A QUOI RESSEMBl' JE?
C'est pas difficile à imaginer : si tu m'as lu dans alexandrie ou dans Marianne, Sud Ouest, Le Monde ou ailleurs... ça te donne déjà une petite idée. Mais cette écriture là est, disons, 'un peu plus civilisée' que mes autres écritures.
Si l'écriture libertaire est du 'pipi de chat' dans le sens du monde ou dans l'esprit de la pensée unique ( je dirais la penée inique ), surtout si elle est plus taguée que marathonneuse de salons, de prix et de reconnaissances médiatisées ; il n'en demeure pas moins qu'elle vaut bien la prière des croyants ou la pensée des intellectuels de tous teints qui squattent les bonnes places et puent du bec dans les coktails.
A quoi ressembl'je donc?
Entres dans mon âme, la porte est grande ouverte avec un immense sourire d'accueil... Mais de la foudre aussi parfois! Et tu verras mon visage.http://www.alexandrie.org
Voici maintenant une brève présentation :
Je suis né à Linxe dans les Landes, le 9 janvier 1948. J'ai passé les premières années de mon enfance à Cahors, où mon père était technicien des télécommunications. Nous demeurions alors au 2 rue Emile Zola.
Ensuite, de 1957 à 1959, j'ai vécu à Tunis, puis de 1959 à 1962, à Blida en Algérie, avec mes parents.
En mai 1962 après le divorce de mes parents et notre départ forcé d' Algérie, je suis venu vivre à Tartas dans les Landes chez mes grands parents maternels, j'ai été 5 ans pensionnaire au Lycée Victor Duruy de Mont de Marsan jusqu'en 1967.
Le 17 juillet 1967 je suis parti à Paris, travailler au centre de tri postal de la gare de Lyon.
En 1975 je me suis marié avec une Vosgienne, Irène, j'ai donc uitté Paris en 1976 pour venir vivre dans les Vosges à Bruyères jusqu'en 1999. Je travaillais comme conseiller financier à la poste de Bruyères.
Revenu avec ma femme et mon fils Tanguy dans les Landes en 1999, je vis actuellement à Tartas. J'ai achevé ma carrière professionnelle à la Poste des Landes où j'effectuais en dernier des remplacements dans des bureaux de la côte Atlantique.
BIBLIOGRAPHIE :
Au pays des guignols gris, éditions Bénévent, paru en octobre 2002
Quel monde possible, éditions du Manuscrit, paru en avril 2004
D'autres ouvrages sont en préparation et de nombreux textes ont été présentés notamment dans des revues littéraires ou des journaux.
C'est pour ça que je vous écris...
Si je croyais en Dieu je n'écrirais peut-être pas. Si je croyais en Dieu, avant d'écrire je prierais. Mais je ne crois pas au Dieu des Chrétiens ni à celui des Musulmans ni à aucun autre Dieu...
Si je croyais en Dieu, du fait que je prierais, je n'aurais qu'un seul interlocuteur : Dieu, bien sûr! Mais je crois à quelque chose qui ressemble à Dieu : c'est vous. Chacun de vous. Avec qui je vis aujourd'hui. Avec qui j'ai vécu. Sur des segments d'existence.
Je ne me regarde jamais dans une glace. Ma femme me fait la guerre pour que je me passe un coup de peigne. Mon visage me fait pas bander... Mais ma chère cousine ouvre des yeux comme des soucoupes quand elle m'écoute...
Je ne parle pas aux murs. Les murs n'ont pas de visage. Seul à une table devant une cuisse de poulet froid et un ballon de rouge, je ne fantasme pas. Et si je fantasmais quand même, alors vous me manqueriez trop. Parce que je n'aurai plus Dieu devant moi. Oui, c'est vous Dieu... Vous êtes mon créateur. Sans vous je ne suis rien. Je vous dois tout. Dieu on lui parle. Je vous parle. C'est pour ça que je vous écris... C'est pour ça que je balance tous ces mots, ces cris, ces éclats de rêves... Pour vous dire bonjour dans le journal Sud Ouest, dans Marianne, Le Monde, L'Huma, L'Echo des Vosges, Notre Temps, L'Est Républicain ou là où je vérifie jamais si je passe ou si je passe pas... Il ne faut pas faire vraiment attention à ce que je raconte, dans tous ces 'courriers de lecteurs'. N'y voyez avant tout qu'une cabriole de gosse... Comme en 1951, âgé de trois ans, lorsque je me ratatinais la carcasse en faisant des roulades dans le couloir de la maison pour épater ma cousine... C'est ma façon de dire bonjour à tous ces visages, à toutes ces personnes que j'ai connues, avec lesquelles nous avons ensemble partagé ce 'segment d'existence' si fugace a t-il été...
