voyager
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Ce que voyager implique
- Par guy sembic
- Le 06/09/2021
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… Si voyager, implique de rencontrer des gens d’une culture, de mode de vie, d’idées, d’habitudes, de mœurs, différents… Et de devoir s’adapter à un environnement étranger à celui qui est le nôtre là où l’on vit au quotidien… Je me vois mal pour ma part, en chambre d’hôte, au petit déjeuner du matin, autour d’une grande table, ayant pour voisinage côte à côte ou en face de moi, par exemple un Brésilien pro Bolsonaro, un Biélorusse pro Loukachenko, un Turc pro Erdogan… Piocher dans le beurrier, dans le pot de confiture posés à portée de chacun au milieu de la table, en même temps que ces gens dont j’ai eu connaissance de ce qu’ils sont et d’où ils viennent, en cette maison d’hôte où j’ai passé la nuit dans une chambre contiguë à la leur…
En un Formule 1, un Ibis Budget ou un Campanile, ç’est différent, du fait que les gens sont de parfaits inconnus, et qu’au petit déjeuner, chacun arrivant au moment qu’il veut, se servant sur un plateau et prenant place à une petite table séparée de la table d’à côté ; l’on n’a aucune raison d’adresser la parole – sauf situation particulière – à son voisin dont on ne se préoccupe pas, dont on ne regarde même pas le visage…
En chambre d’hôte au petit déjeuner autour de la table commune, l’on ne peut ignorer qui l’on a à son côté ou en face de soi, et, “bonjour monsieur ou madame” alors s’impose naturellement… Et de là, ne serait-ce qu’à propos du temps qu’il fait dehors ce matin, une causerie s’amorce…
Très franchement, le Brésilien pro Bolsonaro, le Biélorusse pro Loukachenko, le Turc pro Erdogan, je n’ai aucune envie de lui dire bonjour ! … Et, s’il fallait ajouter à ces trois personnages, un Texan pro anti avortement, un séminariste catholique intégriste en habit religieux, un Qatari en turban, un Iman barbu jusqu’en bas de sa chemise… Alors là, n’en parlons pas, c’est la cata, c’est l’horreur, c’est la totale !
L’ouverture d’esprit, la considération et l’écoute de l’Autre, et tout ce que la morale consensuelle, référente, civilisationnelle, progressiste, de gauche ou de droite de bon ton, prône et officialise par des codes et des principes… C’est bien beau… Mais… Il y a tout de même des limites !