solitude

  • Solitaires...

    … Solitaires dans leur vie de tous les jours…

    Solitaires parmi leurs connaissances et amis, et même leurs proches…

    Solitaires en ce sens qu’ils, elles, demeurent souvent en société, en réunions, en public, « en retrait » voire invisibles… Parce qu’ils, elles, « ne se mettent jamais en avant »…

    Ils, elles, ne sont pas pour autant, dans leur intériorité même, dans leurs aspirations, dans tout ce qu’ils ne demanderaient pas mieux que d’avoir la possibilité d’exprimer, de partager, de transmettre aux autres autour d’eux…

    Désespérés de devoir taire, désespérés de ne pouvoir partager, désespérés de demeurer étrangers à tous ces autres qui eux, « se mettent en avant », se soucient de leur apparence, manifestent de l’indifférence, du désintérêt…

    Il, elles, à vrai dire, sont intimement convaincus d’appartenir à l’immense communauté de toutes les personnes de bonne volonté qui agissent, combattent pour la vérité, pour la beauté, pour la justice, pour l’édification d’un monde de relation dans lequel l’autre devient un interlocuteur voire si possible un ami, quand bien même cet autre demeurerait un étranger dont le mode de vie différent s’accorderait mal avec le leur…

     

    Il n’y a pas, il n’y a jamais, en apparence… De « solitude heureuse » - du fait que la solitude n’est jamais « confortable » (elle peut paraître rassurante mais pas confortable)…

    La solitude « assumée » qui est la conséquence de ce qui fonde notre intériorité dans ce qu’il y a de plus intime en nous et donc, de plus indicible… Serait presque, cette solitude là, une « solitude heureuse »…

    Ce qui la rend heureuse alors, cette solitude là, c’est parce qu’elle nous relie à toutes les solitudes « assumées » des autres… Avec lesquelles on s’entend, on se comprend, sans qu’aucun mot ne soit prononcé, rien que d’un regard, d’un geste, d’un imperceptible signe de reconnaissance…

     

     

     

  • Les fous et les solitaires

    … « Seuls les fous et les solitaires peuvent se permettre d’être eux-mêmes. Les solitaires n’ont personne à qui plaire et les fous s’en foutent complètement de plaire ou pas » [ Charles Bukowski ]

     

    … Les solitaires qui, le plus souvent, sont ceux qui, ne plaisant à personne, plaisent encore moins, sont délaissés par leur entourage – de famille, de voisinage, de connaissances… Sont les personnes vieillissantes, notamment lorsque ces personnes vieillissantes ont vu disparaître les quelques amis, membres de leur famille et connaissances de leur génération… Il ne reste à ces personnes vieillissantes que les associations locales d’activités diverses… Mais il faut dire que la « moyenne d’âge » dans les associations locales d’activités diverses se situe entre 60 et 80 ans, ne pouvant être abaissée que par la présence de quelques personnes de moins de 50, 40 ou 30 ans…

     

    Il est clair que, de nos jours et surtout dans les années à venir, les « vieux », s ’ils bénéficient cependant d’aides organisées par les pouvoirs publics (municipalités, Conseil Général…) ils n’intéressent en aucune façon les jeunes générations – à l’exception peut-être de quelques « anciens » s’investissant dans des activités où leurs compétences, leur savoir -faire, leur connaissances en divers domaines leur permettent ainsi d’être reconnus et « pas considérés en tant que vieux »…

     

    Les solitaires dont le « cercle familial » s’est rétréci pour diverses raisons autres que des disparitions, des deuils, lorsqu’ils « prennent de l’âge » - et « plus ils prennent de l’âge » ne sont au mieux, vus par les jeunes, surtout par les plus jeunes générations, que « comme faisant partie du paysage social » et… Deux ou trois mois passés sans contact avec eux « ne pose aucun problème, ne suscite pas la moindre interrogation »…

     

    Les solitaires enfin, quelque soit leur âge, sont d’autant plus solitaires qu’ils sont et demeurent « fidèles à eux-mêmes » autant dire peu enclins à « faire comme tout le monde », à suivre des ordres d’opinion, de mode, de préoccupations… Mettez à ces solitaires de tous âges, quelques années en plus sur leurs épaules, et vous aurez « tout compris de l’air du temps qui domine dans la société d’aujourd’hui »…

