Grande demeure d'une famille de planteurs, fin 18 ème siècle, La Réunion
- Par guy sembic
- Le 24/01/2019 à 04:32
- Dans Souvenirs, anecdotes, choses vécues
- 0 commentaire
... Cette demeure coloniale est une ancienne propriété d'une riche famille de planteurs, les Panon – Desbassayns, dont la construction fut achevée en 1788.
Tout ce que l'on voit dans cette demeure, ainsi que tout autour jardins, autres bâtiments, évoque le souvenir d' Ombline Desbassayns, une "femme de caractère" qui "d'une main de fer" développa la fortune familiale, grâce au travail de 460 esclaves travaillant sur son domaine ...
Cette "Grande Dame" qu'à La Réunion on ne désigne que sous le nom de "Madame Desbassayns" naquit en 1755 et mourut en 1846, deux ans avant l'abolition de l'esclavage...
Elle décida de passer de la culture du café et du coton à la culture de la canne à sucre, qui très vite s'est révélée d'un rapport bien plus important que la culture du café et du coton...
Son personnage est complexe, ambigu et surtout très controversé. Pour certains elle est "providentielle" mais pour d'autres elle fut cruelle, injuste et maltraitait ses esclaves...
Ce genre de personnage "menant ses affaires d'une main de fer" et "de grand caractère" a toujours suscité deux visions différentes et inconciliables du monde et de la société ; et cela de toutes les époques de l'Histoire...
Sur le plan du jugement (du Bien et du Mal) c'est selon la sensibilité "politique et ou sociale" de chacun... Soit le bien réalisé qui l'emporte sur le mal fait, soit au contraire le mal qui a été fait, qui l'emporte sur le bien réalisé...
Mais il y a un "autre plan" qui n'est plus celui du jugement mais celui dans lequel s'inscrivent et se réalisent l'édification et l'évolution d'une société -souvent, pour ne pas dire presque toujours, à l'occasion de ce que l'on pourrait appeler "un événement fondateur" (une révolution par exemple)... Et dans ce cas, celui de la "construction" d'une société, la "voie" qui me semble la meilleure, c'est celle qu'a proposée Nelson Mandela lorsqu'il a été élu président de la République d'Afrique du Sud...
En effet plutôt que de "repartir" sur du ressentiment, sur de la vengeance, sur une violence qui change de camp, sur ce que l'on appelle " une chasse aux sorcières"... On fait "table rase" du passé, on pardonne (mais cela ne veut pas dire pour autant que l'on exclue ou que l'on efface la réalité, ce dont l'Histoire a été faite)... Mais cette voie là, celle de Nelson Mandela, est une voie difficile car elle implique forcément, de par la "nature humaine dans sa réalité", l'acceptation et la gestion de ce qui va troubler ou pervertir un ordre de société nouvellement établi...
Dans l'exemple de l'Afrique du Sud après la disparition de Nelson Mandela, il demeure tout de même les fondements essentiels de ce qu'avait réussi à édifier Nelson Mandela... Ce qui montre que la voie qu'il a proposée, est celle qui a le plus de chances de s'inscrire dans la durée...
Ajouter un commentaire