"On ne subit pas l'avenir, on le fait" (Georges Bernanos)

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  • Le 18/10/2022 à 07:34
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... On fait l'avenir dans le présent, donc...

 

Mais le présent c'est aussi le résultat de ce qui a précédé ce présent. Nous vivons actuellement le présent comme si ce qui l'a précédé ne nous concernait plus... Ou alors, nous avons, du moins certains d'entre nous qui avons connu ce qui précède, la nostalgie (le regret) de ce qui fut et n'est plus... Ce qui rend le présent que nous vivons, aussi peu apte à faire l'avenir, dans la mesure où nous subissons un présent dont on déplore les maux, un présent dans lequel nous refusons ou acceptons mal d’être les acteurs d'un changement qui s’opère, opposé qu’il est, ce changement, à ce dont on rêve ; un présent dans lequel nous demeurons essentiellement passifs et critiques, et qui forcément fera un avenir que nous subirons aussi...

 

Pour ne pas subir l'avenir dans ce qui dominera, il faut donc déjà ne pas subir le présent dans ce qui domine ce présent.

L'on cesse de subir les dominations du présent en se sentant relié à ce qui a précédé, mais sans la nostalgie (le regret) de ce qui a précédé, et sans cette idée que nous nous faisons d’un « retour nécessaire » de ce qui ne peut plus être ( ce qui dominait alors dont on disait que c’était « dans l’ordre des choses »)…

 

Mais il y a encore le souvenir, le souvenir de ce qui fut, lors de la traversée des paysages, lors du parcours de tous ces chemins ; le souvenir d'une expérience difficile et douloureuse, ce souvenir dont on jalonne de bornes de pierre et de stèles, le paysage, le chemin présent…

Comme pour "conjurer" un avenir que nous ne voulons pas de nouveau subir. Mais les bornes de pierre et les stèles, en prenant la dimension de monuments, sont des « érections sèches » parce que, des bornes de pierre et des stèles, ne sourdent qu’une poussière stérile, imprégnée de scories corrosives, entretenant l’illusion d’« érections fécondes »…

 

Il faut donc ne pas avoir la nostalgie (le regret) mais à la place, la connaissance (connaissance de la vérité historique et événementielle)... Et en même temps, ne pas avoir le culte (ou la culture) de la "pensée comme il se doit en vertu de..."

La nostalgie et le culte de la "pensée comme il se doit" , autant que l'oubli dans le sens où l'on ne se sent plus concerné, autant que l'abandon de ces assises fermes sur lesquelles on construisait, autant que ces racines enfouies dans le sol profond, que l'on a coupées à la "hache de la modernité et des modes nouvelles" ... Tout cela fait un avenir que l'on devra subir...

 

 

 

l'avenir

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