les archéologues de la Toile
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Les réseaux sociaux
- Par guy sembic
- Le 25/04/2022
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… Des trente réseaux sociaux les plus utilisés dans le monde, six d’entre eux seulement dépassent le milliard d’utilisateurs :
Facebook 2,91
Youtube 2,29
WhatsApp 2,00
Messenger 1,3
Instagram 1,28
WeChat 1,22
Twitter n’arrive qu’en 17ème position avec 0,39 milliard ( 391 millions ) derrière Pinterest (15ème) avec 0,46 milliard ( 459 millions )…
… Il est vrai que Twitter a un « assez gros défaut » par rapport - en particulier – à Facebook en ce sens que Twitter avec ses 140 caractères par post, ne permet en aucune façon de développer une pensée, une réflexion, de s’exprimer sur un thème d’actualité…
En conséquence Twitter n’est pas fait, pas fait du tout, pour les poètes, pour les penseurs, pour les écrivains – quoique certains écrivains parmi les plus connus soient sur Twitter, produisant à l’occasion – comme d’ailleurs les politiques, les journalistes, les personnages médiatisés… leur « petite phrase »…
Quoi qu’il en soit, de tous les réseaux sociaux, et donc des six d’entre eux les plus utilisés dans le monde, il faut dire que plus de 90 % des utilisateurs privilégient l’image, la photo, l’effet immédiat – en ce sens c’est Instagram le champion des champions…
Le paradoxe, donc les deux faits contradictoires, des réseaux sociaux – et plus généralement de l’internet – c’est que, d’un côté les réseaux sociaux et l’internet permettent à chacun de s’exprimer librement sans avoir besoin de passer par un intermédiaire qui jadis, pouvait être par exemple la page lecteurs d’un quotidien régional, une maison d’édition (avec un livre, une œuvre, un document publié) ; de s’exprimer non seulement librement mais dans l’instant et étant visible partout – alors que jadis par un intermédiaire il fallait déjà être sélectionné parmi des dizaines d’expéditeurs et ensuite attendre d’être publié…
Mais d’un autre côté, la part d’aléatoire qu’il y a dans la réalité, à être lu, à être vu, et à plus forte raison à être suivi par un certain nombre de personnes, est absolument considérable…
Autrement dit avec les réseaux sociaux et avec l’internet, tu es effectivement libre et tu ne dépend de personne pour t’exprimer, mais si tu n’as pas – sur Facebook, sur Twitter, sur Instagram etc. … - un potentiel suffisant de gens abonnés à ta page (une « clientèle » en quelque sorte), ce ne sera jamais au grand jamais il faut le dire « Tartempète de Sainte Tarte de la Midoue » qui fera la démarche de recherche pour savoir si oui ou non tu produis quelque chose sur internet…
En définitive la part d’aléatoire qui existe, à être vu ou à être lu sur la Toile, est peut-être plus grande encore que la part d’aléatoire qu’il y avait jadis à être publié dans la presse, dans un journal, dans une revue, ou par une maison d’édition…
D’autre part, et c’est sans doute le plus grand défaut des réseaux sociaux et de l’internet en général… La facilité, l’immédiateté de la communication, avec toutes les innovations technologiques les plus performantes, dans la dépendance que l’on a aux appareils qui permettent de communiquer, de produire, de s’exprimer… Ne rapproche pas les gens entre eux, qui ne se voient plus, ne se parlent plus, ne se « visagent » plus…
Bien sûr, avec WhatsApp et avec Messenger – ou Skype – on peut se « voir » alors que l’on est séparé par des milliers de kilomètres… Mais un visage même animé, sur un écran de smartphone ou d’ordinateur, ce n’est qu’une image, un reflet, que l’on ne peut toucher, qui n’est que virtuel…
Il n’existe pas et d’ailleurs il n’existera jamais de chercheurs, d’explorateurs, des sortes d’archéologues de la Toile, s’attachant aujourd’hui ou qui demain, dans 20, 30 ou 100 ans, s’attacheront à « exhumer » ou à faire ressortir, mettre en valeur, des productions particulières des uns et des autres parmi tant de centaines de millions de posts, d’images, d’écrits divers… Il est difficile d’imaginer un tel travail de recherche se faire, pour autant qu’il existerait réellement des « sortes d’archéologues »…
Les réseaux sociaux ont « le vent en poupe » - tant que la Terre et que l’humain dureront, et que les outils technologiques fonctionneront… Mais le « vent » de la relation humaine, à la proue du « navire Terre » se fait moins fort sur les visages…