     

    Quant aux fous, qui se moquent totalement de plaire ou pas… Il se trouve – et c’est heureux – que, sans se douter qu’ils peuvent plaire, quelques uns d’entre eux, plaisent vraiment – bien que l’on ne sache pas trop comment les aborder parfois…

     

  • Sous des regards autour de soi, ou sans aucun regard

    … Passer des heures ou même des jours entiers, plusieurs jours consécutifs, à ne voir personne, absolument personne, à vivre dans un isolement complet soit à l’intérieur de sa maison ou autour de sa maison, soit en forêt, dans la nature en se promenant tout seul, soit encore en un lieu où il y a du monde mais coupé délibérément de ce monde autour de soi…

    C’est possible mais pour cela, il ne faut pas « avoir un besoin quasi viscéral  d’un public autour de soi, un public à la fois spectateur de ce que l’on montre et exprime, et en même temps interlocuteur en réponse et réaction à ce que l’on montre et exprime »…

    À la limite dans des situations très spécifiques et purement occasionnelles où l’on éprouve le besoin d’être vraiment seul, et pour un temps en général assez court, oui… Par exemple, en des moments où « l’on se fait ou s’octroie  quelque chose pour soi, qui n’est pas forcément pour notre bien ou conforme à ce qui devrait se faire » sans regard scrutateur, juge, critique, désaprobateur, moralisateur de quelqu’un, un ami, un proche (autrement dit – rire - « sous le seul regard de Dieu – un « dieu » bien sûr très bienveillant très compréhensif » qui forcément absout)…

    Je crois (c’est quasi une certitude pour moi) qu’un artiste, qu’un écrivain, qu’un poète, qu’un musicien, qu’en général toute personne produisant quelque œuvre personnelle avec oui ou non son talent, dans sa facture, passionnée que cette personne peut être… A besoin, un besoin « quasi viscéral » d’un public autour d’elle (quelque soit d’ailleurs la dimension de ce public, même s’il ne s’agit que de moins de dix personnes)… Et, non seulement d’un public, mais aussi et surtout d’un public qui réagit, qui est un interlocuteur…

    Et « ça commence », ça, dans la toute petite enfance, à trois ans quand on fait des cabrioles dans le couloir ou dans la cour de l’école pour « épater les copains »… Mais « épater » non pas dans le sens d’éblouir, de « faire l’intéressant », mais plutôt dans le sens d’exprimer quelque chose en soi de singulier, qui ne ressemble pas à ce que font les autres et qu’on a envie de communiquer, de partager…

    Et « y’a des fois » le partage, ou la « fusion », ou l’unicité du moment de partage, ou dans l’esprit ou « l’atmosphère » qui anime le partage… C’est « quasi orgasmique » !


     

    … De même qu’il y a des gosses qui n’éprouvent pas le besoin de faire des cabrioles dans le couloir ou dans la cour de l’école devant les copains ; de même il y a des personnes qui, n’ayant pas « un tempérament ou une âme d’artiste, de créateur, d’écrivain, de poète » n’éprouvent pas le besoin de montrer aux autres quelque chose qu’ils font (ne sont pas en général très présents sur les réseaux sociaux par exemple) ou, à la limite, rédigent leur « mémoires » sur un joli carnet de papéthèque avec un beau stylo à plume, sans montrer à personne ce qu’ils écrivent ainsi…

    Ces gens là, qui n’ont « pas une âme d’artiste » ne comprennent quasiment jamais celui ou celle qui « a une âme d’artiste et de créateur »… C’est pas qu’ils soient « complètement bouchés, insensibles, indifférents »… Mais « presque » ! Et, encore heureux quand ils « te foutent la paix », ne te critiquent, ne te marginalisent pas !

