questionner

  • L'on raconte, l'on évoque, mais l'on ne questionne jamais

    … Peut-on avoir la certitude – réelle – que ce que nous avons ou sentons en nous, à partager avec les autres, à communiquer, à exprimer, à montrer aux autres ; est attendu par les autres, autour de nous, parmi nos connaissances, nos proches, dans l’environnement de relation qui est le nôtre, dans la ville, le pays, la région où l’on vit, au sein de quelque association locale dont on fait partie ?

    La certitude réelle, non…

    Cependant il est un “indicateur” – ou un signe – tangible, “révélateur” à vrai dire…

    Lorsque dans ton entourage constitué de toutes les personnes que tu vois, rencontres au quotidien, là où tu vis, et avec lesquelles tu échanges – par exemple sur des sujets d’actualité, pour parler du temps qu’il fait, de ce que devient un tel une telle que l’on n’a pas vu depuis un certain temps, de recettes de cuisine, de jardinage, de ce que tu as vu hier à la télé, et de tant de ces “petites choses” de la vie… Si à aucun moment depuis le temps que l’on te connait, aussi souvent que l’on s’est trouvé en ta compagnie, personne, absolument personne ne t’a jamais demandé ce qui dans ta vie te motivait, te passionnait le plus ; si personne n’a jamais non plus cherché à “te tirer les vers du nez” dans le sens que, mine de rien tu espérais… Alors c’est là le “signe” que ce que tu voudrais bien partager, “faire connaître” de toi, n’est en aucune façon, attendu…

    En règle générale, dans toute conversation entre deux ou plusieurs interlocuteurs, l’on raconte, l’on évoque, l’on argumente, l’on s’échange des nouvelles, des informations… Mais… L’on ne questionne jamais (ou assez rarement)…

    Il y a bien le regard (la manière de regarder, d’observer… L’autre, les autres… De ce regard que l’on porte en soi qui s’apparente à une “bouteille porteuse de message jetée dans la mer”… Mais la “bouteille” ne sera vraisemblablement jamais trouvée et ramassée par qui que ce soit…

    Bien sûr (c’est à peu près certain et “tout à fait dans le sens du monde”) si tu accomplis quelque exploit (sportif ou autre), quelque performance, si par exemple, tu réussis à un concours, à un examen, si tu as eu en telle ou telle situation, un comportement qui a été remarqué, apprécié ; si tu as écrit et fait publier un bouquin que l’on voit en vitrine dans la librairie de la ville où tu vis… Alors oui peut-être les questions viendront, celles que l’on ne manquera pas de te poser…

    Mais cette “immensité de toi” faite de tout ce qui vit en toi, le plus souvent, tu la portes en toi sans que rien n’en paraisse, ne s’extériorise… Les dizaines de gens que tu vois autour de toi, lors d’une fête, d’une réunion, lors d’une activité de toute nature en compagnie de ces dizaines de gens, n’auront pas la moindre idée de ce qui vit en toi…

    Alors survient – la plupart du temps “mal à propos” – ce que je définis ainsi dans ma “grammaire” par cette formulation “ s’exister”… (L’on “s’existe”)… Mais l’on “s’existe” à vrai dire “envers et contre tout”… Parce que “personne ne “t’existe” …

    Cela “donne ce que cela peut” !

     

    À Sainte Tarte de la Midoue, à Sainte Radegonde les mortes eaux, à Fougères ou à Bruyères ou à Les Mimosas… Le regard que tu portes puisse-t-il se faire livre de mille pages ou paysage incommensurable, ne les atteindra pas, ces autres qui n’attendent pas ce qui, de toi, existe… Et qui cependant il faut le dire, existe aussi d’une manière ou d’une autre, dans une forme ou une autre, en tout autre…

    Ainsi sommes nous seuls, séparés les uns des autres… Et en même temps “unis sans en avoir la conscience aiguë”, par ce qui nous rapproche et nous est commun…

     

     

    … Reste ce très grand, très long, immense, quasi infini… “mur” sur lequel tout le monde inscrit quelque chose…

    Ce “mur” le long duquel tant de gens passent, ne voient de toutes ces innombrables inscriptions, que ce qu’ils veulent voir – sans forcément “regarder” et encore moins “retenir”…

    Qu’à Sainte Tarte de la Midoue, à Sainte Radegonde les mortes eaux, à Fougères ou à Bruyères ou à Les Mimosas… Tartempète ou Tartenté ont tagué chaque jour…

    Mais… Peut-être que Tartenté n’a pas tagué de la même façon sur le “mur’, que Tartempète, que Tartempierre, que Tartencanif, que Tartembâton, que Tartenbisou, que Tartencaca, que Tartenstori, que Tartencerise, que Tartenfoto, que Tartencocorico, que Tartendantan, que Tartendupe…