La 'cabriole de gosse' s'est simplement un peu déguisée en écriture de moi, en petit bout de mon visage, en un regard de moi... ça ne durera pas toujours. Mais je me souviendrai de vous, même lorsque les souvenirs auront disparu.
JANVIER 2005,
Si j’écris encore dans plusieurs registres, je m’aventure cependant ou plutôt je dérive vers une écriture que je définis comme un espace de liberté en lequel tout devient possible, accessible, imaginaire… Un espace qui n’a plus de règles de composition, qui enchevêtre les scénarios, les situations et les « atmosphères », qui superpose des images ou des morceaux d’images. Les phrases changent de rythme, je fais tour à tour bref ou long. Bref comme une gifle ou un bras d’honneur, long comme un torrent qui dévale des kilomètres de pentes rocailleuses.
Disons que dans certains registres relativement digestes quoi que tortueux à dessein ou émaillés de réflexions et de commentaires, j’écris encore… et je continuerai… pour ces visages ou ces esprits dont les regards et les portes me sont largement ouverts. Et si d’aventure ces esprits et ces regards accueillent mes tags, mes révoltes et mes cris, me pardonnent quelques bras d’honneur ou quelques « salasseries », la générosité de ces visages et de ces esprits me confondra toujours d’humilité et d’admiration.
Car c’est bien là le hic :
S’il devait exister vraiment une « vérité suprême, une valeur au dessus ou indépendante de toute mode ou tendance, une valeur plus sûre que toutes ces valeurs aux quelles tout le monde croit, cette « vérité » là ne serait faite que de gentillesse, d’humilité et d’accueil.
Ça existe.
Je le sais.
Je l’ai vu.
On m’a même laissé toucher.
J’y ai bu.
C’était tellement beau que ç’en était inhumain…
Ça venait même d’au-delà de Dieu…
Et pourtant ç’a avait pris forme humaine !
Pour la chatte d’Yvette, ma voisine de Tartas, au « Cap Nègue », les mots n’ont aucune valeur… Sauf la musique des mots, peut-être.
Elle était ce soir là pelotonnée sur la plaque de la cuisinière et son dos était aussi chaud que le gros poêle chargé de bûches incandescentes…
Nous ne parlions avec elle que par des regards… Mais quels regards !
Elle voulait bien se laisser caresser mais fallait pas qu’on l’emmerde en lui tirant les pattes de devant.
Contester le système, tirer à boulets rouges sur les gosses de riche et sur la prose des intellos, dénoncer les injustices et les hypocrisies, la folie des guerres, chier sur la loi du fric et sur l’outrecuidance des apparences et des reconnaissances médiatisées, casser le vase sacré… Oui, c’est vrai : ça change pas le monde mais ça fait du bien… Disons qu’on se fait un petit plaisir.
Et si en plus ça fait rire, alors oui, c’est vraiment le pied !
Mais ça ne suffit pas pour entrer de plein pied dans cet espace de liberté que doit être celui de l’écriture…
Parce que l’écriture, c’est aussi comme une prière. La même prière que celle du vrai croyant qui parle à son créateur. En toute liberté, sans faux semblant, sans témoins admiratifs ou complaisants, pourfendeurs ou encenseurs…
Contester le monde ne suffit pas.
Il faut aussi et peut-être surtout contester son propre monde.
Le monde qu’on a en soi.
Nos certitudes.
Notre propre pensée.
Chier sur son propre système.
