter à l'autre dans un espace public, risque d'être perçu intrusif, dérangeant, ou déroutant, voire agressif parfois... Alors même que ce regard tout au contraire, n'est autre que celui que l'on porte vers l'autre afin de lui exprimer toute la considération que l'on a de lui, l'attention que l'on lui porte... Une manière en quelque sorte, de "l'exister" cet autre...
C'est en effet par le regard que l'autre porte sur toi, par ce que contient et exprime ce regard,
que te vient la conscience de ton existence...
Et c'est aussi, par le regard que tu portes à l'autre, par ce que contient et exprime ton regard, que vient à l'autre la conscience de son existence...
Devoir "s'exister" soi-même est une désespérante nécessité, et de surcroît, il entre toujours dans le fait de devoir "s'exister", une bonne part d'aléatoire...
Mais "être existé" (déjà, rien que par un regard, avant que ne commence tout autre chose) c'est cela "être aimé" en vérité...
Celui ou celle qui "existe" l'autre, l'aime, en fait, cet autre, sans peut-être avoir conscience qu'il l'aime, cet autre...