Le silence de la misère, ou sa visibilité qui dérange
- Par guy sembic
- Le 24/09/2018 à 08:28
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
- 0 commentaire
... Ce qu'il y a de terrible avec la misère c'est quand elle est silencieuse et qu'elle se fait discrète afin de ne pas gêner et que celui ou celle dont elle est le quotidien, l'"arrangeant" comme il, elle peut, lui donne l'air de ne point être...
Et c'est aussi quand elle se voit et que celui ou celle qui la voit, fait semblant de ne pas la voir passant son chemin "rapidement mais pas trop"...
Je n'ai que mon franc-parler, que tout ce que je puis exprimer à ma manière et selon ce que je vois autour de moi, je n'ai que mon regard et cette pièce de 1 ou de 2 euro que je mets dans la main d'un homme ou d'une femme dans la rue, un SDF, un "pauvre bougre"...
L'on dira -c'est d'ailleurs ce que souvent j'entends- que cet homme ou cette femme va s'acheter un paquet de cigarettes ou une bouteille de pinard avec les sous qu'on lui donne...
J'en ai marre de ces "leçons de morale", de cette "bien-correcte pensence" des uns et des autres y compris des "presque aussi pauvres" que ce SDF ou que cet indigent ; j'en ai marre de cette condescendance bardée de certitudes personnelles ou d'une certaine aisance, de ce mépris affiché à l'égard des humbles et des fragiles, des très pauvres, des "laissés pour compte", des accidentés de la vie ; j'en ai marre de cette hypocrisie des "du bon côté de la barrière" (dont soit dit en passant certains d'entre eux ne sont pas très loin de la barrière mais du bon côté quand même)...
Cet homme, cette femme dans la rue à qui je donne 1 ou 2 euro parce que c'est là tout ce que je peux faire, eh bien, la pièce que je lui donne, c'est sa liberté, la seule liberté encore qu'il lui reste, d'en faire ce qu'il veut...
Ajouter un commentaire