    C'est très dur (mais pas tout à fait impossible) de parvenir à convaincre les personnes (notamment des proches) qui ne comprennent pas ce besoin d'exprimer, de produire, d'avoir un public, pour un artidste, pour un écrivain…


     


     

  • Solitude de l'artiste

    … La solitude d’un artiste, d’un créateur, d’un écrivain, est davantage celle qui lui vient quand il s’interroge sur le sens et sur la portée de son œuvre, que celle qui lui vient quand il n’est pas soutenu et compris par ses proches, ses amis, ses connaissances…

     

    Ne pas être compris, ne pas être soutenu, par ses proches, par ses amis, par ses connaissances, lorsque ce que nous produisons et exposons ne suscite pas d’intérêt, est ignoré ou inconsidéré… C’est en effet, vécu au quotidien, toute une vie durant, inconfortable…

     

    Mais il y a bien là, un défi, une difficulté à surmonter, rendant le travail de réalisation, de production, plus opiniâtre, plus déterminé, plus acharné ; un travail qui s’apparente par exemple à celui d’un homme préhistorique (un Solutréen ou un Magdalénien) qui, en milieu hostile et isolé qu’il est, de ses semblables, parvient à traduire par le dessin sur la paroi d’une caverne, ce qui, de l’animal représenté, témoigne au plus vrai de sa présence… Ce qu’il n’aurait peut-être pas pu accomplir, cet artiste préhistorique, entouré de compagnons l’encourageant, dans la chaleur d’un feu entretenu et dans la continuité d’une relation heureuse avec ses compagnons… (Il aurait alors dessiné le même animal, de traits plus précis, avec plus d’habilité… Mais avec moins de cette présence témoignante)…

     

    Est-ce à dire pour autant, que, par le défi et par la difficulté à surmonter, dans la solitude, en milieu hostile, dans un environnement d’indifférence, et donc par le travail accompli dans la détermination et dans l’opiniâtreté… Puisse apparaître le sens et la portée d’une œuvre ?

     

    Le sens et la portée d’une œuvre ne sont-ils pas liés à ce dont « s’approprie » une civilisation, un peuple, « qui vient de très loin dans l’Histoire » et qui s’inscrit dans un tableau de représentations symboliques, figuratives, entrant dans un patrimoine culturel intemporel, traverse les siècles et les millénaires, impacte nos pensées, nos modes de vie, de comportements, nos croyances, nos agissements ?

    En ce sens d’appropriation par une civilisation, par un peuple, et de patrimoine culturel commun à entretenir et partager… Les temps que nous vivons aujourd’hui ne sont-ils pas des temps où il y a lieu d’ s’interroger, sur le sens et sur la portée de tout ce qui se produit et s’expose, en littérature, peinture, musique, architecture, cinéma, théâtre… Et surtout de tout ce que l’on voit défiler sur les écrans des ordinateurs, des tablettes et des smartphones, des appareils de télévision, et de tous ces livres par milliers, par millions, sur les rayonnages dans les centres commerciaux ? …

     

     

  • Vous me connaissez...

    Vous me connaissez...

    Vous me connaissez,vous voyez mon visage;mais vous savez très peu de moi,juste ce que vous avez lu ou vu,de moi.
    Vous avez entendu parler de ce que j'ai fait,mais pas de ce que j'ai vécu.
    Mais je suis comme chacun de vous,tout seul dans la peau et dans l'esprit,ainsi que dans le ressenti de tout ce dont je suis fait...Jusqu'à la fin des jours que je vis.
    Et à l'interieur de tout ce dont je suis fait,comme chacun de vous,qui est immense et en partie indicible,je ne puis,comme vous,que porter mon regard vers cette sorte de frontière transparente et ténue qui est la limite entre mon intériorité et toute l'extériorité au-delà de moi.
    Et c'est là,dans et le long de cette "frontière-enveloppe",qu'apparaissent vos visages...Que s'ouvre un tout petit peu de ce que vous êtes. 
    C'est peut-être pour cela que la solitude d'être tout seul dans sa peau jusqu'à la fin de ses jours ,n'est jamais absolue.

     

     

  • "Peupler sa solitude"

    …La meilleure (enfin, l'une des meilleures...) façon de "peupler sa solitude" c'est de l' "habiter" de tous ces visages, de tous ces êtres que l'on rêve de rencontrer, et d'en faire des "interlocuteurs" pouvant être "quelque chose qui ressemble à Dieu" auquel on écrirait comme l'on prierait - pas forcément pour demander quelque chose...