Parce que lorsque tu chies sur le système, tu opposes au système ton propre système… qui n’es qu’un système parmi tant d’autres et qui n’a pas plus de valeur…
La chatte d’Yvette n’a pas de système.
Elle n’a qu’un organisme.
Un métabolisme.
Elle est une entité naturelle.
Elle ne ressemble cependant à aucun autre félin de son espèce.
Les surréalistes n’ont rien inventé.
La réalité était déjà surréaliste…
APACHE ou PUNAISE…
J’ai une belle âme mais je suis un apache…
Insoumis, rebelle, insolent, déraisonnable, iconoclaste, loubard de l’écriture, je crache sur le beurre d’escargot, la télé réalité, le baron Seillère et les mensonges de l’information…
Mes colères, mes réflexions et mes réactions épidermiques de petit crétin méritent bien quelques coups de pied au cul !
« Ah, putain, comme je regrette ! »… Trop tard, le mal est fait, c’est dit. L’image me tachera toujours.
Mais si tu savais l’âme que j’ai pourtant ! Dans cette enveloppe d’apache justement !
Tu t’y jetterais dedans, tout droit, en toute confiance…
Parce que cette âme là peut tout entendre, tout écouter, tout comprendre, sans jamais conspuer ni exclure…
Même si t’es un salaud, je te tends d’abord la main pour te sortir du trou, sauver ta peau, te donner à bouffer…
Mais après, si je me frite avec toi, tu vas prendre des coups !
Je suis un apache… Pire, même : une punaise.
De tous les êtres de la « création », le champion de la baise c’est bien la punaise !
Cet insecte qui pue quand on le touche passe sa vie entière à baiser, se posant sur tout ce qui lui plaît.
Entre les plis de toutes les féminités, au coin de tous les regards qui chavirent, dans la douceur de toutes les gentillesses comme au revers d’un large col de mantille… Ni vu ni connu en toute impunité, ivre de la lumière des visages, oh punaise, je baise avec mon âme !
Le plus bel endroit du monde pour la punaise que je suis, c’est le creux de ta main.
Ecrases moi si je te déplais…
Existes moi si tu as dans le creux de ta main le feu créateur ! Je peux baiser jusque dans le feu si tu m’y convies !
Tu peux aussi souffler très fort pour que je quitte le creux de ta main. Alors je volerai pour ne point tomber là où il n’y a plus rien à baiser : au pays des auras, de la reconnaissance médiatisée, de l’insolence et de la domination des apparences, dans ce pays stérile et sec comme du bois mort où l’on n’aime que « parce que »… Où l’on se cache derrière ce que l’on fait croire, ce pays des certitudes pièges, ce pays où il n’y a plus rien à baiser parce que trop recouvert de ces poussières qu’assiègent en vain mes phéromones… Je ne baise pas sur ce qui me déplaît.
Je baise avec mon âme, oui, c’est vrai…
Mais ne prends pas les vessies pour des lanternes : une fille chic, gentille, avec un joli visage, et bien habillée… ça me fait quand même quel que chose !
Fidèle à celle que j’ai choisie je n’en suis pas moins amoureux de toutes et ça, c’est dur à gérer ! Mais ça se gère !
De même que les Gaulois craignaient que le ciel ne leur tombe sur la tête, la punaise… ou l’apache que je suis, ne craint qu’une seule chose : que ses émerveillements se décolorent !
Salut, visage chic ! Merci pour ton regard même d’une seule fois alors que tu ne savais rien de moi…
Je t’ai aimé sans savoir ni pourquoi ni comment… Mais, oh ! putain, qu’est-ce que je puais !
