Pour être anarchiste ...
- Par guy sembic
- Le 21/04/2018 à 07:49
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... Pour être anarchiste, pouvoir se passer de gouvernement, d'institutions étatiques, de lois, de police, d'armée, de procédures, de règlements, d'élus, de tout ce qui régit, organise la vie en société, et qui est écrit comme "gravé dans le marbre"... Pour être vraiment anarchiste il faut assurément avoir une certaine force d'âme chevillée au corps, ne pas avoir "froid aux yeux" et être aussi franc de parler que d'acte et de comportement, avoir le sens du partage, une conscience aiguë de tout ce qui vit autour de soi, même d'un simple brin d'herbe, un sens de ce que doit être la relation entre les êtres et les choses, comprendre et avoir la connaissance du pourquoi, du comment et de l'existence de tout ce qui vit et se meut dans l'univers, sur la Terre, partout...
Il faut autant de générosité que de dureté, une intelligence, une vision globale et dans le détail, de tout ce qui nous entoure, être d'une pureté absolue , demeurer dans une absence et un refus de toute compromission avec quelque ordre que ce soit du moment où cet ordre est un ordre "fabriqué" (fabriqué en particulier pour certains êtres humains et pas pour d'autres)...
Tout cela, oui, afin de se sentir libre, totalement libre... Mais responsable, responsable de soi-même et des autres, dans ses actes...
Ce n'est qu'ainsi, que dans cet anarchisme là -qui n'a rien à voir avec la plupart des mouvements anarchistes, révolutionnaires, contestataires, combattant les armes à la main et avec des drapeaux noirs ou rouges et des slogans et des mots d'ordre et des meneurs ; rien à voir non plus avec des nihilistes, des pillards, des "casseurs", des profiteurs de troubles sociaux, pour ne pas dire des "ote-toi-de-là-que-je m'y mette"... Que l'on peut parvenir à pouvoir se passer de lois, d'états, d'institutions, de religions, d'armée, de police, de prisons, de frontières, d'administrations, de tout ce qu'on peut "écrire dans le marbre"...
Tout "anarchisme" ou "révolution" ou "contestation" ou "remise en cause de la société" (notez les guillemets à tout ça)... qui n'est pas l'anarchisme (l'anarchisme sans guillemets)... Ne conduit qu'à d'autres lois, qu'à d'autres prisons, qu'à d'autres frontières, qu'à d'autres états, qu'à d'autres institutions, ordres, polices, armées.. qui font suite et remplacent (jamais au mieux) ce qui fut et qui a été abattu...
Le destin et la finalité -s'il y a une finalité- de l'anarchisme, c'est d'œuvrer déjà soi-même et autant que faire se peut avec le plus grand nombre possible de gens autour de soi, à une évolution vers une société humaine qui n'existe pas encore... Et qui, si cette société humaine peut un jour exister, n'aura pas pour autant vocation à être un modèle de société, ni à s'imposer en tant que modèle, ni à demeurer figée et immuable, confite dans ses habitudes, dans ses certitudes, dans sa morale, et dans ce qu'elle peut avoir de confortable...
Car l'idée même de "modèle" (de société, d'organisation, de type de pouvoir ou d'autorité) est étrangère à tout vrai anarchiste...
Ce "genre" de société humaine, a peut-être jadis existé -en partie- aux temps préhistoriques du Paléolithique Supérieur (Solutréens, Magdaléniens et leurs prédécesseurs) lorsqu'il n'y avait pas encore de nations, d'empires, d'états, de loi écrite, que les gens vivaient en tribus, en groupes, communiquaient entre eux, se déplaçaient à pied ou le long de cours d'eau sur des embarcations, fabriquaient des objets, des outils, utilisaient pour se nourrir, se vêtir, se loger, les ressources naturelles...
... Tout ce que je dis là, certes, est utopique, je le concède... Et n'est que discours, et ne fait en aucune façon, aujourd'hui dans le monde où l'on vit... "avancer les choses"...
Mais je pense à ces premiers eucaryotes d'il y a 1,7 milliard d'années, desquels a surgi la vie, et en imagination je vois les eucaryotes d'une vie qui n'existe pas encore, portant en eux les germes de cette vie...
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