     

  • La solitude, le froid, le silence, la mort : une affaire de vivant !

    … "L'humour ne sauve pas ; l'humour ne sert en définitive à peu près à rien. On peut envisager les événements de la vie avec humour pendant des années, parfois de très longues années, dans certains cas on peut adopter une attitude humoristique pratiquement jusqu’à la fin ; mais en définitive la vie vous brise le cœur. Quelles que soient les qualités de courage, de sang-froid et d'humour qu'on a pu développer tout au long de sa vie, on finit toujours par avoir le cœur brisé. Alors , on arrête de rire. Au bout du compte il n'y a plus que la solitude, le froid et le silence. Au bout du compte, il n'y a plus que la mort"

    Les particules élémentaires (1998) Michel Houellebecq

     

    … Tragique… Mais lucide…

    En définitive, et en y réfléchissant bien, c’est peut-être la lucidité, qui, d’une certaine manière, à notre insu – et parfois avec une “conscience aiguë – nous “sauve”… Bien que cela ne soit jamais un “sauvetage heureux”… Plutôt un “sauvetage, par la lucidité, qui nous “explique” comment le monde fonctionne… Enfin, le monde des humains… Parce que le monde “non humain” minéral, végétal, animal ; le monde des particules élémentaires, simples, ou complexes, quant à lui, ne suscite, ne cause jamais aucun désespoir – bien au contraire puisque c’est souvent de l’émerveillement en dépit de quelque effroi de temps à autre et selon certaines situations vécues, très inconfortables en face du danger, des forces qui fondent sur nous…

    La vie nous brise le cœur oui, c’est vrai… La vie humaine à vrai dire… Mais l’humour, aussi impuissant ou inopérant qu’il soit, ainsi que l’amour, que le courage, ne sont jamais inutiles, ils entrent seulement dans la “composition” bien que, assez souvent, ils soient absents, notamment le courage… Et l’amour se délitant en “ennemour”… Et l’humour s’emplissant d’amertume…

    Et c’est bien la “composition” dans son ensemble et dans toutes ses particularités, par le regard porté, un regard lucide, profond, explorateur ; c’est bien ce “tableau raté” qu’est la “composition”, dont l’”artiste” c’est à dire même l’homme ou la femme, l’humain, le plus “ordinaire” en apparence entre tous, parvient à extraire de la beauté, du “tableau raté”…

    L’humour ne sauve pas, il divertit c’est déjà ça! Le courage est souvent absent…

    Cependant, la bonté sauve, lorsqu’elle ne se laisse pas piétiner, ainsi que l’humilité, lorsque les yeux regardent droit devant et pas les chaussures que l’on a aux pieds…

    Mais la bonté est rare et quand elle apparaît elle est moquée…

    Mais les humains qui ne sont pas forcément fiers – sauf quelques uns d’entre eux, arrogants de surcroît – ne sont jamais humbles, sauf les plus démunis d’entre eux, les tout petits enfants et les vieillards…

    La solitude, le froid, le silence, la mort… C’est “une affaire de vivant”… Ce n’est point l’affaire de qui n’est pas venu, ni de qui s’en est allé…

     

     

  • Une pensée ...

    Une pensée, ce matin à exactement 6h 34 mardi 3 novembre 2020, pour les NEUF MILLIONS – et quelque - de nos compatriotes, françaises et français de toutes régions – urbaines et rurales – qui, le soir dans leur cuisine, leur salle à manger ou leur salon, assis devant une table pour manger, ou dans un fauteuil en face de leur poste de télévision… N’ont pas devant eux ou à côté d’eux, une femme, un mari, un compagnon, une compagne, un fils, une fille, enfin quelqu’un de proche de leur famille… Célibataires, divorcé(e)s, séparé(e)s, veuves et veufs qu’ils sont, femmes et hommes de tous âges – donc pas seulement les “vieux”…