PETITES ELUCUBRATIONS PIRATE
Petites élucubrations pseudo littéraires et pseudo philosophiques sur le stand de yugcib au salon Science Fiction Atmosphère à Soustons le samedi 9 avril 2005…
« Alors que crépitaient les petites lumières des appareils de photo numériques, que passaient indifférents amusés ou émus devant mes étranges figurines en terre cuite, mes livres exposés, mes brochures et cassettes et autres yugciberies du dernier cru, tous ces visages dont je captai l’atmosphère…
Alors qu’au cadran de l’écoute et de l’attente de tous ces visages sonnaient encore des rêves d’enfant, et de ces émerveillements renouvelés…
Entre bonjours, regards, sourires et petits mots, quelques dédicaces mais pas au kilomètre… Et jamais les yeux dans mes chaussures…
Je traçai donc ces lignes que voici… »
La science fiction : un ailleurs auquel nous rêvons… Un ailleurs que l’on imagine, craint ou espère…
Mais cet ailleurs n’est pas à inventer : il existe déjà, il est à découvrir…
Les Gaulois craignaient que le ciel ne leur tombe sur la tête…
Yugcib pour sa part ne craint qu’une chose : que ses émerveillements se décolorent !
PETIT CONTE SACRILEGE
Stévik, un jeune garçon Polonais âgé de quinze ans, s’ennuie à l’école.
L’on parle trop de religion dans cette école où ses parents aisés et aide-prédateurs l’ont récemment placé, Stévik…
Prière avant chaque repas.
Messe à six heures du matin dans la chapelle glacée.
L’ancien testament, les évangiles, d’interminables vies de saints.
Les religieuses sont vieilles, moches et sévères.
Les profs sont tous des curés et celui de sciences’nat n’enseigne pas les théories de l’évolution et conteste le carbone 14.
La femme née d’une côte d’ Adam
Les anges qui sonnent de la trompette dans le ciel
Baiser que pour faire des mômes
La capote anglaise un péché
Croissez et multipliez
Même si on fait péter la Terre
Stévik trouve tout ça rasoir. Stévik rêve d’une fille chic sans caca dans son ventre…
Jean Paul II a cassé sa pipe.
La religieuse en chef rassemble les mômes de l’école pour un grand défilé en blanc dans les rues de la ville.
Un défilé de recueillement avec des prières ânonnées, des bougies allumées, au coude à coude et les yeux dans les sabots.
Ils sont des milliers, les mômes dans les rues, et tous les habitants de la ville.
La petite procession de l’école de Stévik est tout à coup immobilisée par une convergence d’autres processions. Impossible d’avancer.
A ce moment là Stévik est collé à la vitrine d’une modiste du quartier.
Il regarde un mannequin.
Mais s’agit-il vraiment d’un mannequin ?
La silhouette est ravissante, le visage délicat, la coiffure d’une rare élégance.
La jeune femme, virtuelle cependant, paraît vraie.
Elle est vêtue d’une robe de la dernière mode, qui lui sied à merveille.
Jean Paul II n’avait pas prévu une telle avancée dans la technologie de l’imitation et de la mise en scène…
Ce mannequin à s’y méprendre, est une vraie jeune femme.
Une fille sans caca dans le ventre.
Sans haleine et sans humeurs.
Et qui, en un très léger mouvement, esquisse avec élégance un balancement de hanche et de jambe…
Sublime !
Les lèvres toutes grandes ouvertes de Stévik sont collées à la vitrine, et les doigts du jeune garçon glissent le long de la vitre comme s’ils effleuraient le tissu de la robe jusqu’à la bordure, au niveau des genoux de la ravissante silhouette. Les doigts se mettent à trembler lorsqu’ils en imaginent la pression sur une peau de soie.
Stévik se sent traversé dans tout son être de la naissance de cette brûlure douce et électrique offerte ainsi à lui au travers de la vitre.
Et les traces coulent le long de la vitre…
Une foudre tout à coup, jaillie de quelque coin secret de son ciel, lui vitrifie l’esprit : l’émotion est souveraine, déferle sur des attentes enfouies. Alors Stévik frappe la vitre de ses pieds, de ses poings, à toute volée…
Et la vitrine explose en mille éclats qui se dispersent sur le trottoir.
Stévik s’empare du mannequin et l’emporte tout habillé sous son bras.
Il s’enfuit, il court, il vole…
Nul ne le rattrape.
Médusées, les Sœurs en blanc et gris, la religieuse en chef, les autres mômes interrompent leur prière commune. Tous se retournent.
Jean Paul II n’avait pas prévu cela.
