Waterloo
- Par guy sembic
- Le 26/06/2015 à 07:50
- Dans Faits et anecdotes historiques
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200 000 visiteurs étaient attendus -et furent présents- sinon plus, à cette "fantasia" qu'était la commémoration de la bataille de Waterloo du 18 juin 1815...
A 2 km de la commune de Braine-l'Alleud en Belgique, 20 km au sud de Bruxelles.
... 200 000 visiteurs venus de France, d'Europe, du monde entier... Mais où ont-ils pu loger tous ces gens ? Tous les campings, chambres d'hôtes, hôtels, devaient certainement être "pris d'assaut" dans un rayon de 50 voire 100 km à la ronde... Sans compter les embouteillages monstres, les parkings saturés, les restaurants, les "fast food" bondés, les interminables files d'attente pour assister aux différentes manifestations, vraisemblablement debout derrière des barrières métalliques...
J'imagine le nombre de gens ayant dû dormir la nuit dans leurs voitures, ou à même le sol... avec gosses, bébés et toutou ! De la folie !
Tout cela pour un spectacle qui a coûté la bagatelle de quarante millions d'euros aux organisateurs, concepteurs de l'événement, un spectacle réparti sur trois journées du 18 au 20 juin 2015, mettant en scène 6000 figurants. Rappelons les forces en présence le 18 juin 1815 : 71600 Français et alliés de Napoléon d'un côté, en face de 68000 Anglais, Néerlandais et Allemands sous le commandement de Wellington de l'autre côté... Et, en partie battus le 15 juin les Prussiens de Blücher (battus mais non défaits) venus environ 50000 au soir du 18 juin sur le champ de bataille rejoindre l'armée de Wellington...
6000 figurants avec chevaux, habillement, fourbi, canons (l'on a même démoli des maisons exprès pour la reconstitution des lieux de combat)... Bien sûr, dans cette "fantasia" -équestre en grande partie- dans cette simulation des combats, dans ce tonnerre de coups de canon (à blanc), l'on ne voit pas une goutte de sang, pas la moindre jambe coupée...
Une vraie "pantalonnade" cette "affaire là ! Quarante millions d'euros! ... Et toute cette médiatisation autour de cet événement !
Cependant, aucune chaîne de télé durant cette semaine du 15 au 20 juin, ne proposait une émission en direct ! (à part sur France 2 dans "Envoyé Spécial", un "aperçu" sous la forme d'un reportage)... Comme quoi, si l'on avait envie de voir, eh bien il eût fallu se rendre sur place et contribuer à grossir le nombre de visiteurs...
Grand spectacle -historique ou autre- de type "son et lumière" autour d'un événement hyper médiatisé, mobilisant des centaines de milliers de gens, de touristes... Et la "galère" qui va avec, pour se loger, pour stationner, pour assister debout sous le soleil ou sous la pluie, à un spectacle qu'on a d'ailleurs du mal à voir, et tout ce que cela génère de fatigue, d'énervement, de stress, de complications... Et faire pipi, et faire la queue une heure pour un petit bout de sandwich etc. ... De la folie !
... A voir le DVD "Waterloo", l'ultime bataille - la fin de Napoléon, film réalisé par Hugues Lanneau, sur une idée originale de Willy Perelsztejn... Il s'agit en fait d'un documentaire retraçant les différents tournants du combat, basé sur les témoignages écrits de combattants réels. Pas d' "idéalisation", dans ce film... Seulement du réel, du vécu, du décrit... Certaines séquences, certaines images, sont "hallucinantes" (entre autres, sous les tentes à l'arrière des combats, où l'on soignait, où l'on amputait les blessés à la scie sans anesthésie, on voit "couper la jambe" dans le détail, le blessé tient entre ses dents un bout de bois, les chirurgiens sont complètement couverts de sang sur leur blouse blanche, de leurs pieds jusque sur leurs visages et verres de lunettes)... Impressionnant !
On voit sur le champ de bataille lors des opérations d'assaut, de part et d'autre des lignes de front très rapprochées, les boulets qui font exploser des têtes, qui arrachent bras et jambes, dans une gerbe de sang ; des combats à la baïonnette avec ventres ouverts, gorges percées, une vraie boucherie! Et ces "carrés" de soldats de Wellington, lors d'une attaque de Ney, de dix mille cavaliers, sans appui d'artillerie, sans appui de fantassins... Les Anglais visent les chevaux, les sabreurs tombent et se font étriper par les soldats du carré, l'attaque des Français échoue... Et ces attaques d'une violence extrême en combats au corps à corps, fusillades à bout portant, pour prendre des fermes constituant des bastions dans lesquelles se trouvaient retranchées des unités de l'armée de Wellington...
En ce temps là, tout comme lors de la grande guerre européenne de 1701-1713, puis la guerre de sept ans 1756-1763, les canons, encore en 1815, tiraient des boulets de fonte...
Le canon à obus explosif fut inventé par le général Français Henri Joseph Paixhans en 1822, conçu à l'origine pour équiper de ce type de canon les navires de guerre. Mais c'est à partir de la guerre de Sécession en Amérique, 1861-1865 ; et en Europe, à partir de la guerre de 1870 et surtout en 1914-1918 que c'est généralisé le canon à obus explosifs... Mais déjà, en 1815, un boulet de fonte (rebondissant sur terrain sec et dur) pouvait tuer 20 soldats à la fois... Lors de la bataille de Waterloo, il avait beaucoup plu (et fort et longtemps) la nuit d'avant le 18 juin, et les jours d'avant ; de telle sorte que l'artillerie n'a eu qu'un effet limité...
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