La pauvreté du langage
- Par guy sembic
- Le 15/03/2023 à 08:57
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… Ce qui est vrai pour la langue française l’est aussi pour toutes les langues parlées et écrites de par le monde dans les différents alphabets ou signes…
Déjà avec l’Akkadien qui était, dans le monde Égéen de -3000 à -1200, des 5 grandes puissances (états et empires) de l’époque, la langue – parlée et surtout écrite – des rois, des princes, des empereurs, des commerçants, des artistes, des écrivains, des diplomates, des scribes, communiquant entre eux par des textes rédigés sur des tablettes d’argile…
Ensuite avec le Grec ancien, puis le Latin, le Chinois (Mandarin), l’Arabe… Les langues de méso-amérique… Toutes ces langues ayant été, durant parfois plusieurs centaines d’années, des langues parlées et écrites par plusieurs peuples dans une même aire géographique (pas forcément par les élites seulement, mais aussi, avec les dialectes locaux, par une partie des gens du commun)…
Le subjonctif, le passé simple, l’imparfait, les formes conjuguées du futur, le participe passé… De la grammaire française, ont leur équivalent dans les autres langues… (par exemple en Arabe : l’Accompli, l’Inaccompli et l’Impératif)…
Laisser disparaître les temps conjugués, simplifier la grammaire, c’est réduire les capacités d’élaborer, de développer une pensée…
La violence et l’agressivité dans la sphère publique proviennent en partie de l’incapacité à mettre des mots – et des phrases- sur les émotions.
La pauvreté du langage, autant oral qu’écrit, réduit la pensée, dénature les mots de leur sens ; abolit les genres, les temps, les nuances, et fait d’une liberté sans exigences et donc en l’absence de règles dans le langage, une liberté conditionnée, formatée, illusoire, concédée par les détenteurs du pouvoir, par les dominants, de telle sorte que cette liberté « autorisée » affaiblisse les résistances jusqu’à les faire disparaître…
Résister, s’opposer, ne point se soumettre… C’est argumenter, non dans l’imprécation mais dans le raisonnement logique, dans la clarté… Et argumenter, c’est penser, c’est réfléchir puis proposer… C’est de l’intelligence (celle qui s’oppose) en face d’une autre intelligence (celle qui domine), ce qui laisse espérer que l’intelligence dominante finisse par céder…
Ainsi le pouvoir des mots, le pouvoir du langage, ont-ils leur importance lorsqu’ils sont dans l’exigence de leur sens, de leur forme, de leur clarté ; dans ce qu’ils suggèrent et impliquent dans les comportements, dans la relation…
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