    En cette nouvelle période de confinement ayant débuté le 30 octobre 2020 et dont personne ne sait quel jour elle va se terminer, sans doute après le 1er décembre ou le 15 décembre prochain voire peut-être même plus longtemps encore, jusqu’au delà de ces fêtes de Noël et du Jour de l’An qui, il faut le dire, sont souvent -en temps “normal” – pour celles et ceux qui vivent seuls, des jours de solitude sur fond de décorations de Noël, de communication par téléphone, Skype, SMS, émissions de divertissement ou films de télévision… Bon, il y a parfois “minou” ou “toutou” accompagnant la dame ou le monsieur dans la maison, dans l’appartement…

    Une pensée, également, pour les centaines de milliers (peut-être 1 million) de personnes dans notre pays, vivant en EHPAD ou maison de retraite, toutes plus ou moins dépendantes, ne pouvant recevoir leurs proches qu’en courte visite, en nombre limité d’une ou de deux personnes et donc pas avec plusieurs petits et arrières petits enfants en même temps… Proches dont ils ne peuvent voir entièrement voir le visage, seulement les yeux, pas le sourire ; sans geste d’affection et d’attouchement…

    NEUF MILLIONS ! Elles et ils sont… “C’est pas rien” dans un pays, la France, qui compte un peu plus de 67 millions d’habitants au 1er janvier 2020…

    Cette pensée qui me vient ce matin pour les neuf millions de nos compatriotes qui vivent et habitent seuls, est sans doute aussi celle de bien d’autres que moi…

    La crise sanitaire, sociale et économique qui est celle dont l’une des causes principales est liée au covid, depuis l’hiver 2020 ; est un désastre pour la relation humaine et dont les conséquences sont prévisibles pour certaines d’entre elles (affaiblissement ou même destruction du lien social, du lien affectif, du lien avec ses amis, et avec ses connaissances, réduction importante du tissu associatif) ; imprévisibles pour d’autres (en ce qui concerne la psychologie comportementale dans son évolution notamment, les dépressions, les suicides, les maladies induites)…

    Il n’y a malheureusement pas – contrairement à ce qui pourrait se laisser croire – de compatibilité entre le lien social et affectif ET le covid ! Pas plus qu’il n’y a de compatibilité entre la vie et les activités économiques et les déplacements et réunions de personnes ET le covid !

    La seule compatibilité réelle c’est celle de la relation virtuelle (internet, réseaux sociaux, sites, blogs et forums ; échange par smartphone, Skype, envoi de photos, de vidéos et de messages), relation virtuelle qui demeure quant à elle compatible avec le covid – à condition de ne pas se trouver sur un lit de réanimation ou trop atteint par le mal …

    Quatre cent mille morts ce n’est pas envisageable en ne prenant aucune mesure et en laissant courir l’épidémie jusqu’à ce qu’elle disparaisse d’elle même par atteinte d’immunité collective, ce n’est pas dans nos valeurs” a dit Emmanuel Macron…

    Dans le “sens profond” (humain) où il a dit ça, Emmanuel Macron, il a raison… “Ce n’est pas dans les valeurs républicaines de la France” !

    Du moins, “précis’je”, “pas dans les valeurs qui sont celles de la plupart d’entre nous, citoyens Français que nous sommes”…

    Pas non plus avec l’idée que nous nous faisons de la mort au 21 ème siècle…

    À titre de comparaison la “grippe espagnole” de 1918- 1919 en France avait tué environ quatre cent mille personnes, en trois “vagues” successives… (Mais pour une population en 1918, de 38, 670 millions d’habitants)…

    J’espère seulement que, dans les “plusieurs vagues successives du covid en 2020 et 2021”, nous n’atteignions pas l’équivalent de ces quatre cent mille morts, avec non seulement les morts du covid mais aussi hélas avec les morts des conséquences du covid, plus nombreux quant à eux ( cancers non soignés à temps, maladies cardio vasculaires, digestives, handicapantes, troubles et affections diverses non traités en soins préventifs par défaut de consultation médicale ; suicides, dépressions, misère, pauvreté, violences sociales liées à des problèmes de relation dans les familles et dans les ménages, autres violences liées à des comportements sociaux allant jusqu’à des agressions entraînant la mort )…

    Nos “valeurs républicaines” avec la Liberté l’Égalité la Fraternité, incluent-elles que nous n’acceptions pas des dizaines de milliers de morts autres que les morts du covid c’est à dire les morts des conséquences du covid ? En plus bien sûr des morts du covid…

    Soit dit en passant en conclusion… Est-ce que les “Black Fridays” de l’Avent, est-ce que Amazon… C’est “si bon que ça” pour les neuf millions de personnes qui vivent seules dans notre pays ? … Si “ça peut être bon” (rire) pour les autres 58 millions de gens dont la moitié d’entre eux sinon plus sont des “consommateurs pouvant consommer” tous ceux là davantage clients d’Amazon et des Black Fridays en Grandes Surfaces, que des clients des “petits commerçants locaux” !

