La liberté est trop belle pour que l'on fasse n'importe quoi avec !
- Par guy sembic
- Le 13/11/2009 à 20:15
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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“La liberté est trop belle pour que l'on fasse n'importe quoi avec”...
Je l'ai déjà dit.
Je le répète...
À quand un ministre de la Culture – ou de l'Intérieur- qui donnera un grand coup de poing sur la table et sera à l'origine d'une loi qui interdira -et fera fermer d'office sans préavis, tous ces blogs et ces sites, ces vidéos et ces films qui circulent librement sur le Net et que leurs auteurs truffent d'images, de photos scandaleuses et brutales où l'on voit par exemple :
-Des hommes divorcés montrant ce qu'ils firent dans l'intimité avec leur ex-femme...
-Des filles de douze ans montrant leurs deux papas au pieu (quoique ces filles là ne doivent pas être légions, tout de même!... Mais avec tout ce qu'on voit circuler sur le Net, il faut s'attendre à tout...
Bien sûr ces “exemples” là sont extrêmes... Et je ne vais pas perdre mon temps à vérifier! Je sais seulement que “ça” existe...
Il y a “moins extrême” certes... Mais tout aussi vulgaire, tout aussi brutal, ignoble, injurieux, discriminatoire, perfide, voyeuriste...
Passe encore que l'on raconte à ses copains/copines ses états d'âme, ses “coups de blues”, ses amours ratés, ses coucheries, ses “problèmes intimes” et autres petits évènements de sa vie... Avec des participes passés en “er”, des mots à moitié bouffés ou d'un style “SMS”... Ou en s'échangeant des photos un peu raides et d'un rire facile... Oui, passe encore!
Mais de grâce, assez de violence et de vulgarité abjecte, de pornographie et d'intimités dévoilées !
... Et à côté de cela, dans l'immensité de cet univers des blogs, des sites et des forums ; lorsque surgit un poète, une femme ou un homme d'écriture et de pensée, personne ni aucun média ne semble s'y intéresser : là, il n'y a pas de promotion!
D'autre part, est-il “normal” qu'un auteur ayant reçu un prix littéraire et susceptible d'être invité dans un ou plusieurs pays étrangers lors de salons ou de conférences, tienne certains propos un peu “lestes” même si de tels propos seraient en partie justifiés ?
Toute hypocrisie me révolte, toute sincérité et tout ce qui est “du fond de ses tripes” m'émeut, m'interpelle (et je partage dans mon esprit et dans mon coeur une telle sincérité même sans “fioritures” et crue)... Mais toute violence (même juste) qui atteint un être, des hommes, un pays, une nation, dans ce qu'il y a de plus “naturellement humain” en cet être ou en ces hommes, dans ce qu'il y a de plus “naturellement particulier et recevable” en un pays, en une nation... Me révolte aussi...
Il me semble qu'en certains moments, dans telle situation particulière et qui ne se renouvelle peut-être pas, à un certain niveau de relation, lorsque l'on se trouve invité à dire le regard que l'on porte sur le monde, sur l'actualité... En tant qu'écrivain ou artiste, ou Intellectuel ou Scientifique... On ne peut plus se comporter, ni écrire ni parler “comme le commun des mortels” ... Et je sens bien alors, à quel point il est difficile de concilier une certaine humilité avec cette consistance empreinte de gravité que l'on peut porter en soi...
... J'en reviens à cette idée qui m'est venue sous le coup d'une grande colère et qui est celle d'interdire et de fermer ces blogs “scélérats”, ces sites abjects...
Et je réfléchis en ce sens :
Le monde est le monde (il l'a d'ailleurs toujours été et le sera toujours jusqu'à la fin)...
Et si “le monde est le monde”, alors le Net est aussi tel qu'il est... C'est à dire aussi dur, aussi injuste, aussi “crasse”...
Rien ni personne, ni aucun “espèce de dieu” ni aucune “entité philosophique ou idéologique ou d'une quelconque pensée”... Ne peut faire que la nuit ou le jour, l'ombre ou la lumière, la vie ou la mort, ne soient plus.
... Et que serait la vie sans la mort?
Que serait la poésie sans la vulgarité?
Que serait la littérature sans le langage ordinaire de tous les jours?
... Ce que j'aime dans la violence, c'est sa capacité à acquérir de la consistance, du talent, de la dérision et de l'humour. Et en ce sens, elle devient plus violente que la violence la plus brute et la plus habituelle. Je pense aussi que cette violence là, porte en elle une très grande dimension d'humanité.
... Ce que j'aime dans la conception de “l'homme révolté” d'Albert Camus, c'est que cet homme révolté est en puissance, en dimension, tout d'abord, un homme qui pense, qui réfléchit, qui “pèse et sous-pèse” (le pour et le contre), qui se sent intimément responsable de ses écrits, de ses propos et de ses actes... Mais c'est aussi, parce qu'il est homme, et seulement homme et animal, un homme déchiré parfois, un homme pouvant être traqué jusque dans ses derniers retranchements... à cause du genre de révolte qu'il a en lui et le fait souvent seul parmi ses semblables...
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