lotissements et zones rurales ur
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Géographie actuelle de nos villes et de nos campagnes
- Par guy sembic
- Le 30/11/2011
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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Lorsque je regarde le soleil se lever, derrière le lotissement en face de chez moi (lotissement indiqué par un grand panneau situé devant ma maison, et qui est encore "vierge" de nouvelles constructions en grande partie)... Je me dis que tous ces gens là, qui habitent les quelques maisons neuves, ou qui bientôt habiteront ici... Seront vraisemblablement pour moi des inconnus. Et... avec un certain effroi, ou avec une sorte de "désenchantement" je réalise que la perspective de voir ces nouvelles maisons construites et habitées, me fait "insensiblement chaud ou froid"...
Les lotissements actuels, qui "prolifèrent" dans les zones rurales urbanisées, et même autour de petites bourgades généralement situées à environ 30 km d'une ville, n'ont plus du tout la même géographie (géographie d'environnement et géographie sociale) que celle d'il y a une trentaine ou quarantaine d'années...
Les villes d'ailleurs, ainsi même que les villages et les campagnes aujourd'hui, n'ont plus cette "géographie" des liens sociaux, familiaux, générationnels et relationnels, qui jadis et même il y a peu de temps encore, prévalaient... A dire vrai, il n'y a plus de géographie du tout, sinon des rues circulaires ou se coupant à angle droit, bordées de lampadaires, d'abris de bus, avec de part et d'autre, ces maisons construites "à la va-vite" se ressemblant toutes et entourées de carrés de gazon ou d'herbe rase avec dans un coin la niche du toutou ou le cabanon de Bricomarché, et une clôture tout autour... Et "qui habite là? On n'en sait strictement rien, rien de rien... Monsieur, madame, mademoiselle et monsieur, monsieur et monsieur, madame et madame, madame monsieur et monsieur... allez donc vous y retrouver là dedans !
Il n'y a plus de géographie du tout... Sinon une géographie par le téléphone mobile, la photographie ou la séquence vidéo numérisée, Internet Facebook et Twitter, les séries de télévision, le ramassage scolaire en bus, les toutous qui montent la garde, le distributeur de catalogues et dépliants de pubs de Grande Surface en tournée, et les bourrelets en travers de la route tous les dix mètres, pour obliger les automobilistes à ralentir...
Devenir vieux (ou vieille) dans une telle "géographie", ça fait peur... Etre jeune et se sentir à l'étroit dans une telle "géographie", ça donne idée et envie de faire de l'Histoire dans une "géographie de carton pâte, de tôles, de contre plaqué , de panneaux préfabriqués, de structures composites, de maisons formatées et de bureaux et hangars et parkings"...