pseudos
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Un monde de silhouettes
- Par guy sembic
- Le 26/11/2023
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... Quelle sorte de conversation peut-on avoir avec des personnes dont on ne voit pas le visage ? ...
Mais des "avatars" ou des images prises dans l'"iconosphère" des réseaux sociaux et des forums (quoique les forums n'aient plus le "vent en poupe")... Et des "pseudos" qui en aucun cas ne peuvent être considérés comme étant des pseudonymes c'est à dire Hergé pour Georges Rémi, Patrick Dewaere pour Patrick Bourdeau, Coluche pour Michel Colucci, Voltaire pour Jean Marie Arouet... Et tant d'autres artistes, comédiens et écrivains... Soit dit en passant Yugcib pour Guy Sembic...
Un "avatar" ne sourit pas et n'a pas de regard, c'est seulement ce qui est écrit, ce que l'on voit de ce peronnage "avatarisé" et "pseudoïsé", qui "écrisourit, écriregarde"... Mais en vérité, ce visage sans regard, sans sourire -ou grimace- et sans voix... Que vaut - il , que représente – t – il, et n'est-il pas seulement une silhouette ?
Nous vivons dans un monde de silhouettes où plus personne ne regarde personne, ne sourit à personne, ne s'interroge d'un regard...
C'est la polémique qui remplace le dialogue. Et pour la polémique, seules des silhouettes dans un espace public où l'on "débat" de ceci de cela ; seuls des avatars et des pseudos sur un forum du Net où l'on "échange" -ou se montre"- suffit... Car la polémique n'est rien d'autre le plus souvent, autant au Tabac Journaux du coin que sur Facebook ou sur un forum d'internautes, qu'un monologue censé "percuter" l'Autre, les Autres... Cet Autre ou ces Autres dont on ne voit pas le visage, qui ne sont que des silhouettes, des masques...
Le monde des silhouettes occulte le monde des visages et des regards.
C'est une mouvance, une agitation, une bruyance, mais jamais un lien, jamais de mains qui se touchent, jamais des regards qui se parlent, jamais un demain, un après demain, un "dans dix ans encore" ; qui porte dans un courant de plus en plus rapide et de plus en plus chaotique, les milliers de petites silhouettes de papier jetées telles des confettis...
Ce monde de silhouettes est un immense, un infini "désert relationnel". Un désert jonché tous les cent, tous les mille mètres, et parfois en amoncellements, de fleurs de sable, de fleurs de roches concassées, d'épines de pierre, de toutes sortes de concrétions... Et les couleurs de toutes ces fleurs de sable et d'éclats de roche, sont toujours les mêmes, dans toutes les nuances de noir, de bistre, de gris, de rouge, d'ocre, de jaune, de blanc, de rouille (jamais de bleu, jamais de vert)... Les fleurs de sable et d'éclats de roches sont les mots écrits par les silhouettes...
Et pourtant ces silhouettes "avatarisées/pseudoïsées" sont des femmes et des hommes réels...
Des femmes et des hommes qui, sous couvert d'un anonymat qui n'en est plus tout à fait un dans la mesure où l'identification est possible, sans vergogne défèquent des mots et des propos...
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L'ami de tout le monde ?
- Par guy sembic
- Le 17/04/2023
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… Certainement pas, loin s’en faut !
Déjà les « amis » sur Facebook et les « followers » - ou abonnés – sur Twitter, sur Instagram, sur Tik Tok et autres réseaux sociaux, par dizaines ou par centaines… Censés te visiter, réagir à ce que tu produis… Ne sont-ils en réalité que des personnes que, probablement, tu ne rencontreras jamais, hormis celles de ces personnes de ta famille, de tes relations (dans la vie et au quotidien réels) qui, elles aussi, sont visibles sur des réseaux sociaux… Et d’aventure – peut-être un jour – des personnes que tu pourrais à l’occasion rencontrer « en vrai »…
Encore faut-il faire la différence (oui, il y a bien une différence) entre les personnes – amies ou seulement de connaissance épisodique – dont tu connais le visage, le nom et le prénom, que tu situes, dont tu sais à quoi elles ressemblent, de quoi en gros elles sont faites (de caractère, de ce que tu peux savoir à leur sujet)… Et les personnes qui apparaissent, te sont visibles et lisibles, avec lesquelles tu échanges, mais dont tu ne connais ni le visage ni le nom et le prénom, même en consultant le profil que ces personnes mettent en ligne lorsqu’elles s’inscrivent sur Facebook, Twitter, Instangram… Ce qui est généralement le cas sur les forums de discussion et d’échanges où les membres inscrits apparaissent dans les listes, dans les fils de discussion, sous des pseudos du genre « Sandinou, Papacoz, Krapounet, Maminette, Mélusine, Séraphine, Granny, Enzo, Patapom... », et sous des avatars, petites icônes ou images les représentant…
Pour moi, ces « Sandinou, Maminette, Papacoz et autres » sont des entités (autrement dit des fantômes) même si ces entités sont bien en réalité des êtres humains (quoique, avec l’intelligence artificielle, les robots, les faux personnages…)
Est-ce qu’une entité (un Papacoz, une Séraphine, un Granny) avec pour avatar un petit chat, un personnage de manga, ou une rose en forme de cœur… Peut être un ami ?
