mauvaises herbes

  • Il est bon de rappeler certaines banalités, entre autres celle-ci :

    ... Ce sont les dérives, les crises, tout ce qu'il y a de dévoyé, tout ce qu'il y a de misère, d'injustice, d'arrogance des possédants, de culte des apparences, de gabegie de consommation, dans le monde, dans les sociétés humaines... Et tout ce qu'il y a de crispations autour de valeurs et de principes n'étant que des apparences trompeuses ou mensongères .. Qui produisent les extrémismes, les fanatismes religieux, les radicalismes, les terrorismes...

    Dans un jardin au mieux entretenu, et donc "plus propre", ne s'étendent pas et ne prolifèrent pas les herbes les plus mauvaises...

    Le jardin des hommes du 21ème siècle est tellement pourri, que même avec du "pipi atomique" (désherbant), les mauvaises herbes, en quelque endroit jaunies et disparaissant, repoussent toujours ailleurs et jamais très loin de là où elles ont été traitées...

     

  • Les herbes indésirables dans le jardin où poussent ces plantes que tout le monde regarde

         C'est un "noyau dur" que celui de ces intellectuels, de ces journalistes littéraires, de romanciers, d’écrivains, d’essayistes et de chroniqueurs médiatisés, autour duquel gravitent les électrons que sont tous ces personnages se produisant dans les salons officiels, sur la scène publique, à la télévision et sur le Web... Tous ces personnages qui, soit dit en passant, ne vivent pas loin s'en faut avec 1200 euros par mois, et qui, pour leurs loisirs, leurs lieux de vacances, leur alimentation, leur vestiaire et leurs voitures, ne "consomment" pas du tout comme le "commun des mortels" en ce sens qu'ils sont par leur mode de vie au quotidien, dans un environnement social et culturel totalement différent de celui, justement, du "commun des mortels" dont ils sont à cent lieues des soucis, des préoccupations, entre autres le souci de trouver un travail et ou de "joindre les deux bouts" à la fin du mois comme on dit !...

    Un immense espace d'audimat s’ouvre à tous ces personnages à la Une de l'actualité médiatisée, chaque jour, à chaque instant même, par ces millions de petites fenêtres sur l'actualité du monde que sont les écrans des téléphones portables, des tablettes, des appareils de télévision et des ordinateurs ; fenêtres par laquelle les seigneurs de la pensée, du propos et du discours, bardés de formation universitaire, de titres et de références, entrent dans nos univers quotidiens sans jamais le modifier en rien cet univers, autrement que par du rêve, de l'illusion...

    Polluent-ils les esprits et les cœurs par des discours inaccessibles au commun des mortels ou interprétés selon des sensibilités qui s’affrontent, et voilà que les faiseurs de modes et de tendances, soutenus par la presse et l’audiovisuel, s’empressent de les béatifier ces saigneurs de vérité et de toutes ces veines jugées chargées d’un sang impur…

    Cependant s'ouvrent de ci de là, de ces petites fenêtres par lesquelles peuvent passer s'ils y parviennent, quelques "accédants" ou "postulants" que les « élus », condescendants et pourvoyeurs de marginalités récréatives, ont laissé passer, selon l'idée que "la société doit évoluer dans une diversité de plus en plus complexe et dans une reconnaissance élargie"...

    Mais le manège ne prend jamais en marche les enfants pirates et ne fait jamais monter sur ses chevaux de bois les loubards de l’écriture ou de la pensée, ni les "enfants du marais" qui se balancent aux branches des arbres et font de la musique dans des bouts de roseaux percés à la pointe d'un canif...

    Sans doute sont-ils légions, tous ces enfants pirates plus ou moins poètes ou philosophes…

    Ils sont confus ou trop "simplets"... Et parfois vilains culs, comme ces babouins criards dont on se moque au zoo.

    Eh bien tous ces pirates, ne vous en déplaise, pourvoyeurs de la pensée universelle et consensuelle bénis par les médias, tous ces pirates poussent et repoussent sur tous les terreaux du monde. Et aussi longtemps qu’il le faudra, demain, après demain ou dans mille ans, ils entreront aussi à leur manière, dans l'espace public, informels et désobéïssants dans un monde formaté...

    Je revois ma grand-mère dans son jardin les jours de grand soleil d’été, avec son chapeau de paille bien vissé sur sa tête et enveloppée jusqu’aux chevilles d’un vieux tablier de cuisine, cultivant de nombreux légumes mais très peu de fleurs, s’exclamant comme on le fait pour la peste : « Ah, ces mauvaises herbes ! ça repousse toujours ! »

    Mais les mauvaises herbes, c’est aussi la vie !.. Mais comme l'on en voit guère l'utilité, du moins quand elles n'étouffent pas ou ne parasitent pas, on les juge mauvaises alors que sans elles, ne pousseraient pas les autres herbes et plantes dont on a besoin dans le jardin...