système santé publique
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Santé publique
- Par guy sembic
- Le 09/03/2018
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... Nous avons bien -en théorie- (je dis bien "en théorie") le meilleur "système" du monde, de couverture médicale en matière de santé publique ("système" étant en fait le mot qui convient le mieux)... A tel point que beaucoup de pays de par le monde envient ce "système" qui est le nôtre...
MAIS en pratique, en réalité, au quotidien de vie pour les millions de Français que nous sommes ; pour ce qui relève de la gestion, du financement, des moyens, du personnel médical, de l'organisation, des infrastructures territoriales (centres hospitaliers, services urgence et autres)... Nous sommes loin, très loin, d'être les meilleurs...
Il y a bien une "inadéquation" manifeste, entre la théorie et les principes d'une part, et la pratique et la réalité d'autre part...
Et ce qu'il y a de plus inquiétant pour les années qui viennent, donc chez nous en France, c'est la "casse" envisagée par les pouvoirs politiques et économiques du "système" tel qu'il est en théorie et en dispositions (encore) ; sans pour autant que s'améliorent la gestion, le financement, les moyens, bien au contraire...
Rendez-vous en 2040 pour les statistiques portant sur la longévité des citoyens, le nombre de centenaires, le nombre de personnes de plus de 70 ans en "bonne santé relative" ...
... Ce qui m'interpelle le plus dans les services d'urgence où j'ai du me rendre, c'est le regard des gens allongés sur des "lits chariots" en attente d'être transportés dans quelque service de chirurgie ou de soins...
A chaque fois je perçois dans le regard des gens, par exemple celui d'une dame de 85 ans, celui d'un homme de 45 ans, celui d'un enfant de 10 ans... Toute la fragilité sinon même aussi la détresse de l'être "tout seul dans sa peau dans ce qu'il ressent" dans cet univers médicalisé aseptisé entouré d'appareils complexes, un univers si différent de celui de son quotidien de vie habituel et familier, un univers dans lequel on se sent étranger, perdu, sans autres repères que des murs blancs ou de couleurs claires, des silhouettes de docteurs, d'infirmières et d'aides soignantes en tenues médicales...
Et cet être "tout seul dans sa peau/dans ce qu'il ressent" dont je ne sais ce qu'il est/ce qu'il fait dans la vie, s'il est tel ou tel personnage dans son environnement familial et social... Est ici, dans ce couloir d'hôpital, allongé sur un chariot, et n'est plus qu'un être anonyme, un visage, un regard , une forme sous un drap...
Et je n'ai alors que mon regard, ce regard qui est le mien, pour "parler" à ce regard de cette dame de 85 ans, de cet homme de 45 ans, de cet enfant de 10 ans...
Ce regard essayant de rejoindre ce qu'il y a de "tout seul dans sa peau", de cet inconnu, de cette forme humaine sous un drap, de ce visage...
C'est bien là une communication aussi poignante que grave (et toute chargée d'interrogation) qui se fait par le regard entre une personne allongée sur un chariot dans un couloir d'hôpital, et le regard d'une autre personne...
C'est le même regard -il faut le dire- ce regard d'un être humain, "tout seul dans sa peau/dans sa fragilité/dans sa détresse"... que le regard d'un animal de compagnie, chien ou chat, sur la table de soins d'un cabinet de vétérinaire...