     

  • On est tout seul dans sa peau

    ... Dans les grandes épreuves de la vie survenant à tout âge, il y a cette solitude en soi, de chacun, ce "être tout seul dans sa peau" dans ce que l'on subit, dans ce dont on souffre et dont les plus proches (parents, mari, femme, enfant) ne peuvent être que les témoins, les témoins avec le poids, avec la force de ce qu'ils portent en eux, et avec tout ce qu'ils peuvent donner d'eux-mêmes... Et qui agit, intervenant de la même manière que les doigts de la main exerçant une pression sur une enveloppe de solitude...

    Et il arrive que la pression ne se relâchant jamais, ce "être tout seul dans sa peau" est enfin touché, et c'est là, à partir de ce moment là, que s'ouvre un "passage" dans l'espace de la solitude intérieure, une sorte de voie d'eau ou de terre ou de ciel, sans abîme au delà de la voie d'eau, sans précipice au delà de la terre, sans ceinture de récifs astéroïdes au delà du ciel...

    Mais je connais de ces êtres qui ne voient pas s'ouvrir le "passage" dans leur espace de solitude, et qui disparaissent dans l'abîme, dans le précipice, dans la ceinture de récifs... Parce que les témoins les plus proches de ces êtres, au lieu d'exercer une pression sur leur enveloppe de solitude, ont exercé une pression afin que sorte ce qu'ils attendent de ces êtres...

    Et le témoin extérieur à la famille de ces êtres, le témoin de la solitude, de la détresse, de la déconsidération de ces êtres "tout seuls dans leur peau", exerce alors par sa pensée devenant écriture, ou par le regard qu'il porte sur ces êtres... Ou encore par sa présence occasionnelle à leur côté et par ce qu'il peut pour eux... cette pression sur l'enveloppe de solitude... à sa manière...

     

     

  • L'interminable solitude

    ... Jeté une fois, une seule fois dans la vie, comme sur un bout, un tout petit bout de chemin d'éternité, d'une éternité qui à vrai dire n'est que provisoire... Souvent abandonné des autres hommes et femmes eux mêmes abandonnés, tout au long du petit bout de chemin dans un petit bout de paysage entre ces deux lieux que sont celui où tu es né et celui où tu cesses d'exister ; dans une interminable solitude parfois déchirée de regards mais jamais rompue... Tu es toi une seule fois, qui un jour s'en va...

    De ce qui se doit savoir de cet autre, de ces autres, dont tu ne sais rien ou croies savoir, c'est à toi à te renseigner, à demander et à comprendre le pourquoi et le comment... et si possible le sens...

    Même dans le recueillement, même dans le souvenir, lorsque nous sommes entre vivants, encore vivants réunis... Viennent ces questions, ces doutes, ces "non dits", ces suppositions, au sujet de l'un ou de l'autre des vivants réunis que nous sommes...

    Même dans le recueillement, même dans le souvenir, nous les vivants réunis nous croyons savoir de celui, de celle qui n'est plus...

    Et l'interminable solitude qui est la tienne... que des regards ont à peine déchirée, ne peut être au mieux, exprimée, que par quelque témoin parvenant à la rejoindre...

     

  • Dans l'eau courante

         Par moments dans notre vie, dans la réalité de chacun de ces jours que nous vivons et nous apparaissent sans magie ; tous gris d'habitudes prises, d'automatismes, de petits plaisirs renouvelés qui n'ont rien à voir avec ce que l'on pourrait appeler le bonheur ; dilués que nos sommes dans l'eau courante de tout ce que nous procure la société de consommation en matière de loisirs et de culture télévisuelle ; isolés que nous sommes dans des aspirations qui nous dépassent, dévorés par des besoins accrus et toujours plus diversifiés, insatisfaits de notre condition présente... Il arrive que nous nous sentons dépossédés, coupés de nos racines, séparés du meilleur de nous-mêmes, vidés de notre substance, sans enthousiasme et comme éteints intérieurement.

