La vie, une drôle d'expérience

... J'ai passé ma vie entière depuis mon enfance où j'observais, où je regardais ; et plus tard à partir de mon adolescence à écrire (ou plus exactement à essayer de traduire) ce que je voyais, ce que je ressentais... et à témoigner...

Par l'écriture, oui, mais aussi parfois, par le dessin, par des modelages de drôles de petits personnages...

J'ai lu des livres et des journaux, j'ai vu des films...

L'année des mes 21 ans, en 1969, j'ai parcouru toute la France, chaque région, département, en vélo, un circuit la France de l'ouest, un circuit la France de l'est et des montagnes... A cette époque, je ne rencontrais pas beaucoup d'autres jeunes en vélo sur les routes, ils étaient tous, dans les auberges de jeunesse où je faisais halte le soir, en 2 CV, en volkswagen, en dauphine... Ou se déplaçaient en auto stop...

... L'on entend parler autour de soi, tous les jours, où que ce soit... On lit dans les journaux, on voit à la Télé, enfin c'est mon impression, c'est ce que j'observe... L'on n'entend parler du mal, du laid, de l'horreur ; on dénonce l'hypocrisie, la violence, l'injustice... tout ce qui va mal et fait peur... On exclue, on rejette, on condamne, on déplore, on se replie, on se barricade, on se crispe... Et aussi (et heureusement) parfois on parle du beau, du vrai, de ce qui fait du bien...

A l'âge de 6 ans, je ne savais que penser de tout ça, alors même que je ne faisais que regarder, que de me poser des questions... Et à 70 ans aujourd'hui, je ne suis guère plus avancé...

"La vie est une drôle d'expérience" ai -je dit...

Mon regard, celui que je porte sur les événements, sur les choses, sur les gens, sur tout ce que je vois autour de moi, sur tout ce que j'entends, j'apprends... et aussi sur ce que j'imagine... Je ne sais comment le définir...

J'ai essayé, oui, par l'écriture surtout... comme j'ai pu, à ma façon (et c'était pas toujours très heureux dans la formulation ni trop convaincant non plus)... J'ai essayé, j'y suis pas vraiment arrivé...

Parce que, au fond, c'est ce regard du chien attaché à un poteau de trottoir à côté de la porte d'entrée de la boulangerie, attendant son maître, qui voit ce qui se passe dans la rue... qui me vient...

Je pense, oui, au fond... Que -peut-être- le "meilleur" -si je puis dire- de la littérature, de la poésie... C'est dans la "pré-existence" des mots, dans ce que je dis être "comme en amont de la source le murmure de l'eau claire sous la roche" et qui représente le vécu, le ressenti, dans le temps même de sa durée et de son passage : en effet, à ce moment là, les mots ne nous viennent pas pour dire ou pour écrire...

Ces mots de la littérature, de la poésie... Ce qui va faire le récit, le texte, le livre... et qui sera une traduction de l'original (du murmure de l'eau claire en amont de la source)...

 

 

la vie

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