Et quel est l’intérêt, quelle est la finalité, d’une relation qui s’établit entre des gens qui, les uns et les autres, réciproquement, ne seront jamais à quoi ressemble d’autre ?
Il faut dire aussi, que, dans un forum ou sur des réseaux sociaux, lorsqu’une personne n’apparaissant que sous un avatar et un pseudo, te malmène, te tacle, te conteste, te « cherche des poux »… C’est bien moins supportable que si une « vraie personne » dont tu vois le visage, dont tu sais qui elle est, te critique, t’exprime son désaccord…
En général pour ne pas dire quasi systématiquement, un Papacoz, une Séraphine, une Maminette qui me « cherche des poux » ou qui me conteste un peu trop lapidairement, je rue dans les brancards » !
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Des pseudos bizarroïdes
- Par guy sembic
- Le 08/08/2021
- Dans Articles
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… Je viens de consulter – dans la page générale d’accueil de Facebook, où l’on voit apparaître toute une suite de publications (en général assez brèves) qui, soit dit en passant au bout d’un quart d’heure sont “noyées dans la masse” pour chacune d’entre elles – un échange pour le moins “incisif” entre l’un de mes amis (de ma liste d’amis) et un “non ami” (qui ne figure pas dans ma liste)…
Et je fais cette constatation : dans ces cas là, d’échanges “incisifs” voire agressifs et il faut le dire “laminants”, “à l’emporte pièce”… Les intervenants “incisifs” qui, en général ne font pas partie de ma liste (ou de la liste d’un de mes amis) s’expriment sous des pseudonymes “bizarroïdes” genre “un groupe de lettres toutes attachées”, ou sous un nom inventé, de telle sorte qu’on pense plutôt à une “entité” qu’à une personne humaine…
Je vous le dis tout net : pour moi, un interlocuteur il a – il doit avoir – un vrai nom prénom, un vrai visage… Sinon, c’est “un clampin dont je n’ai rien à foutre”, je n’arrive pas à me faire à l’idée que ça peut être une personne humaine !
Bon je le reconnais, sur ce genre de question d’anonymat, de pseudo à la con et d’avatar bizarroïdes… Je suis “assez radical anti” ! (et je le dis!)
Le respect de la personne humaine, c’est pour une vraie personne humaine qui s’identifie sous son vrai nom prénom et son vrai visage… Pas pour “Trouduk2467” ou “Belcanto187” !
Qu’on se le dise !
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Hememene
- Par guy sembic
- Le 03/10/2020
- Dans Anecdotes et divers
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… À défaut de ces ennemis qui je dois le dire, ne sont pas si nombreux que cela, ou de ces maîtres et autres personnes “bien intentionnées” dont il m’arrive de contester la sévérité, comme par exemple ce maître d’école qui me tapait sur le bout des doigts avec une règle de fer quand j’étais âgé de dix ans, mais ne m’avait pas pour autant puni le jour où j’ai renversé la table, de colère mais pas de haine… Je m’invente “Hememene” une sorte d’ “ennemi intime” qui, de temps à autre me botte le derrière et, mine de rien, sans que je m’assagisse ou bien me résolve au silence, finit toujours par donner au regard que je porte, plus de champ, parfois jusqu’au delà de l’horizon… Alors je comprends que ce “Hememene” n’est plus vraiment un ennemi… Que serais-je sans lui ?
