Super pirate suite 3
Les larmes blanches neigent sur les épaules des dames en grand deuil
C'est un vieux zob
Un vieux zob tout vilain peau de crapaud et taches de rousseur sur le bout rose
Il chôme pas de la cervelle ce vieux zob
Pour autant que l'on lui imagine une cervelle
Il se régale dur noueux et juteux
Hocquette et gougoutte avant de propulser sa lave
Lorsqu'un court métrage de jolies gambettes croisées chic et nues
Lui passe par la cervelle
Il bande il bande longuement il lumine il lumine
Agité de soubresauts
Le vieux zob
Au bout d'un long et tortueux corps sec et veineux
Ne se décidant pas à prendre le chemin de la maison des vieux
Et sa cervelle de philosophe en gros chancre débordant
Extrait des racines carrées de vérités
Crache sa purée intellectuelle
Il tranche dans le jeune
Le vieux zob
Il saucissonne biberonne virevolte rastaquouère libidine et caracole
Dans son enfance il était petit bout de kiki dans un nid de souris
Se tortillant se faufilant s'endormissant se roulant en boule
Et concassant ses rêves impudiques
Des rêves enflés et durcis puis affaissés
Après avoir éclaté tendres et fous à la vue de jolis visages
De jolies gambettes de jolies robes de jolies écharpes
De jolis regards vrillants et pénétrants
Il y avait même ces impossibles visages
Traversant les rêves fous
Visages inaccessibles mais carpettes de régal
où il se vautrait jeune zob d'enfant
Dans les plis soyeux telle une punaise
Une punaise toute allumée
Mais il faut une fin à tout
Et le vieux zob
En un ultime soubressaut
S'éteignit un jour
Dans les draps d'un lit d'hôpital
Sans visage lui suçant les taches de rousseur
Au paradis cependant
Il neigeait des larmes blanches
Sur les épaules des dames chic en grand deuil
LA VIE L'AMOUR LA MORT
La vie l'amour la mort le pour et le contre
L'ennemour les crevettes qui puent le sexe sale le poulet à une patte et au bec de dinde
Pète devant le frigo ouvert la plante des pieds qui bat coeur de pieuvre sur le carrelage
Un trou devant pour avaler un trou derrière pour déféquer
L'amour par le trou de bale la révolution bricolage le cendrier de la bagnole vidé au feu rouge
La nostalgie qui te vrille la cervelle et te fait pleurer Madeleine éplorée après un paradis perdu
Reste de gâteau glacé affaissé et fondu coulant de l'assiette sur la nappe
Mais tous ces souvenirs heureux qui chantent comme des bûches dans l'âtre et éclairent et chauffent
Ptit dèj au pieu plateau en équilibre instable posé sur le haut des cuisses sous le drap
Ou ptit dèj en pyjam pas débarbouillé ni lavé les dents musardé des heures devant le bol de café au lait refroidi
Télé années bonheur castle koh lanta feud'lamour cold case assiette salade composée sur les genoux
Télé tu-es-laid d'ailleurs
Mais ces souvenirs mal'reux évoqués avec un regard d'aujourd'hui qui se moque d'eux et font plier de rire
Et la nostalgie de ce demain qui ne sera pas celui qu'on croit et qu'on ne verra pas...
SOURIS AU FOND DU SEAU
Ce sont des souris au fond d'un seau...
Des souris blanches, le poil bien brillant, les yeux bleu-acier, avec de drôles de petits crânes pointus...
Elles couinent une zizique dont leurs congénaires grises au poil hérissé entendent mal les notes...
Elles tournicotent et couinent au fond du seau, se foutant que l'on puisse un beau jour naître souris à museau carré d'un papa écureuil ou d'une maman dauphin, d'être fécondé de sperme d'hypocampe et d'ovule de poule naine...
Bonjour la généalogie de la souris à museau carré !
Un ciel s'ouvre au dessus de leurs museaux, comme une crêpe bleue ondulant et se gonflant de bulles noires...
Mais les bulles crèveront peut-être en pluie d'orage sur leur beau pelage blanc brillant...
Oh mais si, mais si, elles se sont imposées messies des temps nouveaux, les souris blanches au fond du seau, souris pas grises comme leur congénaires et couinant changelemondesophique !
Nous les voyons, les souris blanches, souris souris tout ce qu'il y a de plus souris parmi les souris avec même des souriceaux nés on ne sait comment... Mais ça s'est déjà vu dans d'autres fonds de seau, alors pourquoi s'en tordre le ventre puisqu'aucune bulle n'a crevé de pluie d'orage dans le fond de tous ces seaux aux alentours ?
Et au fond du seau où nous tournons toutes, souris blanches ou grises ou rousses, on y schmucte toutes les pètes des culs qui viennent s'asseoir sur le seau...
Et dans toutes ces pètes -ou contre toutes ces pètes c'est selon- on y changelemondesophique avec la certitude haut et fort clamée jusqu'en haut du seau, qu'on finira par devenir souris arc-en-ciel pirouettant dans la crêpe bleue ondulant et se gonflant de bulles lumineuses...
... Mais c'est la goutte de feu d'une géante gazeuse venu du fin fond des étoiles qui tombera dans le seau... Demain ou dans cent ou mille ou dans cent millions ou dans un milliard d'années...
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