De la nécessité du débat et de la réaction...
- Par guy sembic
- Le 18/10/2012 à 08:43
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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"Un progrès décisif serait réalisé, si l'on se décidait à exposer honnêtement les contradictions essentielles à la pensée, au lieu de chercher vainement à les écarter". ( Simone Weil )
Lorsque le penseur se trouve en un lieu où ses réflexions sont entendues sans être débattues, il a renoncé à la philosophie... Dès lors même qu'il avance ses réflexions comme des pièces sur un échiquier en se faisant à l'idée que les pièces ont été placées là où il faut...
... L'on mesure bien dans le fait d'écarter la contradiction, d'une part ; et dans le fait que la réflexion soit entendue sans être débattue, d'autre part... L'inertie de la discussion, l'inertie du propos, l'inertie dans la relation...
Et le pire, c'est lorsque le penseur s'exprime alors même qu'il conçoit, par une sorte de certitude ancrée en lui, que nul débat ne s'ensuivra... À vrai dire il est tellement sûr de ce qu'il exprime, qu'il ne voit ni ne conçoit comment un débat pourrait s'ensuivre... Et c'est ainsi qu'il renonce à la philosophie, qu'il devient dogmatique, qu'il s'enferme et s'isole dans cet espace clos qui est sa certitude...
Mais le penseur qui porte au bout de son regard un point d'interrogation (et il y en a, de ces penseurs là)... Attend et espère, lui, un débat... Un débat qui hélas le plus souvent ne vient pas, et aucune réaction, aucun commentaire ne vient donc, à propos de ce qu'il exprime... Alors ce penseur là ne renonce pas, lui, à la philosophie... Mais de même que le penseur qui renonce à la philosophie en croyant le débat inutile, il s' enferme et s'isole dans un espace... un espace qui n'est plus clos mais ouvert et empli de silence...
Et qu'est-ce qui est "préférable" : l'espace clos d'une certitude en soi, ou l'espace ouvert empli de silence ? ...
... À moins qu'il ne parvienne à communiquer, et encore mieux à transmettre, autrement que par sa pensée, c'est à dire par la manière dont il agit, dont il se comporte, dont il se gère et gère la situation ou l'évènement survenant à tel moment dans sa vie...
La relation "purement virtuelle" avec les Autres (je pense à la relation dans l'univers du Net et donc à travers les forums, les réseaux sociaux et les blogs)... Ne fait pas davantage naître le débat, que la relation "dans le réel" avec les Autres : la relation virtuelle ferait même disparaître le débat, en partie ou totalement, dans une sorte de brouillard hachuré de signes verticaux, horizontaux, ou de taches entremêlées de différentes couleurs...
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