Se frayant un passage dans la foule, Stévik serre contre lui le mannequin.
Et déjà, il se sent mouillé.
Jamais son cœur n’a battu aussi fort.
Il tient son rêve entre ses bras.
Une fille sans caca, ravissante et bien habillée.
Il court jusqu’aux derniers rangs de la foule, quitte la ville et la grand’route à peine atteinte, file dans un chemin de traverse, en direction d’une cabane de bûcherons… Sans bûcherons à l’intérieur.
Jean Paul II fut inhumé en présence des plus grands prédateurs de la planète.
JE T’ AIME, JE NE T’ AIME PAS
Je t’aime.
Mais si tu ne le sais pas, je m’en fous car tu n’as pas besoin de moi…
Je t’aime.
Tu le sais mais tu ne dis rien et je m’en fous car ton regard seul me suffit…
Je t’aime.
Tu le sais et tu dis que tu m’aimes aussi, je le crois et j’en suis très heureux…
Mais je ne sais que te dire parce que mon ciel trop grand ouvert est un gouffre…
Je t’aime.
Mais tu ne le sais pas et c’est peut-être mieux ainsi…
Je ne t’aime pas.
Mais tu m’aimes et je ne le sais pas… Alors je fais de « l’ennemour » !
Je ne t’aime pas.
Mais tu m’aimes et je le sais… Alors apprendrai-je à t’aimer ?
Je ne t’aime pas.
Et toi non plus tu ne m’aimes pas. C’est peut-être mieux ainsi, mais c’est de l’inachevé.
En résumé, je t’aime ou je ne t’aime pas, tu m’aimes ou tu ne m’aimes pas…
Et quel que soit le cas de figure, c’est toujours de l’inachevé.
Mais l’inachevé quand on ne s’aime ni l’un ni l’autre, c’est une pièce du théâtre de la vie dont le rideau ne s’est pas levé sur le premier acte.
Et dans l’inachevé de tous les autres cas de figure, que ce soit toi ou moi qui ouvre le rideau, il y a au moins le début du premier acte…
MON ENNEMOUR
C’est qui, mon ennemour ?
Cet être ou cette « êtresse » qui dîne à ma table, dont le regard n’a que faire du mien et qui ne dit mot ?
… Ou bien cet « êtron » issu paraît-il d’un « cosmos » plus grand que l’être qu’il prétend être mais n’étant point en l’occurrence l’être qui devrait être pour que l’être ou l’êtresse qui dîne à sa table soit l’être qui doit être ?
Oui, c’est qui, mon ennemour ?
Elle ? Lui ?... Ou ce visage de moi ?
EXISTE MOI...
-Existe moi !
-Pardon ?
-Existe moi !
-Excuse moi, je n’ai pas compris !
-S’il te plaît, existe moi !
-Ah ! ça y est ! J’ai compris ! Mais comment veux-tu que je t’existe ? J’existe, tu existes, il existe, nous existons… L’on n’existe pas l’autre ! Et puis, tu me dis cela sur le même ton que le petit renard de Saint Exupéry qui demande au petit prince : « apprivoise moi ! »…
-Il y a un lien entre « existe moi » et « apprivoise moi ». Un tout petit lien, un semblant de lien… C’est le lien que tu discernerais entre les deux formules selon ta logique à toi. Tu penserais en effet que c’est un peu la même chose, apprivoiser et m’exister.
-Non, je ne vois pas le lien, cela me semble différent.
-Alors je crois que l’on va se comprendre… Voilà : si tu m’apprivoises, je t’ouvrirai mon ciel, je te suivrai, je t’écouterai, tu seras mon maître, j’aurai tes yeux, je dirai tes mots et ce que je ferai ou inventerai viendra de moi mais sera à toi. Si tu m’existes, ce n’est pas tout à fait pareil : je t’ouvrirai alors mon ciel encore plus grand, plus bleu, plus fort et différent du bleu que tout le monde voit lorsque je n’ouvre qu’une partie de mon ciel.
-Mais comment je vais faire pour t’exister ?
-Eh bien, au début, ne m’apprivoises pas. Après, cela viendra tout seul.