Ravage, de René Barjavel
- Par guy sembic
- Le 19/12/2014 à 10:46
- Dans Livres et littérature
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Livre publié en 1943
René Barjavel est un écrivain, journaliste Français, né le 24 janvier 1911 à Nyons (Drôme) et décédé le 24 novembre 1985 à Paris.
Il est l'auteur de quelques romans d'anticipation, science-fiction et fantastique, dont l'un des plus connus, outre RAVAGE, publié en 1943 ; est LA NUIT DES TEMPS, publié en 1968.
Dans RAVAGE, nous sommes en l'an 2052, une panne énergétique brutale, généralisée à toute la planète, survient dans une société robotisée où l'Homme est devenu dépendant d'une technologie qui le libère de tout effort physique, et surtout, répond à tous ses besoins.
De la cage d'un escalier de grand immeuble de cent étages en passant par des voitures bloquées sur l'autoroute et par des avions qui chutent et s'écrasent au sol, les situations décrites sont variées, et cela dans un contexte d'extrême violence.
L'auteur laisse le lecteur interpréter ou imaginer à sa manière, la ou les causes de cette gigantesque panne énergétique. A priori, il semble que cette panne soit liée au déclenchement d'une guerre menée par un dictateur d'Amérique du Sud contre les états du nord de l'Amérique, sinon du reste du monde.
Mon interprétation serait la suivante :
Le monde civilisé et technologique de l'époque, constitué d'une part de toutes les nations et pays de populations d'origine européenne ayant dominé le monde du 16ème au 20 ème siècle ; et d'autre part des pays d'Amérique de populations d'origine Africaine ayant subi la domination des européens jusqu'au 20 ème siècle ; ce monde de 2052 donc, voit surgir en Amérique du Sud, à Rio de Janeiro, un dictateur très puissant à la tête d'une population qui le suit, très avancée technologiquement, et qui s'est préparée durant 20 ans à une guerre de revanche contre ces états du Nord, en fait contre les autres nations de la planète aux populations d'origine européenne... Les armes utilisées sont terrifiantes, le plan d'invasion et d'occupation des territoires « nettoyés » est gigantesque, de telle sorte qu'il n'y a aucun moyen, aucune possibilité de se défendre, de résister, pour les états du nord de l'Amérique et du reste du monde...
C'est alors que survient, à la veille de l'invasion et que des dizaines de milliers de « torpilles » et d'avions de combat, fondent vers les territoires visés ; une gigantesque panne énergétique. Tout s'arrête puisque tout fonctionne à l'électricité.
En fait je pense pour ma part que cette panne énergétique est provoquée, intentionnelle, et vue comme étant le seul moyen, par le monde menacé, de stopper net l'invasion, l'arrivée des torpilles, des armées du dictateur Sud Américain... Au risque bien sûr, de dysfonctionnements catastrophiques causés par la panne d'électricité, et donc, d'un grand nombre de victimes. Ainsi, au prix d'un mal « un peu moins pire », y aura-t-il des survivants en assez grand nombre pour faire repartir par la suite, la civilisation...
... Il est intéressant de voir comment, avant l'électronique, avant les nanotechnologies, avant internet, avant tout ce qui fait notre monde technologique d'aujourd'hui (et qui fonde pour ainsi dire, à la base, tout l'imaginaire des temps futurs, la science -fiction actuelle -dans la mesure cependant où ce qui est imaginé demeure relativement crédible-) ... Les auteurs, écrivains, romanciers de science-fiction pouvaient imaginer, décrire le monde de demain, en 1943, en 1925 ou encore même, au 18 ème siècle !
... Je précise -car je tiens à le souligner- ce qui pour moi, me paraît le plus important, en matière de romans ou de récits de science-fiction :
"Il faut que cela reste relativement crédible"... C'est à dire que le récit, ce qui est imaginé, décrit, doit nécessairement s'appuyer sur des éléments scientifiques, même si les technologies évoquées sont encore du domaine de l'utopie, autrement dit encore incréées...
Parce que... lorsqu'intervient trop de fantastique (en vérité de la "sorcellerie" ou de la "diablerie") c'est à dire du "totalement non crédible", là, pour moi "ce n'est plus sérieux", "j'arrive pas à m'y faire", par exemple lorsque les auteurs évoquent des êtres s'apparentant plutôt à des démons dotés de pouvoirs surnaturels plutôt qu'à des êtres "différents" de par leur seule nature en fonction de l'environnement dans lequel évoluent ces êtres...
C'est la raison pour laquelle je ne lis que fort peu voire même pas du tout, des livres de genre "fantastique" ou "fantasy" ... Ayant depuis mon enfance un esprit formé à ce qui est d'essence scientifique, réaliste, et en même temps si possible poétique ou invitant à une réflexion non manichéenne (d'opposition à mon sens banale et éternelle entre le Bien et le Mal)...
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