    Nous ne sommes alors plus reliés aux êtres et aux choses qui nous entourent. Nous ne prononçons pas les mots qu'il faut dire et que pourtant nous sentons en nous. Nous n'avons plus les regards ni les gestes ni les signes qui devraient interpeller ou émouvoir.

    Dans ces moments là, les souvenirs se diluent, la mémoire de ce qui fut jadis, se perd.

    L'un des aspects les plus déstabilisants de cette "solitude viscérale" de l'être, est à mon avis, le fait de se sentir coupé de ce qui peut encore nous relier aux êtres qui nous entourent, dans un environnement cependant habituel voire familier, et alors même que nous vient la conscience, le ressenti, de cet isolement...

    Dépossédés que nous sommes alors du meilleur de nous-mêmes, éteints intérieurement, étouffés par des aspirations et par des doutes qui nous dépassent, enfermés dans notre "monde intérieur", nous ne pouvons plus rien traduire, plus rien donner, plus rien partager. Non seulement nous ne sommes plus reliés aux autres, mais ces autres sont devenus des étrangers, des inconnus, voire des intrus qui ne font pas partie de notre monde.

    ... L'inconscience, le "non ressenti", de cette dépossession, de cette solitude... S'apparente au bonheur, enfin à "une forme de bonheur" si je puis dire ; tout comme l'ennemour qui "singe l'amour à s'y méprendre"...

     

  • On est tout seul dans sa peau

    On est tout seul dans sa peau jusqu'à la fin de ses jours

    Ils peuvent dire tout ce qu'ils voudront...

    "Tu aurais pu, tu aurais du"...

    Ils peuvent avoir vu ce que tu as fait, ce que tu n'as pas fait...

    Qui tu as rencontré, avec qui tu as vécu...

    On est tout seul dans sa peau jusqu'à la fin de ses jours

    Ils peuvent te dire "oui mais..." Ils peuvent te dire tout ce qu'ils voudront

    De bien ou de mal

    On est tout seul dans sa peau jusqu'à la fin de ses jours

    Que tu sois aimé ou pas aimé du tout pour telle ou telle raison

    "Si j'avais été à ta place j'aurais fait ceci ou cela"...

    On est tout seul dans sa peau jusqu'à la fin de ses jours

    Avec l'être que l'on a rêvé de rencontrer ou d'être en être sans que jamais ce soit le pied

    On est tout seul dans sa peau jusqu'à la fin de ses jours

    Tout seul dans sa peau et...

    Tout seul dans son âme

    Tout seul dans son ressenti

    Tout seul dans son vécu

    Même avec les meilleurs amis du monde

    Même riche et connu

    Même avec tout son talent

    Même une âme belle et forte

    On est tout seul dans sa peau et dans son âme

    Jusqu'à la fin de ses jours

    On est tout seul une seule fois dans toute l'éternité

  • L'oiseau mouillé dans le creux de la main

    "Un écrivain est essentiellement un homme qui ne se résigne pas à la solitude. Chacun de nous est un désert".

    [ François Mauriac ]

    ... Un homme ou UNE FEMME... aimerais-je préciser cependant...

    ... La solitude de l'écrivain ou du poète, et même la solitude de l'homme ou de la femme ordinaire dans la traversée de la vie ; vient parfois trembler comme un oiseau mouillé dans le creux de la main délicate qui l'accueille... Et dans cette main elle s'y détend et oublie la faim qu'elle a d'y exploser ce qu'elle contient ; elle y souffle entre les doigts son haleine d'oiseau qui, bien plus qu'une confidence, est une âme tout entière, une âme inexplosée mais sans fin et tendue dans la joie qu'elle a d'être accueillie...

    Mais les solitudes pour la plupart d'entre elles, sont des solitudes qui hurlent, aussi bien celles des écrivains et des poètes, que celles des hommes et des femmes ordinaires...