lieutenantes arrogantes

  • Les Gugnoles gruses

    Tout en haut

    Au plus Pue-haut

    De la Grand Tour des Opérators

    C’est là que cela puhoit plus que cela sentoit

     

    Carapaçonnées harnachées ferraillées

    De coiffure architecturées en pièces montées

    Outrageantes ostentatoires et en futals moulants

    Et petits bustiers

    Accompagées de leurs lieutenantes rutilantes

    Elles siègeaient

    Les Grandes Gugnoles gruses

    Dans les bureaux décisionnels

    Aux étages supérieurs

     

    Lors des pause café

    Les lieutenantes sur la terrasse au dessus des étages décisionnels

    Dans les matins de lumière et de vent léger

    Venaient aérer faire pissossoter

    Leurs petits toutous exotiques

    Et pour deux ou trois d’entre elles

    Faire gambader

    Leurs gamins gâtés

    Bruyants et s’arrachant des mains des consoles de jeux

     

    Tout le beau monde des étages d’en dessous

    Arrivé par l’ascenseur express au Pue-haut

    Au plus Pue-haut sur la terrasse surrélevée

    Se la pétoit de savoirs construits

    Arrogants devisant pérorant

    Visages caramélisés

     

    Et la porte de l’ascenseur s’ouvrait

    Sur des hordes de folohouères béats

    En maraude tournant en rond

    Et se la pétant de leurs pétards dansolotants

    Et c’était à qui pèteroit le plus tonitruant

    À qui sentiroit le plus moutarde vinaigrée

    Le plus corniflard

    Le plus crevette cramouille sale

     

    Un grand Totem sculpté des douze signes du Zodiaque

    En bois de tek

    Se dressait sur la terrasse surrélevée

    Tel un phallus en érection

    Et les folohouères autour du grand Totem

    Se récitaient leurs horoscopes

     

    Les grandes Gugnoles gruses distribuèrent des cornets de biboules

    Et de triboules

    De crèmes glacées de toutes les couleurs

    De petits drapeaux noir blanc bleu

    Et de médaillons en forme de mini cœurs rourouges

     

    Ah que cela puhoit en cet En Haut de la Grand Tour

    Que cela brayoit vociféroit

    Et mitrailloit de petits éclairs arc-en-cieloyés

    Qu’ils étaient féroces ces petits toutous empanachés

    Et ces moutards aux laides colères

     

    Un grand perroquet juché sur l’épaule gauche de la Grande Gugnole gruse en Chef

    Cacahouèt’ajacoïsoit

    À bas la société des cons qu’sont en Sion

    Et la grande Gugnole gruse en Chef d’expliquoire

    Sion c’est la nouvelle jérusalem de la société de consommation

     

    Un pépère à casquette tyrolienne

    S’enquerrut de savoir où se tenait le dancing des seniors

    Dans quelle salle de l’étage de juste en bas de la terrasse

    Il avait envie le pépère

    Peut-être pas forcément avec sa vieille

    De se tortiller le derrière

    En compagnie rapprochée d’une affriolante jeune mamie en robe chic

     

    Un moutard de dix piges pianotait sur son smartphone

    Un pétard explosa devant la porte de l’ascenseur

    Télécommandé depuis une appli téléchargeable

     

    Au Luit-Bas tout en bas

    S’articuloit tout un échaffaudage de clowns acrobates

    Juchés montés entrelacés les uns les autres

    Et les clowns acrobates

    Montaient assaillir le Pue-Haut des Gugnoles gruses

    Et leurs lieutenantes arrogantes

    Et saper les fondements du plus Pue-Haut

    Et des Sous-Pue-Haut