NOTE : j’ai eu un copain qui, dans son enfance, terrorisé qu’il était par sa marâtre le menaçant de “Leuleu”, sorte de fantôme effrayant et punitif chaque fois que mon copain faisait une bêtise ou ne se pliait pas à la volonté de sa marâtre ; avait “une peur bleue” de ce “Leuleu” qui, à la grande différence de mon “Hememene”, était, lui, un vrai ennemi…
C’est le souvenir de ce “Leuleu” de mon copain, qui m’a donné l’idée d’un “Hememene”…
“Étymologiquement parlant” si je puis dire, “Hememene” vient de “mmm”, d’un membre d’un forum du Net qu’en 2005 je fréquentais, qui m’ avait laconiquement pourfendu… Ce membre, comme d’ailleurs beaucoup dans les forums ne souhaitant pas apparaître sous leur nom véritable, avait pris pour pseudo “mmm” ! (“il s’était pas foulé la rate” – rire )! …
C’est “un peu pour ça” aussi – entre autre – que je ne suis guère “très copain” avec les pseudos et les avatars (ces logos imagés ou sortes de gifs non animés censés représenter le personnage qu’on est par un trait de caractère ou une passion affirmée, un hobby) …
… Et, “de fil en aiguille” ce “Hememene” inventé, est devenu en quelque sorte mon “ennemi intime”, une espèce de “gendarme intérieur”…
Voici donc… Pour la “petite histoire” …
… Cela dit, le “gendarme”, “il a tout de même l’esprit large” … Ou bien je déroge à sa “politique, droit dans les bottes et devant son nez et sa barbe” !
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Silhouettes
- Par guy sembic
- Le 09/06/2015
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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Je me demandais quelle sorte de conversation je pourrais bien avoir avec ces deux personnages, à côté de moi, dont je ne vois pas le visage...
Ils me font penser à ces personnes qui ne sont sur le Net, sur les réseaux sociaux et sur les forums, que des pseudos et dont les visages sont des images, des "avatars" dit-on en langage "webien"...
Un "avatar" ne sourit pas et n'a pas de regard, c'est seulement ce qui est écrit, ce que l'on voit écrit par lui ou par elle, cet "avatar", qui "écrisourit, écriregarde... Mais en vérité, sans visage, sans regard, sans sourire -ou grimace- et sans voix... Que "vaut", que représente ce que l'on voit écrit et qui est lu par autant d' "avatars"? Puisque qui lit est lui aussi un "avatar"?
La personne à laquelle je m'adresse sur un forum du Net, et d'ailleurs la personne que je rencontre au TabacJournaux du coin, qui, elle, a un visage mais à sa manière un "visage avatar"... Est une silhouette.
Nous vivons dans un monde de silhouettes où plus personne ne regarde personne, ne sourit à personne, ne s'interroge d'un regard...
C'est la polémique qui remplace le dialogue. Et pour la polémique, seules des silhouettes dans un espace public où l'on "débat" de ceci de cela ; seuls des avatars et des pseudos sur un forum du Net où l'on "échange" -ou se montre"- suffit... Car la polémique n'est rien d'autre le plus souvent, autant au Tabac Journaux du coin que sur Facebook ou sur un forum d'internautes, qu'un monologue censé "percuter" l'Autre, les Autres... Cet Autre ou ces Autres dont on ne voit pas le visage, qui ne sont que des silhouettes, des masques...
Le monde des silhouettes occulte le monde des visages et des regards.
C'est une mouvance, une agitation, une bruyance, mais jamais un lien, jamais de mains qui se touchent, jamais des regards qui se parlent, jamais un demain, un après demain, un dans dix ans encore, qui porte dans un courant de plus en plus rapide et de plus en plus chaotique, les milliers de petites silhouettes de papier jetées par les silhouettes que l'on est, avatarisées, pseudoïsées...
Ce monde de silhouettes est un immense, un infini "désert relationnel". Un désert jonché tous les cent, tous les mille mètres, et parfois en amoncellements, de fleurs de sable, de fleurs de roches concassées, d'épines de pierre, de toutes sortes de concrétions... Et les couleurs de toutes ces fleurs de sable et d'éclats de roche, sont toujours les mêmes, dans toutes les nuances de noir, de bistre, de gris, de rouge, d'ocre, de jaune, de blanc, de rouille (jamais de bleu, jamais de vert)... Les fleurs de sable et d'éclats de roches sont les mots que l'on voit écrits par les silhouettes...
Et pourtant je me dis, à propos de ces deux personnages masqués, de ces deux silhouettes à côté de moi... Que ce sont pourtant des êtres, de vrais êtres, avec de vrais visages, de vrais regards...
Je me dis... J'en suis sûr(e)...