rat
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Le bal des rats sur une peau de génisse cuite au soleil et rongée
- Par guy sembic
- Le 12/07/2024
- Dans Anecdotes et divers
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… «Éperdus de matérialisme, passionnés de “choses”, de luxe, de pondérable, de raisonnable, de bouffable, de roulable, de vendable, de ventrable, la matière nous a muflisés, avilis, banalisés, ahuris, affadis, asservis à en dégueuler de nous connaître. »
Louis-Ferdinand Céline— L’École des cadavres (1938), Éditions Denoël, 1938. Littérature et Poésie
… La « matière » en l’ occurrence ( rapport au monde d’aujourd’hui) c’est la civilisation dévoyée, absurde, cruelle, imbécile, faussement confortable, en grande partie inculte en dépit du nombre de ses instruits, toute pétée enfoirée de morale, de religion, de principes, de dogmes, de shoote, de football… La civilisation du consumérisme et de l’ immédiateté et, en conséquence, de la pensée pendue haut et court !
… La fête des rats sur ce qui reste d’ une peau de génisse cuite sous le soleil et rongée de toute part…
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Le livre dévoré par des rats
- Par guy sembic
- Le 23/11/2012
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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Sur un dépôt d'ordures, un groupe de rats se bat bruyamment pour dévorer La Peste, d'Albert Camus... (page 372 dans Le miroir de Cassandre, de Bernard Werber).
Au fond d'une crique en cul de sac aux parois rocheuses abruptes et très hautes, est acculé un intellectuel, poète, scientifique et philosophe, en face d'une araignée de la taille d'un éléphant, et l'araignée s'avance vers l'intellectuel, et va le dévorer... (l'une de mes histoires)...
Dans La Peste d'Albert Camus, justement ce sont des rats qui commencent à mourir en nombre à Oran en Algérie, et véhiculent la peste...
Dans mon histoire, l'araignée est sans doute une araignée mutante, peut-être à la suite d'une expérience de manipulation génétique...
La réalité dans "ce groupe de rats qui dévore le livre" ou "cette araignée géante qui va dévorer l'intellectuel", c'est que ni le livre d'Albert Camus ni la science ni la pensée de l'intellectuel, ne vont "changer le cours des choses"... Et qu'il y a peut-être, bien au delà de ce qu'on dit -en tant qu'humain- être cruel, injuste, "avoir du sens", être absurde, être beau, être laid... Une vérité qui nous échappe, et peut-être en définitive, une "vraie, une authentique, une violente, une nécessaire beauté crue, nue et cosmique, universelle et intemporelle"...
Mais l'intellectuel s'imagine que par la science, par la connaissance, par la sagesse, par la réflexion "grave" qu'il a ; que par sa poésie, sa conception de la relation, son approche d'une certaine vérité... Il va "convaincre" l'araignée de ne pas le dévorer... Il va même s'imaginer qu'il va "apprivoiser" l'araignée, s'en faire une "amie"... Ou "mieux" encore, que l'araignée pour une raison qui lui échappe, par quelque relation imprévisible qui va se produire entre elle et lui, et qui n'a rien à voir avec quelque pouvoir qu'il a de convaincre... Ne va pas le dévorer... Il n'imagine pas un seul instant "qu'il se met le doigt dans l'oeil" ! Il est là, en face de l'araignée, avec son orgueil, ses certitudes, sa science, sa philosophie... Mais la vie, ce n'est point cela... Ou plutôt la vie c'est "cela", tout cela, mais sans l'homme, sans l'orgueil de l'homme...