les pestiférés
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Le pestiféré
- Par guy sembic
- Le 01/03/2013
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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C'est un pestiféré
Un pestiféré parmi d'autres pestiférés
Qui font jamais un concours de pestiférés
On n'en a rien à foutre du coeur grand comme un cosmos
D'un pestiféré à pourtant belle âme
Puisque c'est un apache
Un pestiféré
Qui a vociféré
Certes avec ses petits mots à lui
Des petits mots pas piqués des hannetons
Qui ont pas plu
Pas plu du tout
Ce fut la bronca
La bronca d'un quarteron d'un quinqueton d'un sexteton
De coincés qu'aiment pas quand c'est pas aseptisé
Et qu'ont cafté au Grand Muphti
Alors alors le très beau le très profond le très émouvant et très applaudi
Enfin le registre beau tableau de peintre
Du pestiféré qu'a quand même une belle âme
N'a plus eu droit de cité
L'on ne retient que sa pestilence
Sa pestilence pétée fesses écartées
Au beau milieu du salon de thé
De ces braves gentes gentiment devisant
Depardieu a fait pire et bien pire mille fois pire à vrai dire
Céline et Fante n'ont pas fait dans la dentelle en leur temps
Mais ce sont quelques uns de ces pestiférés
Par les coups qu'ils portent sur les croûtes de petits coins de terre
Petits coins de terre dont ils sont expulsés
Par les Grands Muphtis
Oui ce sont ces pestiférés
Qui par delà les mers gelées les déserts les montagnes les marais
Portent leurs pas en avant du temps des modes et des supercheries
Et des braves gentes gentiment devisant
Des braves gentes qui grincent des dents au moindre caillou dans les lentilles
Des braves gentes caftant au Grand Muphti à l'occasion
Comme dans ces temps troublés de la dernière guerre mondiale
Où l'on dénonçait son prochain parce qu'il était Juif ou Romanichel ou mauvais voisin
Expulsé banni honni vitupéré
Le pestiféré
Déchiré détruit effacé le petit coin de ciel
Qu'il avait pourtant ouvert
Et qui avait tant plu aux braves gentes gentiment devisant
De littérature de poésie de mille petits riens de cette vie qui court qui bat
Le pestiféré
On lui enlève même la possibilité
De jouer au mort qui voit ce qui se passe après son enterrement
Et entend ce qui se dit dans le petit coin où il n'ira plus
Debout les damnés de la Terre
Debout les damnés les pestiférés de la Terre entière
On l'a toujours été debout
Avec ou sans kalachnikov
Poètes ou écrivains ou écrivaillons
Curés ou guerilleros
Peigne-culs ou même Grands Muphtis de l'art de la poésie de la littérature
Y'en a en effet de ces pestiférés de tous les coins de terre
De tous les sud de tous les nord
De toutes les écoles ou d'aucune école
De tous les déserts de toutes les plaines de toutes les montagnes
Qui ont pas droit de cité ou qui au contraire ont droit mais dans ce cas ce droit
C'est un droit concédé par les Grands Muphtis du Vase Sacré
Pour cause de galette à se foutre dans le gosier et de marchés juteux
En regardant le citoyen lambda se baisser pour ramasser les miettes
Debout les damnés on l'a toujours été on le sera toujours
Ne vous en déplaise braves gentes devisant gentiment ou vociférant ou caftant